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5 éléments pour comprendre… les années Lumière de la Révolution française (1789-1792)

La Révolution française débute le 5 mai 1789 avec l’ouverture des États généraux et prend fin le 9 novembre 1799 avec le coup d’État de Napoléon. Aujourd’hui, nous revenons sur cette période qui a façonné la France. Place aux années Lumière, de 1789 à 1792.

Les tensions sociales et la montée en puissance de la bourgeoisie 

Au XVIIIe siècle, débarrassée du sentiment d’infériorité sociale qu’elle traîne depuis le Moyen-Âge, la bourgeoisie a conscience de sa force économique et de la pureté de ses idéaux sociaux et politiques. À la tête du tiers État et se considérant comme la « part productive » du pays, la bourgeoisie demande la mise en place du libéralisme en France, c’est-à-dire la liberté totale dans la production et les échanges. Elle souhaite que la royauté supprime les péages (taxations des marchandises), les corporations de métier et tous les autres règlements faisant obstacle à la libre entreprise. Pour ce faire, elle répand ses idées de réforme dans les années 1760-1770, dans différents lieux de sociabilités : salons, cafés, académies, chambres de lectures, bibliothèques, etc. La volonté de faire primer le travail comme les premières valeurs de l’État français se propage. 

Cette idée ne fait pas du tout l’unanimité dans les toutes les classes. La noblesse et le clergé souhaitent freiner ces tentatives de réforme par peur du déclassement social et de voir le tiers État prendre du pouvoir. En effet, la  bourgeoisie commence déjà à investir de nouveaux champs économiques. La campagne, anciennement un privilège de la noblesse, devient désormais un secteur d’investissement et un placement rentable pour la bourgeoisie. Cette dernière entre en concurrence avec les deux ordres privilégiés qu’elle souhaite supprimer. 

L’effondrement de la monarchie absolue : printemps/été 1789

S’ajoute à ces tensions, la crise financière qui était déjà présente sous Louis XV mais qui s’aggrave au cours du règne de Louis XVI. La monarchie absolue est confronté aux problèmes des mauvaises récoltes de 1787 et 1788. Cela fait suite à un hiver extrêmement froid qui a gelé une grande partie des récoltes. Ainsi, le peuple est confronté à une flambée du prix des céréales et finit par souffrir de disette (le pain étant la base de l’alimentation).

Face à cette crise et l’attitude des privilégiés, le roi cède aux bourgeois et convoque les États généraux (la réunion des représentants des trois ordres) pour le 1er mai 1789. Pour les préparer, les cahiers de doléances sont rédigé : le roi invite chaque ordre à collecter les revendications dans tout le royaume et à élire des représentants. Au final, ce sont donc 1200 députés venus de tout le royaume, qui se sont réunis à l’ouverture des États généraux à Versailles. Les députés du tiers état représentent alors une grande majorité des personnes présentes.

Cependant, le roi ne prend pas en compte cette supériorité numérique. Louis XVI décide de procéder au vote par « tête » (un vote par député) et non au vote par « ordre » (un vote par ordre). Par conséquent, les votes ne peuvent pas être représentatifs du tiers État car les deux ordres privilégiés (clergé et noblesse) l’emporteront toujours. 

Suite à cette annonce, les États généraux s’allient et se proclament représentant de l’ « Assemblée nationale » le 17 juin 1789. Des membres du clergé et de la noblesse s’allient aux tiers État pour renverser cette majorité. Trois jours plus tard, le 20 juin 1789, les nouveaux membres se rendent dans un gymnase proche où se pratique le jeu de paume. Il y font le fameux serment de ne se séparer que lorsqu’une constitution aura été écrite afin de limiter les pouvoirs du roi. Les trois ordres finissent par se réunir en une seule assemblée sous le nom d’ « Assemblée nationale constituante », le 9 juillet. Cette date marque officiellement la mort de la monarchie. 

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Extrait du serment du Jeu de Paume, partie 1 du film « La Révolution française »

De son côté, Louis XVI essaye de démontrer sa force par son commandement militaire. Il envoie des régiments aux portes de Paris afin de provoquer l’inquiétude dans les quartiers populaires. L’émotion populaire arrive alors à son comble. Le 14 juillet, les parisiens pillent les Invalides et d’autres dépôts d’armes, avant de se diriger vers le symbole de l’absolutisme monarchique : la Bastille. C’est un symbole du pouvoir absolu, car par simple volonté et sans jugement, le roi pouvait mettre en prison n’importe qui par lettre de cachet.

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Extrait de la prise de la Bastille, partie 1 du film « La Révolution française »

Suite à ces évènements, le 15 juillet, un grand mouvement de panique collective du nom de la « Grande Peur », s’est propagé des villes jusqu’aux campagnes. Les habitants craignent que le roi fasse appel aux forces étrangères pour envahir le pays et réaffirmer l’autorité. Par peur d’être pillé de leur récolte, les paysans s’en prennent aux seigneurs et à leurs biens. Ces derniers en viennent à perdre leur privilèges, après le vote des députés le 4 août 1789. 

Quelques jours plus tard, le 26 août 1789, les députés vont plus loin en  adoptant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Pour la première fois, tous les Français sont reconnus libres et égaux devant la loi. 

Un équilibre instable : automne 1789-1791

L’agitation repart de plus belle suite à des crises de subsistances et des pénuries alimentaires. Les tensions intérieures sont fortes,  les français sont dans un climat de précarité et d’insécurité. Ils nourrissent la peur d’être envahi par des souverains européens qui défendent la politique absolutiste et qui voient d’un mauvais œil l’émancipation des français. 

Ainsi, le peuple redouble de méfiance envers Louis XVI, qui a interdiction de quitter Paris après le décret de 1791. Ce dernier finit par quitter clandestinement les Tuileries, deux ans après le début des épisodes révolutionnaire. Louis XVI finit par être reconnu à Varenne le 20-21 juin 1791, alors qu’il cherchait à se rendre en Lorraine avec sa famille. Suite à cette trahison envers la nation, de plus en plus de personnes déclarent le roi illégitime de ses fonctions et des pétitions sont signés en faveur d’un système républicain. 

Or, en juillet 1791, l’assemblée ne se dit pas encore prête à changer son système. Elle protège le roi et invente la fable que Louis XVI n’aurait pas pris la fuite mais qu’il aurait été enlevé.

La monarchie constitutionnelle de 1791

La monarchie constitutionnelle est une brève période des institutions de l’histoire de France et de la Révolution française. Elle marque l’étape entre la monarchie absolue et la république, elle dure du 13 septembre 1791 au 21 septembre 1792. 

Cette première constitution à pour objectif d’uniformiser et de donner un cadre commun aux français avec la création des territoires (départements). Ce nouveau découpage de la France permet de simplifier l’administration locale. Chaque département a une ville principale, le chef-lieu et sa taille est calculé pour que l’on se déplace en moins d’une journée à cheval d’un chef-lieu à l’autre. 

De la patrie en danger à la chute de la monarchie 

Fin 1791, les difficultés économiques sont toujours importantes, les mécontentements sont croissants et la menace étrangère plane sur la France. En effet, depuis août 1791, la Prusse met en garde le régime français contre toute atteinte au roi ou à sa famille. 

En 1792, la France finit par déclarer la guerre à l’Autriche. Elle mobilise les forces révolutionnaires. Les armée françaises désorganisées sont vaincu, les troupes étrangères entrent en France. Suite à l’invasion, Louis XIV est soupçonné de coalition avec les puissances étrangères et donc de trahison. La famille royale, ainsi que le roi sont emprisonné au temple le 13 août 1792.

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Extrait de la déclaration de guerre à l’Autriche, partie 1 du film « La Révolution Française »

Pour aller plus loin, le documentaire « Révolution ! » est disponible sur France TV.

A lire aussi : 5 éléments pour comprendre … les années terribles de la Révolution française (1792-1795)

About author

Journaliste et étudiante à l'École d'Histoire de La Sorbonne.
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