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Vidéo : un journaliste musulman infiltre une cellule de Daesh en France

Un journaliste musulman infiltre en caméra caché une cellule de Daesh basée en France

Un journaliste musulman, Saïd Ramzi (pseudonyme), a infiltré pendant 6 mois une cellule de Daesh en France avec une caméra cachée. Le document vidéo nous plonge dans un groupe d’islamistes radicaux qui préparait un attentat en France.

« Je suis musulman, de la même génération que les tueurs du Bataclan. […] Je suis celui que hommes de Daesh détestent le plus. […] Je peux aller là où mes confrères ne pourront jamais mettre les pieds ». Cette citation du journaliste Saïd Ramzi sert d’introduction à son documentaire se focalisant sur une cellule d’aspirants-djihadistes basée à Paris et Châteauroux.

Pendant six mois et avec l’aide d’une caméra cachée, Saïd Ramzi nous plonge dans l’univers d’un groupe d’islamistes radicaux, Les soldats d’Allah, déterminés à commettre un attentat sur le sol français. Le documentaire sera diffusé lundi soir sur Canal+ dans l’émission Spécial investigation.

« Mon but était de tenter de comprendre ce qu’ils ont dans la tête », dit Saïd Ramzi à l’Agence France Presse. « Et l’un des enseignements principaux est que je n’ai pas vu d’islam dans toute cette affaire. Aucune volonté de rendre le monde meilleur. Seulement des jeunes paumés, frustrés, perdus, suicidaires, faciles à manipuler. Ils ont eu la malchance d’être nés à cette époque où il y a l’Etat islamique. C’est très triste. Ce sont des jeunes en quête, et c’est ce qu’ils ont trouvé ».

« Viens frère, on va au paradis »

Le journaliste contacte d’abord facilement via Facebook les membres de la cellule djihadiste. Puis il rencontre dans la base de loisirs de Châteauroux Oussama, un Franco-turc qui se fait appeler « l’émir ». Dans un extrait du documentaire, il tente de convaincre le journaliste infiltré que le paradis les attend à l’issue d’une mission suicide en France ou en Syrie.

« Viens, frère, on va au paradis. Nos femmes nous y attendent, avec des anges comme serviteurs. Tu auras un palais, un cheval ailé fait d’or et de rubis », dit-il, avec un sourire qui glace le sang.

L’infiltré va ensuite rencontrer d’autres membres de la cellule. A Stains (Seine-Saint-Denis), un des membres lui montre un avion en approche de l’aéroport du Bourget. « Avec un petit lance-roquette, tu peux en avoir un comme il faut… Tu fais un truc comme ça et tu signes Dawla [«l’Etat» islamique], la France est traumatisée pendant un siècle ».

« T’es cuit mec »

Puis les choses s’accélèrent. Un certain Abou Souleyman, que le journaliste ne rencontrera jamais, revient de Raqqa (capitale de l’Etat islamique en Syrie) et lui donne rendez-vous dans une gare RER. Là, une femme en niqab lui remet une lettre dans laquelle un plan d’attaque est décrit : viser une boîte de nuit, tirer « jusqu’à la mort », attendre les forces de l’ordre et actionner des ceintures explosives.

L’étau se resserrera finalement sur le groupe djihadiste. Les soldats d’Allah, qui étaient dans le collimateur de la police, seront presque tous arrêtés à la fin de l’année 2015. Un membre plus méfiant, qui a échappé au coup de filet, a envoyé au journaliste un sms : « T’es cuit, mec »« Mon infiltration s’arrête là », dit le journaliste à la fin du documentaire. Son objectif, « montrer les coulisses d’une organisation qui maîtrise totalement son image », est atteint.

*Sources : levif.be et 20minutes.fr

*Image en une : huffingtonpost.fr

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