Ce lundi 6 juin marque le début du ramadan, mois de jeûne pour les personnes de confession musulmane, neuvième du calendrier religieux. Avec une fin programmée autour du 5 juillet, deux grands évènements viendront le traverser : le baccalauréat et l’Euro 2016.
Déjà l’année dernière, en 2015, un début le 17 juin avait bouleversé ses jeunes adeptes, et pour cause : le ramadan débutait le même jour que la traditionnelle épreuve de philosophie, coup d’envoi du Baccalauréat, grand-messe de juin de la vie étudiante. Ne pas pouvoir ni manger ni boire pendant les épreuves n’était déjà pas chose aisée ; désormais, c’est dès les derniers jours de révision que le jeûne devra opérer. Cinq millions de musulmans, dont une forte proportion de jeunes, devront observer ce mois particulier dans leur religion. Des organismes mis à rude épreuve, la faute au calendrier lunaire qui recule d’à peine 12 jours le début du jeûne cette année par rapport à 2015.
La Lune, on le voit depuis quelques années, est source de discorde au sein de la communauté musulmane. On ne sait pas exactement si c’est en fait ce lundi, ou mardi, ou même mercredi. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a tranché : c’est aujourd’hui lundi. Exactement le « premier jour du mois sacré du ramadan pour l’an 1437 de l’Hégire » a détaillé Anouar Kbibech, président du CFCM. Ce qui est sûr, c’est que vendredi, le ramadan aura bien démarré. Et vendredi, c’est le début de l’Euro 2016. Or, beaucoup de joueur musulmans sont confrontés à un vrai dilemme : se dépenser sur le terrain ou suivre sa foi. Dans la majorité des cas, c’est un refus. Exemple marquant, Mesut Özil, milieu offensif de la Mannschaft allemande, a déclaré qu’il ne suivrait pas le jeûne cette année.
Islam Slimani, footballeur algérien, n’a pas tari son jeune pour la Coupe du monde de football en 2014
Un choix personnel avant tout
En tout, un nombre important de footballeurs a décidé de ne pas respecter le rythme normal du mois musulman, et ce à cause de l’Euro et des conditions physiques optimales que la compétition demande. Mais pas question de le zapper pour autant. C’est avant tout une question de compensation. Les plus attachés au rituel du jeûne peuvent décider de s’abstenir la nuit ; c’est le cas des femmes venant d’accoucher, des enfants ou encore des personnes âgées. Les footballeurs tenant absolument à jeûner peuvent donc s’adapter, au nom du caractère individuel que requiert le ramadan. Avant la Coupe du monde de football 2014, elle aussi impactée par le jeûne, la Grande mosquée de Paris rappelait que le principe du ramadan n’est pas de se « faire violence« , seuls « ceux qui en sont capables » et qui le veulent peuvent jeûner.
Des entraînements adaptés sont aussi envisagés, par les clubs ou les nations. Pour résumer, le ramadan ne doit pas être vu comme une contrainte, le message semble bien avoir été passé par le CFCM et les autorités musulmanes. Du côté des candidats au Bac session 2016, la tâche est facilitée cette année : les épreuves majeures se déroulent presque toutes le matin. De quoi se « rattraper » l’après-midi, au nom de cette fameuse dérogation, compréhensible pour un tel enjeu dans la vie d’un étudiant.
Twitter s’est mis aux couleurs du ramadan, accolant comme à chaque grand évènement une petite vignette à côté du hashtag #Ramadan. L’humoriste Malik Bentalha s’en est servi de façon très cordiale :