Les autorités turques ont lancé ce mardi 16 août une vaste opération contre des entreprises soupçonnées d’avoir des liens d’amitié avec Fethullah Gülen, ex-imam aujourd’hui réfugié aux Etats-Unis qu’Erdogan accuse d’avoir monté le coup d’Etat avorté. La police est en ce moment à la recherche de 120 suspects.
Les purges déclenchées par le régime turc après le putsch raté du 15 juillet ont franchi un cap vendredi. Pour la première fois, elles ont touché les milieux économiques après avoir dévasté justice, police, armée, médias, haute administration et universités.
Les policiers ont mené de manière simultanée des descentes à l’encontre de 44 sièges de compagnies dont la société holding Boydak, dans les quartiers conservateurs d’Üsküdar et d’Ümraniye, sur la rive asiatique de la mégapole, a précisé l’agence de presse progouvernementale Anadolu. Des procureurs ont lancé un total de 120 mandats d’arrêt dans le cadre de cette rafle, sans toutefois préciser quelles sociétés sont dans le collimateur de la justice.
Ces descentes de la police financière turque interviennent après le début de la large purge entreprise par le président Erdogan à la suite du putsch avorté de juillet dernier, en plaçant en détention plus de 35.000 sympathisants de Fethullah Gülen à travers le pays. Par ailleurs, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été renvoyés ou suspendus. Lundi, la police a arrêté 136 avocats et autres employés de justice dans les principaux tribunaux d’Istanbul.
« Le monde des affaires est celui où ils sont les plus forts. Nous supprimerons tous leurs liens avec les entreprises, tous les revenus des entreprises liées à Gülen. Nous ne ferons preuve d’aucune pitié », a affirmé Recep Tayyip Erdogan. Le président turc répète cependant que l’économie turque reste solide malgré la tentative de coup d’Etat.
Par ailleurs, la Turquie à émis un mandat d’arrêt international contre Fethullah Gülen.
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Crédit photo : AFP