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Contre le délit d’entrave à l’IVG, l’Eglise catholique emploie les grands moyens

Le Président de la Conférence des évêques de France a directement saisi François Hollande pour dénoncer la proposition de loi visant à reconnaitre un délit d’entrave numérique à l’interruption volontaire de grossesse.

Soutenue par Laurence Rossignol, ministre des Familles, la proposition doit être débattue jeudi à l’Assemblée Nationale. Elle envisage d’élargir le délit d’entrave à l’avortement aux sites internet diffusant des informations « biaisées » sur l’IVG.

« Atteinte très grave aux principes de la République »

Dans une lettre, datée du 22 novembre mais rendue publique le 28 novembre au soir, Monseigneur Pontier demande au Président de la République de ne pas laisser le texte législatif « arriver à son terme ».  Il dénonce une « atteinte très grave aux principes de la République ».

Dans son argumentaire épistolaire, l’archevêque de Marseille affirme que ces sites sont les seuls à reconnaitre la véritable « détresse existentielle » de certaines femmes enceintes. Ils se limiteraient à proposer des alternatives à l’avortement et seraient, à ce titre, « un espace de liberté ». Mgr Pontier souligne que le « succès » qu’ils rencontrent prouve qu’ils « répondent à une attente ».

Le gouvernement, lui, estime que de tels sites participent à mettre en échec le droit à l’IVG en essayant de dissuader les femmes d’y recourir.

La Conférence des évêques de France a relayé la lettre de Mgr Pontier sur son compte Twitter :

Le texte au coeur de la polémique

Le texte législatif, d’initiative gouvernementale, provoque un débat houleux depuis sa présentation. La semaine dernière, en commission,  il nourrissait l’opposition entre députés PS et LR. Vendredi dernier, c’est le cardinal André Vingt-Trois qui fustigeait la proposition lors d’une intervention sur Radio Notre-Dame. Il déclarait ne pas comprendre « l’obsession qui pousse le gouvernement à choisir le point précis de l’avortement comme point d’intervention plutôt que les sites de radicalisation terroriste ».

« Si on en arrive à interdire de s’exprimer sur les conséquences de l’avortement, on entrera complètement dans la police des idées et dans la dictature d’une vision totalitaire sur l’avortement » André Vingt-Trois

La controverse a un résonance toute particulière après cette semaine de primaire de la droite. Alain Juppé a, en effet, reproché à son concurrent de ne pas avoir une position claire sur le sujet.

François Fillon, désormais candidat de la droite pour la présidentielle 2017, avait déclaré en juin dernier, ne pas pouvoir « approuver l’avortement », compte-tenu de sa foie personnelle. Il avait précisé qu’il ne reviendrait pas pour autant sur ce droit.

 

Crédits photo à la Une : AFP

À lire aussi : Théorie du genre: on fait le point après la déclaration du Pape

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