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On a vu pour vous… Le Fondateur avec Michael Keaton

Biopic consacré à l’homme qui créa l’empire McDonald’s, Le Fondateur permet à Michael Keaton de s’illustrer à nouveau dans un film qui se déguste.

Mais c’est quoi déjà… Le fondateur? Dans les années 50, Ray Kroc rencontre les frères McDonald qui tiennent un restaurant de burgers en Californie. Bluffé par leur concept, Ray leur propose de franchiser la marque et va s’en emparer pour bâtir l’empire que l’on connaît aujourd’hui. 

Qu’il serait intéressant de faire un parallèle entre Ray Kroc, le fondateur en question, et le nouveau Président-élu Américain Donald Trump. Les deux entrepreneurs partagent une même éthique personnelle : en gros, tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, même les plus amoraux. C’est de cette manière que Trump gère son empire financier, et qu’il s’est hissé au poste suprême. C’est également de cette façon que Kroc, VRP cinquantenaire raté, transformera son destin en créant l’un des symboles les plus connus du capitalisme américain : McDonald’s.

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Véritable allégorie de l’American Dream, l’histoire incroyable de Ray Kroc n’en est pas moins vraie. En usant de son énergie, son bagout, son cynisme et d’une increvable persévérence, le « salesman » bâtit un empire, non sans laisser de côté les deux fondateurs originels de l’enseigne, les frères Mac et Dick McDonald. Ce sont là deux Amériques qui se rencontrent : celle des cols bleus, les entrepreneurs à l’ancienne, soucieux de la qualité des produits et des clients, et celle des cols blancs, où l’argent et l’expansion sans limite sont les seuls objectifs. On pourrait craindre la caricature, mais ce serait dénigrer le talent de Robert Siegel, auteur de ce solide scénario. Et celui du réalisateur John Lee Hancock, qui montre plus de retenue que dans The Blind Side, en laissant s’exprimer les émotions sans (trop) forcer le trait.

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Car ce sont des personnages attachants qui évoluent sous nos yeux, grâce à un casting plus que judicieux. En frères complémentaires, John Carroll Lynch et Nick Offerman (exceptionnel dans la série Parks and Recreation) donnent toute leur humanité aux McDonald, bons gars de l’Amérique d’avant-guerre qui ne pourront pas prendre le train du capitalisme tout azimut. Il sont le parfait contraste de Kroc, affamé de succès et de reconnaissance, et qui détruira tout ce qui se trouvera sur la route de son ambition. Michael Keaton, qui avait frôlé l’Oscar il y a deux ans pour son rôle quasi-autobiographique dans Birdman, donne tout ce qu’il a dans le ventre pour ce personnage hors normes. Il est le moteur de ce film, et sa nomination pour la statuette du meilleur acteur est quasi-actée. En allant voir Le Fondateur, vous découvrirez l’un des mythes de l’Amérique, et le portrait de l’un de ses architectes les plus emblématiques. Dans une reconstitution réussie (les décors et costumes donnent envie de partir en vacances dans les années 50), John Lee Hancock tire le meilleur parti d’une mise en scène rythmée et du talent de son casting.

Le Fondateur est mené par un Michael Keaton tellement crédible que l’on se demande s’il n’est lui aussi pas prêt à tout pour réaliser son rêve : accrocher un Oscar. Au vu de son implication dans ses derniers films, il ne l’aurait pas volé.

Le Fondateur de John Lee Hancock – En salles le 28 décembre 2016

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