Nicolas Hulot a annoncé vouloir fermer 17 réacteurs, sur les 58 existants. Cette mesure pourrait permettre de faire baisser la part du nucléaire en France de 75% à 50%, comme le stipule la loi sur la transition énergétique.
Si le premier plan climat présenté par Nicolas Hulot le 6 juillet dernier a fait parler de lui, la révélation du ministre de la Transition écologique lundi 11 juillet au micro de RTL est toute aussi importante. « Je vais planifier cette transition, et si nous voulons atteindre cet objectif, eh bien mécaniquement à mesure que nous allons baisser notre consommation et diversifier notre production, on va fermer un certain nombre de réacteurs », a-t-il annoncé. « Peut être jusqu’à 17 », a-t-il ensuite précisé.
La France compte actuellement 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites – chaque centrale étant équipée de 2 à 6 réacteurs. Ainsi, si il n’y a que deux réacteurs dans la centrale de Belleville, dans le Cher, on en compte 6 à Gravelines. Un 59e est en construction à Flamanville. Nicolas Hulot souhaiterais donc réduire ce nombre à 41.
De 75% à 50% de nucléaire d’ici 2025
Cette mesure vient s’ancrer dans la loi sur la transition écologique, concoctée par Ségolène Royal lorsque cette dernière occupait l’Hôtel de Roquelaure. La part du nucléaire dans la production d’électricité passerait de 75% à 50% d’ici 2025. La France s’est par ailleurs engagée à ne pas dépasser un plafond de 63,2 gigawatt. Enfin, toujours selon cette loi, les énergies renouvelables devraient représenter 32% de la consommation électrique en 2030 – contre 17% aujourd’hui.
Plusieurs pays ont déjà amorcé ce changement, parmi lesquels l’Allemagne, l’Italie ou encore la Suisse dont la population a approuvé en mai dernier l’abandon progressif du nucléaire. Emmanuel Macron avait lui même introduit cet enjeu écologique au cœur de sa campagne, assurant dès février 2017 que Fessenheim devait devenir « un site pilote du démantèlement-retraitement du nucléaire ».
Des centrales vieillissantes
Le parc nucléaire français étant vieillissant, les 17 réacteurs fermés seraient les plus anciens, dont les deux de Fessenheim, mis en service en 1978. De même, les réacteurs 2,3 et 4 de Bugey ont également été mis en service avant 1980, en 1979. De fait, les trois-quarts des réacteurs atteindront leurs 40 ans de vie d’ici à 2027.
« Chaque réacteur a une situation économique, sociale et même de sécurité très différente », a souligné Nicolas Hulot. Et en effet, les opposants pointent du doigt cette « situation économique », critiquant le coût exorbitant d’une telle réforme. La facture du démantèlement de 17 réacteurs s’élèverait a 20 milliards d’euros. Et ce problème et loin d’être isolé. Reste encore à déterminer comment fermer 17 réacteurs, lorsque l’arrêt de deux seulement – à Fessenheim – pose tant de difficultés.
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