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Radio VL Summer Tour 2017 : Que faire à Gruissan ?

Gruissan

Ce lundi 24 juillet, l’équipe du Radio VL Summer Tour s’est arrêtée à Gruissan. Les journalistes sont partis à la rencontre des habitants et des représentants de la commune.

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[cbtab title= »Louis Labatut, Premier adjoint au Maire de Gruissan, chargé de la sécurité »]

VL : La station de Gruissan passe de 5000 à 80 000 habitants l’été. Au niveau sécurité, quelle organisation faut-il mettre en place ?

LL : La première des choses c’est le renforcement des forces de police, que ce soit la police municipale ou la gendarmerie. On a un escadron mobile et il y a l’opération sentinelle qui est sur place aussi. Bien entendu, tous les nageurs sauveteurs.

Des pompiers sont sur la station et il y a le comité communal de feux de forêts parce que vous savez qu’on a des risques d’incendie. Ils sont chargés de surveiller les départs de feux.

VL : C’est une plus grande mobilisation des troupes déjà présentes ou bien on rapatrie des forces qui viennent de partout sur le territoire ?

LL : Les seuls renforts extérieurs sont les gendarmes mobiles. Ils sont 14. C’est l’opération sentinelle un peu à part car ils sont là en cas d’acte terroriste. Et tous les nageurs sauveteurs et deux policiers municipaux sont également en renfort. Tout le reste est déjà sur place.

VL : Quel type de débordement rencontre-t-on ?

LL : En été c’est d’abord la sécurité des baigneurs. On a une station de sauvetage en mer. Par rapport à la population qui augmente on a aussi des actes de vandalisme, de l’alcoolisme, des bagarres à la sortie des boites…

Il n’y a pas de grands débordements « méchants ». C’est surtout qu’on s’assure de la tranquillité et de l’harmonie entre ceux qui travaillent et ceux qui font la fête. La règle c’est qu’à minuit la musique est arrêtée (musique, karaoké) par contre un établissement peut mettre de la musique en intérieur si ça ne gêne pas les riverains.

VL : Quel est le travail à l’année d’un premier adjoint ?

LL : Quand on est élu, on s’intéresse à la vie de la commune. On a des services administratifs et techniques qui nous donnent un coup de main pour nous apprendre le métier d’élu.

En ce qui me concerne, il faut savoir que le maire a fonctions aussi bien à la région qu’à l’agglomération. Je dois donc le suppléer quand il n’est pas là. Je suis à la mairie dès que possible.

VL : Quel est le profil des habitants de Gruissan ? La moyenne d’âge ?

LL : C’est à l’origine un village de pêcheurs. Pendant longtemps la plus part des gens étaient ou marins ou viticulteurs. Quand la station s’est construite, le tourisme s’est développé.

Sur le Languedoc ce sont des stations « à petit budget » familial, pour monsieur et madame tout le monde. On peut dire qu’il y a un tiers de retraités, un tiers d’actifs et un tiers de jeunes.

VL : Est-ce qu’il y a beaucoup de résidences secondaires sur la commune ?

LL : En gros on a 5 000 habitants et 20 000 logements. On peut considérer que deux tiers sont fermés toute l’année. Après il y a aussi des gens qui préfèrent louer à la semaine pendant l’été.

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[cbtab title= »Frédéric Vrinat, gérant de la Cave Coopérative de Gruissan »]

VL : Quel vin dois-je boire à l’apéro ce soir ? J’ai besoin d’un petit rosé sympa de la région. Qu’est-ce que vous me conseillez ?

Frédéric Vrinat : Alors on a un vin de pays mono cépage élaboré à partir de 5 seaux, unifié, en rosé. On est sur une fraîcheur aromatique intéressante qui est parfaite pour les grillades mais principalement pour l’apéro. C’est vraiment léger et très aromatique. Un peu de vivacité, juste ce qu’il faut.

VL : Quelle est l’organisation d’une cave coopérative, comment ça se passe ?

FV : C’est un petit peu spécifique comme organisation. Il existe des coopératives dans à peu près tous les secteurs d’activité mais historiquement c’est quelque chose qui a été créé au départ par la profession agricole.

Les régions viticoles ont mis en place des coopératives. Le principe d’une coopérative c’est que c’est géré par le producteur. Donc c’est le regroupement d’un certain nombre de vignerons qui ont souhaité mettre en commun leur outil de production, c’est à dire la cuverie de vinification, les pressoirs et le personnel.

Mais chacun peut garder son identité au vignoble. Ça permet évidemment de pouvoir répondre à un impératif économique, un impératif de coût. Plutôt que d’avoir chacun son installation et de devoir chacun amortir son matériel. Ça a permis surtout pour la plupart des coopératives qui ont été construites à la sortie de la guerre, comme la cave de Gruissan, de pouvoir avoir accès au matériel.

C’était compliqué puisque tout le monde manquait de tout. En 1947, c’était un moyen pour eux de relancer la production de Gruissan qui était une zone sinistrée. Le principe d’une coopérative c’est qu’un homme a une voix.

Quelle que soit la taille de son exploitation, il a exactement le même pouvoir de décision. C’était très important à l’époque et c’est ce socle qui est toujours en vigueur. On a aujourd’hui à peu près 65 vignerons adhérant à la cave coopérative, qui élisent chaque année un président et un bureau qui vont gérer au quotidien les affaires, mais ce sont les vignerons producteurs qui sont aux commandes.

Concrètement, un certain nombre de commissions sont nommées par le bureau. Un travail thématique va être réalisé par ces commissions. Mais chacun à la parole et au droit de proposer des choses. C’est très vertueux mais l’inconvénient c’est que le processus de prise de décision peut parfois être un peu long.

VL : Comment se fixent les prix ? Par le vigneron lui-même ou par la cave coopérative ?

FV : Le prix de vente au consommateur c’est la coopérative qui le fixe. Il y a effectivement une stratégie de prix et d’objectifs qu’on se fixe. Le vigneron a son mot à dire, mais la décision est prise en interne. Chacun ne fixe pas son propre prix à la bouteille.

Par contre, le prix de rémunération du vigneron qui va porter les raisins à la cave coopérative est assez spécifique. Au moment où il porte les raisins, il ne sait pas à quel prix il va être rémunéré.

Les coopératives sont des structures qui ne peuvent pas réaliser de bénéfices, statutairement parlant. Ce prix est établi à la fin de la campagne lorsqu’on clôture les comptes. On a l’ensemble des charges qui sont listées, les différents revenus que la structure a eus, et ce qui reste c’est le prix de la rémunération.

La distribution auprès des vignerons est faite par acompte mensuellement. À la fin de l’année, en clôturant les comptes, il y a ce qu’on appelle le solde. À ce moment-là on pourra reverser ce qui n’a pas été compris dans les versements mensuels.

VL : Comment un vigneron doit-il faire pour intégrer une cave coopérative ? Quelle est la démarche ?

FV : C’est une démarche volontaire. La personne doit se rapprocher de la coopérative. Chez nous c’est au travers d’un courrier et le dossier est étudié par le conseil d’administration. Il y a des obligations assez évidentes qui sont les cépages, l’état des parcelles.

Il y a aussi l’aire à laquelle appartiennent les parcelles qu’on souhaiterait apporter. On peut pas apporter des parcelles trop éloignées. Il y a une aire bien définie autour de Gruissan, grosso modo c’est dans un rayon de 10 kilomètres autour du centre.

On reçoit 2 à 3 dossiers par an ce qui est beaucoup pour une petite structure comme nous. On est les petits poucet de la région avec 10 000 hectos sachant qu’autour ils sont à 200 ou 300 000 hectos.

VL : Est-ce que la période estivale est le nerf de la guerre ?

FV : Effectivement, on a une implantation assez privilégiée en plein cœur de la station. Dans les années 80 – 90, la coopérative s’est orientée vers une commercialisation circuit-court, par la vente du vin en bouteille et non pas par des citernes vendues à des négociants comme ça se faisait beaucoup dans la région à l’époque.

Aujourd’hui, 95% de la production de la coopérative est commercialisé localement en bouteille. On maîtrise cet aspect-là de la filière. En terme de commercialisation, la période est cruciale car on va commercialiser à peu près 40% de nos volumes sur cette période.

VL : Beaucoup achètent en grande surface, est-ce que vous ressentez un attrait des touristes pour être directement en contact avec les vignerons dans un circuit-court ?

FV : Pas seulement pour le vin. De plus en plus les gens préfèrent, quand c’est possible, acheter directement chez le producteur. Il y a une certaine confiance qui est rétablie car on l’avait un peu perdu suite aux différents scandales qu’on a pu connaître dans la filière agro-alimentaire.

Chez le producteur, on peut voir comment il produit, on va pouvoir goûter, on peut le suivre dans le temps. Aujourd’hui, de manière générale c’est quelque chose qui est attendu par les gens. Sur Gruissan on le ressent très fortement parce qu’en plus de l’aspect confiance et de la compréhension de ce qui a été fait, il y a aussi l’aspect touristique.

On veut, par curiosité, goûter ce qui se fait localement dans nos lieux de vacances.

VL : Comment faites-vous pour vous faire connaître ?

FV : On est trop petits pour avoir une vraie structure de communication. On travaille beaucoup sur le bouche à oreille et la recommandation. Le premier axe de communication c’est de satisfaire au mieux les clients pour qu’ils deviennent des ambassadeurs.

Le deuxième axe c’est le travail avec les réseaux sociaux. On se rend compte aujourd’hui de l’importance de ce média. Facebook, Twitter, Instagram… On peut nous retrouver sous le nom de cave de Gruissan.

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[cbtab title= »Jean-Claude Méric, directeur de l’Office de Tourisme et du port de Gruissan »]

VL : On est arrivé aujourd’hui, on repart demain à 14h. Demain on a toute la matinée pour visiter et voir les spécificités de la ville. Qu’est-ce qu’on doit faire ?

JCM : Soit vous êtes culture, soit vous êtes sport, soit vous êtes plages. Si vous voulez faire de la culture il y a du patrimoine à visiter à Gruissan, notamment la Tour Barbe Rousse. C’est l’assise d’un château du XIIIe siècle.

Il est construit sur un rocher qui à l’époque était la porte d’entrée du port dans lequel les romains sont arrivés emmener la vigne en Languedoc-Roussillon. Cette tour servait aussi à se protéger des pirates, le fameux Barbe Rousse. Pour les plages, il y a 3 grandes plages. Dont, derrière nous, la plage fermée du Grazel.

Pour les petits, les jeunes, il est dans l’étang de l’avant-port. La plage des Chalets qui est une plage magnifique avec des pilotis. C’est là où a été tourné le film 37°2 le matin, le film de Jean-Jacques Beineix avec Jean-Hugues Anglade. On peut y faire du farniente, du pédalo, de la voile.

VL : Justement, on parle sport aquatique, il y a beaucoup de choses à faire ?

JCM : Soit on est dans le développement durable et la force musculaire, et on va faire du paddle ou du canoë. Soit on aime le vent et on a le kite, la planche à voile, le catamaran. Et si on est encore plus fun, on prend le jet ski ou on fait des locations de bateaux qui vont vite ou on fait de la bouée tractée.

VL : On rappelle que Gruissan c’est 5000 habitants à peu près, et plus de 80 000 l’été. Comment on fait pour accueillir toute cette clientèle et justement qu’est-ce qu’on leur propose ?

JCM : Gruissan c’est 4 entités finalement. Les Ayguades, le centre port, le village et les chalets. Les gens sont répartis sur un territoire qui est relativement grand, il y a 10 kilomètres de plage. On arrive à étirer donc sur les plages on n’est jamais très surchargé. La station est dimensionnée pour 70 000 à 90 000 personnes que ce soit en voie de circulation, en parking ou en commerce.

Des fois il y a des embouteillages mais on peut utiliser les vélos et trottinettes. Je pense qu’on est adapté pour ces variations de population. Nos équipes sont renforcées au fur et à mesure que la population arrive.

De Pâques à la Toussaint. Sachant que la très haute saison commence début juillet et se poursuit jusqu’à fin août. Après ça re-décline. Ce ne sont pas les mêmes clientèles, pas les mêmes besoins. Les activités proposées peuvent être les mêmes mais elles sont consommées différemment. On est plutôt du tourisme de l’effervescence, vers du slow-tourism.

VL : Quel genre d’animations l’office du tourisme propose après-saison, mais surtout pendant la saison ?

JCM : Beaucoup de concerts, d’animations musicales. C’est aussi des compétitions sur la plage comme le beach-rugby. On a aussi créé un terrain flottant. C’est un vrai stade nautique dans le port, qui met de l’ambiance.

Ça peut être aussi des balades gastronomiques dans les vignes. On va voir découvrir des produits du terroir, la gastronomie, la fabrication du vin… Il y en a pour tous les âges. Il y a aussi les activités nocturnes, des espaces balnéo-ludiques, des parcs aquatiques.

VL : Quel est le profil type des touristes qui viennent à Gruissan ?

JCM : Le plus gros profil c’est les familles avec deux enfants et des enfants qui vont jusqu’à 14-15 ans. Ensuite on passe dans une catégorie un peu plus âgée dans les 45-50 ans. Notre creux est plutôt chez les ados.

C’est une population qui zappe facilement les activités alors qu’on fait tout pour les accueillir. Notamment des concerts de 5000 personnes avec des DJ par exemple. Mais on en fait peut-être pas assez.

VL : Comment communiquez-vous pour informer le public sur toutes ces différentes activités ?

JCM : Jusqu’à présent on était sur des brochures, flyers et documents papiers. On est beaucoup sur le site internet. Mais de plus en plus, on est sur les réseaux sociaux parce qu’aujourd’hui c’est ce qu’il y a de plus porteur auprès de la clientèle jeune et de la cible qu’on recherche.

On fait beaucoup de concours photos avec le hashtag MyGruissan. C’est la viralité par le net qui fait que l’on a une très bonne communication. On fait une fête sur trois jours en avant-saison. On est tous hyper connectés, faire l’impasse serait une erreur. Et on ne peut pas se débarrasser du papier parce qu’il est clair qu’il en faut pour tous les goûts.

VL : Quel est le prochain gros événement sur la commune de Gruissan ?

JCM : Sur la fin de la saison on le United Musical Festival, sur la place centrale entre le village et le port. On attend autour de 10 à 15 000 personnes.

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[cbtab title= »Philippe Merloz, verrier et souffleur de verre à Gruissan »]

VL : Verrier à Gruissan. Depuis combien de temps ? Comment ça vous est venu ?

PM : Nous sommes arrivés en 2002, mais j’ai commencé à exercer en travailleur indépendant depuis 1976. J’ai quasiment toujours fait ça. J’ai eu l’occasion de toucher de la matière lors d’un stage dans un laboratoire de recherche comme je faisais des études de physique chimie.

Ça m’a immédiatement accroché, j’ai attrapé le virus.

VL : Pour les novices, en quoi ça consiste ?

PM : Alors c’est très simple. On a la vision du verre comme quelque chose de dur, tranchant et cassant. Sauf qu’en le montant en température, il devient mou et malléable.

Brûlant, certes mais on peut le travailler à cette température adéquate entre 950 et 1 200°. Le travail du verre à chaud consiste à prélever la matière quasiment liquide pour la travailler en dehors du four.

On prend le verre au bout d’une tige ou d’un tube de métal et on travaille avec des pinces, des morceaux de bois, de graphites ou encore par l’intermédiaire d’un journal mouillé quand on veut le façonner à la main.

VL : Quand vous dites que les verriers ne font pas que des verres, loin de là… Qu’est-ce que vous fabriquez d’autre ?

PM : Ce que je fais c’est principalement ce que les machines ne savent pas faire. Je ne peux pas concurrencer des machines qui fabriquent des verres à des millions d’exemplaires par jour.

Je fabrique des choses décoratives, souvent utilitaires mais souvent décoratives. Je suis assez polymorphe je n’ai pas de spécialités. Mais mon épouse travaille avec moi et fait des bijoux, des vases, des luminaires…

Il m’arrive aussi de faire des choses sur mesure. Nous avons une boutique au 2 cour de la croix blanche. Mais la cour de la croix blanche n’est pas connu, même de certains Gruissanais. Donc c’est le bout de la rue principale juste à l’entrée du village.

VL : Quels sont les clients qui viennent vous voir ?

PM : Au fur et à mesure les gens apprécient notre travail alors on a une clientèle assez fidèle mais il y a aussi des touristes. On a aussi un service après-vente qui nous permet de refaire des objets, de changer de couleur…

On fidélise une clientèle sensible à cet artisanat. Beaucoup viennent chercher des cadeaux. Juillet-août c’est la période où il y a le plus de monde sur la station donc la fréquentation est aussi plus forte. Suivant la météo, beaucoup de gens viennent passer des week-end ici même au cours de l’année.

VL : Si j’ai envie de faire un cadeau à ma mère ?

PM : Il y a tout ce qu’il faut chez nous. Je vous conseillerai en fonction de la manière dont vous me décrirez votre mère. Il y a un travail d’accompagnement qui est nécessaire.

L’intérêt d’avoir un atelier de production c’est de pouvoir être à l’écoute des clients et de savoir répondre à leurs besoins. Quand les clients sont indécis on essaye de les satisfaire au mieux parce que notre but c’est qu’ils reviennent.

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