La chaîne de télévision Russia Today (RT) a été lancée ce lundi 18 décembre à 19 heures sur les antennes françaises. Déjà présente sur la câble et via son site internet, RT France a diffusé sa première émission sur les boxes de Free.
Questions internationales
Déjà diffusée en arabe, en espagnol et en anglais depuis son lancement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, la chaîne a diffusé son premier journal sur le canal 359 de la Freebox. Le journal de 30 minutes était majoritairement porté sur les questions internationales. Les premières minutes d’antenne ont été consacrées au veto des Etats-Unis à l’ONU contre la résolution sur le statut de Jérusalem et à la France, accusée par le président syrien Bachar al-Assad de « soutenir le terrorisme ». Les sujets nationaux, peu nombreux, étaient eux tous en lien avec le terrorisme : la création d’un parquet national antiterroriste et le report du procès de Salah Abdeslam ont été évoqués.
Pour assurer son développement, RT a intégré de nouveaux locaux de 1800 m2 avec deux studios TV à Boulogne-Billancourt, non loin de ceux de TF1 et de Canal+. La chaîne envisage d’agrandir ses équipes pour atteindre à terme 150 journalistes, alors qu’elle en compte actuellement 80.
? Après plusieurs mois d’intenses préparatifs, #RTFrance s’apprête à prendre l’antenne ⏱️
➡️ https://t.co/98uFZ3xTLr pic.twitter.com/qzBwxIOn46— RT France (@RTenfrancais) 18 décembre 2017
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Débuts sous surveillance
Les débuts de la chaîne font tout de même l’objet de vigilence de la part des autorités françaises. Dépendant directement du Kremlin, RT a été plusieurs fois accusé d’interférer dans les élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron accusait le groupe d’être à la solde du gouvernement russe : « Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes, mais ils se sont comportés comme des organes d’influence, de propagande, et de propagande mensongère, ni plus ni moins. »
Le président du Conseil Audiovisuel Supérieur (CSA) Olivier Schrameck avait laissé entendre que l’organe de contrôle serait « extrêmement attentif » à « toute anomalie qui se produirait ». Rappelons également que le CSA avait imposé à la chaîne russe des engagements renforcés en matière « d’honnêteté et d’indépendance de l’information », en signant une convention préalable à la création de la chaîne.
Les organes régulateurs des autres pays sont également attentifs. Tel est le cas de l’Ofcom (Office of communications), régulateur britannique, qui a déjà émis 14 mises en demeure et a menacé de sanction Russia Today au Royaume-Uni. Le réseau social Twitter a également montré sa défiance vis-à-vis du groupe russe, allant jusqu’à interdire les publicités provenant de RT et d’autres organes de presse financés par le gouvernement russe.