En Syrie, le recours à des armes chimiques la semaine dernière, a conduit à un rassemblement en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France en tête, accusent Vladimir Poutine de soutenir le régime de Bachar el-Assad et de cautionner ses actions. Un blocage synonyme de tensions.
1. Le soutien indéfectible au régime de Bachar al-Assad
La situation actuelle en Syrie illustre un affrontement entre deux puissances majeures. D’un côté les Etats-Unis qui condamnent les exactions de Bachar al-Assad, de l’autre la Russie qui soutient son régime. La Russie est un partenaire de la Syrie depuis les années 1950. Elle entretient avec le pays qui représente son dernier allié dans la région, une coopération économique et politique.
2. Une Russie campée sur ses positions
La Russie a opposé son veto à un projet de résolution américain, visant à empêcher le recours aux armes chimiques. « Nous avons prévenu les Etats-Unis, qu’une frappe militaire sous de faux prétextes en Syrie pourrait avoir de graves répercussions. Nous appelons les politiciens occidentaux à cesser leur rhétorique guerrière. » a déclaré le représentant russe, Vassily Nebenzia.
3. Des vetos successifs
C’est la 12ème fois que la Russie met son veto à une résolution de l’ONU concernant la Syrie depuis le début de la guerre en 2011. La moitié de ces résolutions concernaient les armes chimiques. Le projet de texte américain avait été approuvé par 12 voix contre deux (Russie et Bolivie), avec une abstention de la Chine. Le texte proposait de créer un nouveau mécanisme indépendant de l’ONU pour enquêter sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
4. Les provocations de Donald Trump
Grand amateur de Twitter, le président américain a une fois de plus laissé libre cours à son imagination. L’occasion de quelques tweets aux allures de provocations. La promesse se veut d’autant plus menaçante par le terme « intelligent » employé pour désigner les missiles, qui sous-entendrait de nouvelles prouesses technologiques de la part des Etats-Unis.
Russia vows to shoot down any and all missiles fired at Syria. Get ready Russia, because they will be coming, nice and new and “smart!” You shouldn’t be partners with a Gas Killing Animal who kills his people and enjoys it!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
« La Russie promet d’abattre tous les missiles lancés vers la Syrie. Tiens-toi prête Russie, parce qu’ils arrivent, beau, neufs et « intelligents » ! »
LIRE AUSSI… Donald Trump met en garde la Russie qu’il va envoyer ses missiles sur la Syrie.
5. La dégradation des relations russo-américaines
Un second tweet de la part de Donald Trump fait état de la dégradation des relations avec la Russie. L’occasion pour lui tout de même de formuler un pacte de paix aux allures de cour de récréation.
Our relationship with Russia is worse now than it has ever been, and that includes the Cold War. There is no reason for this. Russia needs us to help with their economy, something that would be very easy to do, and we need all nations to work together. Stop the arms race?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
« Nos rapports avec la Russie sont au plus bas, et cela inclue la Guerre Froide. Cela n’a pas lieu d’être […] Stoppons la course aux armes ? »
Les derniers échanges sont bien loin de garantir un apaisement imminent des tensions. La réaction du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, était d’ailleurs sans appel.
« Nous ne participons pas à la twitto-diplomatie. Nous sommes partisans d’approches sérieuses. » – Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
LIRE AUSSI… Comprendre la situation au Yémen en 5 minutes.