Le procureur de Paris, François Molins, a affirmé jeudi l’identification de 416 donateurs de l’État islamique. Un chiffre inquiétant, malgré des sommes souvent modiques. « C’est beaucoup » à commenter le magistrat, alors qu’une conférence sur le financement du terrorisme international a actuellement lieu à Paris.
25000 €, c’est ce qu’auraient coûté les attentats de janvier 2015. Pour ceux du 13 novembre, le coût serait de 80 000 €. Mais où les jihadistes trouvent-ils les ressources nécessaires à la réalisation de ces attaques terroristes ? Un début de piste a été trouvé. Ce jeudi, 416 donateurs ont été identifiés.
Deux méthodes de financement
L’organisation terroriste utilise deux méthodes pour engranger des fonds. La première, l’argent envoyé volontairement. La deuxième, les gains de guerre. En d’autres termes, de l’argent dérobé.
Pour les dons, la plupart des personnes identifiées sont soupçonnées d’avoir transféré de l’argent à un membre de leur famille parti combattre avec l’EI. Ce sont les failles de ce système, appelé « mandat cash » qui permettent d’identifier les donneurs. Depuis septembre dernier, la Banque postale est visée par une enquête préliminaire pour manque de vigilance ayant permis le financement du califat.
À côté du financement « hexagonal ». La France a également identifié « trois cent vingt collecteurs, essentiellement basés en Turquie et au Liban, grâce à qui les djihadistes qui se trouvaient en Syrie ou en Irak pouvaient recevoir des fonds ».
Emmanuel Macron offensif
« Il faut assécher le terrorisme à la racine : il se nourrit des trafics d’êtres humains, de drogues ou d’armes. Il y a toujours un sous-jacent économique. Pour être efficaces, nous devons prendre l’engagement de la transparence et de la mobilisation. » Face à l’OCDE, le président français ne s’est pas démonté. Le locataire de l’Élysée s’est félicité de la coordination de 72 pays. « L’agenda de Paris » permettra « le partage de renseignements, la lutte contre l’anonymat des transactions, l’identification des sources de financement, l’anticipation du détournement des nouveaux instruments financiers, l’engagement collectif vis-à-vis des pays vulnérables ou défaillants ».