L’étude annuelle sur la santé des étudiants et des lycéens de la SMEREP a été dévoilée. Au sommaire : consommation et finance des étudiants, place des technologies numériques dans leur quotidien et actes de prévention. Si en apparence, les chiffres évoluent peu en comparaison à 2017, de nombreux résultats indiquent que les étudiants français conservent des comportements à risque.
Fait-il bon d’être un étudiant français en 2018 ? C’est en tout cas l’objet d’une étude annuelle menée par la SMEREP, centre de Sécurité sociale étudiant et mutuelle. Chaque année, un rapport élaboré la base d’un échantillon représentatif de lycéens et étudiants de plus de 16 ans est rendu publique. Il permet de statuer la situation des lycéens et étudiants français, tout en rendant compte de l’évolution de celle-ci sur plusieurs années. En 2018, ce sont deux échantillons représentatifs, l’un composé de 1001 étudiants et l’autre de 1000 lycéens, qui serviront de base pour cette étude. L’accent a été mis sur la présence du numérique dans la vie de tous les jours, ainsi que le regard des étudiants et lycéens sur les actes préventifs.
Des difficultés financières
Pour commencer, il est important de poser les bases de l’état des « finances » étudiantes. D’après la SMEREP, le budget moyen d’un étudiant français est en moyenne de 382 euros par mois. Il est baisse par rapport à 2015, où il s’élevait à 388 euros. Près de la moitié de ce budget provient d’une aide parentale. Concernant sa répartition, 26% est dédié aux repas, 20% pour le logement et 17% pour les sorties. Pour compenser à ce budget, 47% des étudiants et 16% des lycéens travaillent en complément de leurs études. Ce chiffre est non-négligeable, puisque 20% de ces étudiants et 31% de ces lycéens y accordent plus de 20 heures par semaine. En définitive, 52% des étudiants déclarent avoir rencontré des difficultés financières dont 20% toute l’année.
La santé, souvent négligée
Dans le domaine des « finances », la santé est mal logée : 83% des étudiants français ne vont pas systématiquement chez le médecin. Quand c’est le cas, les dépenses de santé sont financées par 65% des parents. Plus grave encore, près de 3 étudiants sur 10 ne font pas attention à leur alimentation, et plus du tiers ne pratiquent pas d’activités sportives. En contrepartie, 7 étudiants sur 10 consomment de l’alcool, et 27% majoritairement de l’alcool fort.
La sexualité des étudiants est aussi soumise à de nombreuses problématiques : 48% des étudiants français n’utilisent pas systématiquement de préservatif, et seuls 35% des étudiants se font dépister en cas de changement de partenaire, et un quart ne le font tout simplement jamais. La pilule reste le moyen de contraception le plus utilisé dans le milieu des étudiants (utilisée à 58%). Il existe encore des croyances vis-à-vis du VIH et des autres IST : si 21% ne sont que des fausses croyances sur les modes de transmission du SIDA, c’est 11% des étudiants qui pensent que l’on guérit facilement du SIDA.
Le smartphone, véritable drogue numérique
Les étudiants et lycéens français utilisent excessivement leur téléphone portable. 20% d’entre eux l’utilisent plus de 6 heures par jour et 4 étudiants sur 10 se disent « incapables de se passer de leur téléphone pendant une journée ». Pourtant, ces derniers sont conscients des effets négatifs des téléphones sur leur santé (56%).
En définitive, les étudiants français se disent en général informés sur le SIDA et les IST (93%), le tabac (90%), l’alcool (88%) ou encore la nutrition (85%). 84% d’entre eux se déclarent « en bonne santé ». Si l’on regarde en détails l’étude, on découvre cependant que de nombreux progrès sont à faire, notamment dans le cadre de la santé et de la nutrition. La situation financière de ces deniers est aussi problématique, impliquant des compromis, notamment sur les repas et la santé.