Le contrat du Rhônexpress, qui relie Lyon Part-Dieu à l’aéroport Saint-Exupéry, va être renégocié « en profondeur ». La Métropole de Lyon et le Sytral veulent, notamment, faire baisser les prix.
Le Rhônexpress est-il menacé ? Ce vendredi, la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda a annoncé une renégociation « en profondeur » du « contrat de concession du Rhônexpress » signé en 2007 par le Conseil Général du Rhône. Ce contrat assure à l’entreprise Vinci « le monopole de la desserte de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry jusqu’en 2038 ».
Une perspective à laquelle ne peuvent se résoudre David Kimelfeld et Fouziya Bouzerda, qui font face à l’exaspération des usagers. Au cœur de la renégociation du contrat, « l’ouverture à la concurrence » qui permettrait d’atteindre deux autres objectifs : « améliorer de la desserte de l’Est lyonnais « et baisser des « tarifs excessifs ».
Vers une ouverture à la concurrence ?
« Si on veut payer plus pour un service plus, très bien, mais on doit travailler avec Rhônexpress pour mettre en place une alternative, un service moins performant et moins cher » défendait Fouziya Bouzerda dans les colonnes de Lyon Capitale en mars dernier.
« On leur a dit qu’il fallait des offres alternatives, comme un car qui ferait un arrêt à Lyon avant l’aéroport ou la reconnexion des bus pour que les salariés de l’aéroport ne prennent pas leur voiture » précise la présidente du Sytral. L’objectif : « une ouverture à la concurrence » confirme son équipe pour « retravailler la tarification ».
Déterminé, David Kimelfeld dit « ne rien exclure » notamment la dénonciation du contrat. « On peut aboutir à un avenant ou aller jusqu’à la remise en cause du contrat » menace-t-il, rappelant que « ce contrat est extrêmement favorable à celui qui l’a signé. Il y a une marge pour faire baisser le tarif par exemple« .
La navette la plus chère d’Europe
La menace d’une ouverture à la concurrence pour faire baisser les prix ? C’est le pari de la Métropole de Lyon et du Sytral. Aujourd’hui, compter 27,80 euros pour faire un aller-retour entre Lyon Part Dieu et Saint-Exupéry qui fait du Rhônexpress « l’une des navettes les plus chères d’Europe » pour aller vers un aéroport.
Le Sytral et la Métropole de Lyon promettent de faire « diminuer les tarifs excessifs » sans se risquer à préciser dans quelles proportions. En cas d’échec, plusieurs pistes ont été étudiés comme « le rachat du Rhônexpress », ou « la résiliation du contrat » expose Fouziya Bouzerda.
Mieux desservir l’Est lyonnais
L’ouverture à la concurrence envisagée par le Sytral permettrait de « développer des solutions pour améliorer la mobilité du quotidien » des habitants de l’Est lyonnais. En effet, cette partie de l’agglomération lyonnaise est la moins dotée en matière de transports en commun avec une seule ligne de tramway, souvent bondée.
Pour « régler les problèmes de saturation », la présidente du Sytral envisage « de déployer plus de T3 pour renforcer les cadences » et créer« des nouvelles lignes de bus ». Mais le monopole du Rhônexpress interdit la création de ligne de bus et empêche de renforcer le T3, qui partage ses rames avec le Rhônexpress et ne doit « pas nuire à sa fréquence ».
Quel calendrier ?
Le calendrier est déjà fixé. La première réunion de « renégociation » se déroulera 30 avril 2019 pour la signature d’un « avenant au contrat » dans le courant de « l’automne 2019 ». « Si la négociation est fructueuse tant mieux. Notre but c’est de remplir les objectifs donnés« , poursuit David Kimelfeld, le président de la Métropole de Lyon.