A Bruxelles, un accord sur le plan de relance de 750 milliards d’euros a été trouvé entre les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne .
Dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 juillet, le président du Conseil européen, Charles Michel l’a annoncé sur les réseaux sociaux. Emmanuel Macron, quant à lui, a salué « un jour historique pour l’Europe !« . Pendant près de 4 jours et 4 nuits, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont attablés à Bruxelles pour voter un plan de relance massif en réponse à la crise actuelle. Depuis 2000, jamais un Conseil européen n’avait duré aussi longtemps. Même si, à 25 minutes près, le sommet de Nice reste le plus long jamais effectué.
Le couple franco-allemand face aux « pays frugaux »
Le couple franco-allemand a souvent joué un rôle moteur dans la construction de l’Union. Et aujourd’hui, lors de ces négociations, l’alliance entre Angela Merkel et le président de la République française a joué un rôle crucial face aux pays frugaux. L’Autriche, le Danemark, la Finlande et la Suède, menés par les Pays-Bas souhaitaient limiter et conditionner les aides. En effet, souvent qualifiés de « radins » ou « d’économes« , ces Etats se sont farouchement opposés à ce plan de relance. Et comme à l’échelle européenne, les décisions se prennent à l’unanimité, l’Union Européenne doit donc faire consensus. Des compromis sont donc bien souvent nécessaires. Pour convaincre ces pays frugaux, Charles Michel a donc revu le plan. Au départ, celui-ci prévoyait 500 milliards euros de subventions. Finalement, elles s’élèvent à 360 milliards. Ces pays ont jugé leurs contributions disproportionnées vis-à-vis d’autres pays. Le Conseil européen leur a donc accordé une hausse des rabais. Au terme de ce sommet, la dette commune entre les 27 Etats souhaitée par le couple franco-allemand a été acceptée. S’adossant à un budget s’étalant de 2021 à 2027.
Un plan qui répond « aux défis sanitaires, économiques et sociaux » et climatiques
Cet accord intervient dans l’objectif de faire face à la triple crise qui a touché de plein fouet les pays européens. Les 27 dirigeants de l’Union Européenne se sont fixés comme objectif de répondre « aux défis sanitaires, économiques et sociaux » comme l’a rappelé le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse.
Le Premier ministre néerlandais, attaché à répondre aux enjeux écologiques, a reconnu des avancées dans ce domaine. Le budget répond donc à ces enjeux et le « respect de l’Etat de droit devient une condition pour l’octroi des fonds » a indiqué Charles Michel. Ce qui a de quoi faire grincer des dents la Pologne et la Hongrie, dans le collimateur de la Commission et du Parlement pour « violations de l’Etat de droit ».