Pris à parti par le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin, au lendemain de l’assassinat du professeur Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. L’association communautaire BarakaCity est placée sous surveillance suite aux accusations de mouvance islamiste.
Une ONG très populaire
Suivie par plus de 700 000 personnes sur les réseaux sociaux, l’association suscite un énorme engouement chez les jeunes et les quartiers populaires. Fondée en 2008 dans le Val d’Oise par Idriss Sihamedi, BarakaCity est une jeune association humanitaire islamique à but non lucrative. Approvisionnement en eau, distribution alimentaire, don de masques et de gels depuis la crise sanitaire de COVID-19… Elle intervient dans plus d’une vingtaine de pays du monde comme le Togo et le Pakistan. L’association se définit comme étant « une association humanitaire de bienfaisance reposant sur les valeurs islamiques, qui ont pour vocation d’aider les populations les plus démunies de France et à l’international ». Selon une enquête parue dans le journal Charlie Hebdo, les fonds de l’association seraient considérables. Elle compte parmi ses donateurs réguliers des grandes personnalités publiques comme des footballeurs internationaux et des rappeurs français tel que Rohff et La Fouine.
Une association très controversée, souvent au coeur des polémiques
Son fondateur Idriss Sihamedi a suscité plusieurs fois la polémique dans les médias. Fiché par la DGSI, notamment pour sa proximité avec le mouvement salafiste, mais aussi pour ses nombreuses prises de parole. Il revendique une parole politique, et se présente en défenseur d’une communauté musulmane souvent pris à parti. En janvier 2016, au sujet des attentats de Charlie Hebdo, celui-ci refuse de condamner fermement et sans ambiguïté les attaques commises en France par le groupe Etat islamique. Après ses propos, une enquête préliminaire s’ouvre pour suspicion de « financement du terrorisme » et « associations de malfaiteurs ». Leurs locaux font l’objet d’une série de perquisitions. L’ enquête est classée sans suite en 2019. En octobre 2020, une enquête est en cours contre son fondateur. Il est placé sous contrôle judiciaire avant d’être jugé pour cyberharcèlement à l’encontre de Zohra Bitan, chroniqueuse chez RMC et de Zineb El Rhazoui, ancienne journaliste de Charlie Hebdo.
Une association sous surveillance
L’association est depuis plusieurs années dans le viseur des autorités et des politiques. En 2016 l’ancienne ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem avait qualifié son fondateur comme étant un « ennemi de la République ». Lorsqu’il était Premier ministre, Manuel Valls a indiqué dans le journal Le Parisien avoir « envisagé de faire interdire BarakaCity », avant de faire machine arrière et d’y renoncer en raison du point de vue juridique.
BarakaCity dissoute en Conseil des ministres
Une procédure de dissolution a été officiellement engagée par les autorités en raison de messages véhiculés caractérisés « d’acte d’apologie au terrorisme ». Le décret relatif à la dissolution de l’ONG musulmane BarakaCity a été acté ce mercredi en Conseil des ministres. Le Président Emmanuel Macron a qualifié cet acte « d’étape importante dans le combat conter le terrorisme ». L’association annonce d’ores et déjà une action en justice afin de contester cette dissolution.