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Procès de la BAC Nord : 18 ex-policiers comparaissent devant le tribunal correctionnel de Marseille

Ce lundi 12 avril s’ouvre le procès dit « de la BAC Nord » au tribunal correctionnel de Marseille. Neuf ans après les faits, 18 ex-policiers de la brigade anticriminalité de Marseille sont jugés pour vols de drogue, d’argent ou de cigarettes sur des dealers et revendeurs des cités. Le procès doit durer deux semaines. 

Neuf ans après le « scandale de la BAC Nord », 18 ex-policiers comparaissent à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour de nombreux « dérapages présumés ». Les faits remontent à octobre 2012, alors que ces 18 policiers – radiés depuis – sont accusés d’extorquer des dealers et revendeurs qu’ils contrôlaient dans des cités des quartiers nord de la ville. En effet nombre de petits délinquants et dealers se plaignant d’être régulièrement malmenés et rackettés par les forces de l’ordre. En 2012, enquête pour « vols en bande organisée, extorsion en bande organisée, infractions à la législation sur les stupéfiants » est ouverte. Le trois groupes de jours de la BAC Nord dirigés par Jean Fiorenti, Mohamed Chenine et Bruno Carrasco, sont alors poursuivis.

Tout un système ripoux révélé au grand jour 

Pendant plusieurs mois, leurs lignes téléphoniques sont placées sur écoutes et des micros sont installés dans les voitures du service et les bureaux de la BAC Nord. Cela s’avère fructueux. Certains membres de la Bac Nord se laissent aller, « On commence à avoir un bon petit groupe, où on sait qu’on ferme nos gueules. Ce qui se dit dans la voiture, ça reste dans la voiture », lâche l’un d’eux. 

Tout un système « ripoux » apparaît alors au grand jour. Prélèvements sur les gains des dealers ainsi que sur leurs marchandises, vols des cigarettes de contrebande saisies sur les revendeurs à la sauvette, vols de drogue et d’argent sur des dealers et revendeurs des cités. « Tout y passe​ », accuse alors le procureur de Marseille Jacques Dallest, ajoutant qu’une gangrène a touché tout ce service​. Les enregistrements sont accablants. On y apprend que “plus de 2.500 euros”, ont été volés à un dealer de la cité des Rosiers pour permettre de “régaler cinq collègues” ou encore que quatre policiers échouent à voler 2.000 euros de marchandise lors d’une perquisition. Il y a aussi ce “gitan”, selon leurs mots, à qui ils “piquent un peu de pognon”. Ou ce voleur à l’arraché finalement relâché après négociation: “Allez, file nous deux barrettes et on te laisse tranquille”.

Les premières interpellations sont accompagnées de perquisitions dans les locaux de la BAC, lesquelles se révèlent également fructueuses : 500 grammes de haschich, des bijoux et de l’argent liquide, sont retrouvés dissimulés dans les vestiaires de la Brigade, mais aussi dans des faux plafonds, ainsi qu’au domicile de certains policiers.

« Une réalisation systématisée d’infractions pénales »

À l’époque des faits, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, avait dissous l’ensemble de la brigade, avant de déclarer qu’il n’y avait « pas de place pour ceux qui salissent l’uniforme de la police ». L’instruction, conclue en juin 2019, stigmatise quant à elle « la réalisation systématisée d’infractions pénales, chaque opération devenant en réalité prétexte soit à l’attribution de produits en vue d’une éventuelle rémunération d’informateurs officieux, soit à un enrichissement personnel ».

S’ils seront 18 sur le banc des prévenus, il ne devrait y avoir qu’une seule victime côté parties civiles. Karim Menacer, interpellé à bord d’une Audi A3, le 31 août 2012 à la cité Fontvert, en possession de cocaïne, de haschich et de milliers d’euros en petites coupures. Lorsqu’il se retrouve placé en garde à vue à la brigade des stupéfiants, l’inventaire de son véhicule révèle une somme de 27 000 €, alors que l’intéressé possédait 36 000 € quelques minutes plus tôt, lors de son arrestation.

À lire aussi : Carnaval à Marseille : 9 interpellations, Martine Vassal porte plainte

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