Depuis plusieurs années, le studio d’animation français Xilam connaît une croissance affolante. Entre « Oggy et les cafards« , « Zig & Sharko » ou encore « Les Ratz« , les équipes de Marc du Pontavice sont à l’origine d’une trentaine de cartoons qui cartonnent partout dans le monde. On vous explique les raisons de leur réussite.
1. L’innovation, la valeur clé de Xilam
« L’innovation n’est pas forcément le chemin le plus court, mais probablement le plus sûr vers la réussite et la satisfaction entrepreneuriale« , voici le conseil que donne Marc du Pontavice, producteur et fondateur de la société d’animation Xilam, à tous les jeunes entrepreneurs dans son interview pour le Zapping des Smalls.
En tant qu’entreprise audiovisuelle, Xilam mise tout sur le « haut degré d’innovation » et plus particulièrement l’innovation visuelle. Pour se faire, ils ont racheté en 2019 le studio Cube Creative, une société experte en images de synthèse et 3D. Avec une seule devise en tête : viser toujours plus haut en se fixant des objectifs toujours plus élevés et en cherchant constamment à se renouveler.
2. Un catalogue bien fourni
Créé en 1999, Xilam dispose d’un catalogue de plus 2.000 épisodes distribués dans plus de 190 pays. Au programme, toutes sortes de dessins animés destinés aux petits comme aux grands, mais surtout des marques devenues aujourd’hui incontournables :
- Oggy et les Cafards : Des chats, des chiens et surtout des cafards très turbulents. La série animée Oggy et les Cafards connait un succès mondial depuis ses débuts en 1998. C’est d’ailleurs toujours la marque numéro 1 de Xilam, qui fête ses 23 ans cette année.
- Les Dalton : Une franchise qu’on ne présente plus. Issue de la bande dessinée et du dessin animé Lucky Luke, les 4 frères Dalton parcourent toujours le petit écran à la recherche de nouveaux plans foireux plus farfelus les uns que les autres.
- Les Zinzins de l’Espace : Qui ne connait pas ce générique ? Vous ne rêvez pas, c’est bien Xilam qui se cache derrière les aventures des quatre aliens les plus fous de la galaxie.
- Les Ratz : « Hey Rapido ! Ouais Razmo ? T’entends ce rythme endiablé ? Ça, ça fait danser les rats, c’est parti !« . Produit 100% français ! Et oui, c’est grâce à Xilam que depuis 2003 les Ratz déambulent dans leur paquebot pour protéger leur fromage sacré.
- J’ai perdu mon corps : Récompensé aux Oscars, aux Césars, à Cannes et à Annecy, le long métrage « J’ai perdu mon corps » raconte l’histoire d’une main découpée prête à tout pour retrouver le corps de son propriétaire. Un véritable chef-d’œuvre d’animation.
Et encore, on ne vous a présenté que les plus célèbres réalisations parmi tant d’autres. Pour retrouver le reste du catalogue, c’est juste ici.
3. Une offre qui plaît aux plateformes de streaming
Stanislas Feuillebois, journaliste économique pour Le Revenu, avait prédit « une année explosive » pour Xilam en 2021. En effet, il avait en partie raison puisque l’essor des plateformes de streaming accéléré pendant les périodes de confinement a profité à la boîte de production française. La demande ne fait qu’amplifier. En 2025, le chiffre d’affaires généré par les plateformes de vidéo à la demande devrait atteindre les 3 milliards d’euros sur le territoire français d’après Marc du Pontavice. C’est l’une des raisons pour laquelle Xilam s’étend davantage à l’international sur différents supports de diffusion.
Récemment, la série d’animation « Oggy Oggy » a été commandé par Netflix tandis que « Les Aventures au parc de Tic Tac » débarque prochainement sur la plateforme Disney+. Ce n’est pas tout puisque Xilam est également en partenariat avec Amazon Prime Video. À côté de cela, la boîte de production ne délaisse pas la télévision. En collaboration avec France 4, Gulli, Disney Channel, Cartoon Network, Nickelodeon et d’autres encore, les chaînes de TV pour enfants restent leurs clients les plus fidèles depuis leur commencement.
Sans compter sur leurs chaînes YouTube qui regroupent plusieurs milliards de vues chaque année. Rien que sur celle de Zig & Sharko, Xilam cumule plus de 10 millions d’abonnés. C’est l’une des rares chaînes YouTube françaises à avoir passé cette barre symbolique, se situant au plus près des grands youtubers tel que Squeezie ou Norman.
4. Le charme des dessins animés français
« La France est le troisième exportateur mondial de cartoons » explique Marc du Pontavice à franceinfo. Pourquoi ? Simplement parce que la France dispose d’un grand savoir-faire en matière d’animation.
Ils étaient 5.500 personnes à travailler dans l’animation en France il y a quatre ans. Aujourd’hui, ils sont désormais plus de 7.500 et seront près de 10.000 d’ici 2025 d’après le fondateur de Xilam. Avec un nombre d’étudiants conséquent qui veulent vivre du dessin, le secteur de l’animation est en pleine expansion. De plus, la France dispose de grandes écoles d’animation reconnues à l’échelle mondiale dont la fameuse école Les Gobelins, classée numéro 1.
À noter qu’avec l’explosion de la demande, chaque année, Xilam doit recruter environ 40-50 personnes pour assurer son développement permanent.
« Les Français aiment beaucoup tout ce qui est pictural et ce qui relève de l’image, du dessin, de la peinture, la bande dessinée. Tout ça forme une culture de l’image qui est très forte » poursuit-il. Une culture propre à notre pays que l’on ne retrouve pas autant aux Etats-Unis par exemple. Nous sommes également les spécialistes des « chase cartoon« , autrement dit les dessins animés sans dialogues.
5. Une place en bourse qui rassure Xilam
Depuis son entrée en bourse en 2002, le studio français affirme son indépendance et perfectionne les ambitions de la boîte. Avec un bilan solide en fin 2020, Xilam bénéficie d’une « belle valeur spéculative » qui plait aux investisseurs.
Aux dernières nouvelles en début février, l’entreprise française a racheté davantage de parts de la société de production spécialisée en 3D Cube Creative, passant de 50% à 67% de capital.