Comme le montrent les températures ce week-end, l’été approche à grand pas. Voici 10 conseils de lecture pour profiter de vos vacances estivales.
En été de Karl Ove Knausgaard
Commençons avec un conseil de lecture léger avec la fin du cycle des saisons de Karl Ove Knausgaard. Après avoir publié la série Mon combat qui a fait son succès, l’écrivain norvégien a récemment publié En été. Dans ce roman autobiographique en lien avec la naissance de sa fille, l’écrivain évoque des choses banales comme les objets et la vie non humaine. Il y ajoute toutefois une dimension poétique qui en fait une source d’émerveillement.
Antipolis de Nina Léger
Dans ce livre salué par les Académiciens Goncourt, Nina Léger raconte la genèse de la première technopole d’Europe, Sophia-Antipolis. Elle met en scène 6 personnages et suit leurs différents liens dans ce « roman topographique ». Antipolis raconte l’histoire d’une cité qui se voulait idéale. Mais derrière la ville se cachent de nombreuses interrogations de l’écrivaine autour d’un paradoxe. Pour France Culture, elle évoque en effet « une qualité d’entre deux » et « ce contraste entre ce nom mythique et cette réalité beaucoup fluide et difficile à identifier » autour de Sophia-Antipolis.
Je n’ai jamais réussi à savoir si j’étais à Sophia-Antipolis ou pas, je n’ai jamais rien vu de frappant, et c’est justement cette qualité d’entre-deux, de non-remarquable, ce contraste entre ce nom mythique et cette réalité beaucoup fluide et difficile à identifier qui m’ont arrêtée et gardée.
Nina Léger sur France Culture
La poule et son cumin de Zineb Mekouar
Pour son premier roman, l’auteure de 31 ans s’intéresse à la question des libertés individuelles au Maroc. La Poule et son Cumin raconte la trajectoire de deux jeunes femmes qui ont grandi dans la même maison mais dans deux classes sociales distinctes. Zineb Mekouar fait ainsi de son roman une lecture sociologique en se plongeant dans les contrastes du Maroc contemporain.
Les cahiers d’Esther. Histoire de mes 16 ans de Riad Sattouf
C’est déjà le septième tome de la série de Riad Satouff qui existe depuis 2016. Les cahiers d’Esther raconte l’enfance de l’héroïne éponyme depuis ses 10 ans. L’auteur mène ce projet en parallèle avec un de ses autres grands succès, L’Arabe du futur, consacré à sa propre enfance. Riad Satouff expliquait à franceinfo en 2017 que c’est« une manière de s’intéresser à une autre façon de regarder le monde, en donnant expression à une petite fille d’aujourd’hui. » Après 1,2 million de ventes pour les 6 premiers tomes, on attend également un succès pour Histoire de mes 16 ans.
Le mage du Kremlin de Giuliano da Empoli
C’est la première fiction sur le pouvoir en Russie écrite par Giuliano da Empoli. Et cette lecture a de quoi faire parler dans le contexte actuel. L’auteur des Ingénieurs du chaos s’est inspiré de Vladislav Sourkov qui a longtemps été conseiller de Vladimir Poutine. Giuliano da Empoli a toutefois décidé de ne pas le faire figurer dans son livre. « La possibilité d’en faire quelque chose d’autre me trottait dans la tête. Il est tellement romanesque qu’il m’a libéré et poussé à devenir romancier. » a-t-il expliqué au Monde.
La possibilité d’en faire quelque chose d’autre me trottait dans la tête. Il est tellement romanesque qu’il m’a libéré et poussé à devenir romancier.
Giuliano da Empoli dans le Monde
Un roman percutant pour s’intéresser aux questions de pouvoir.
The Lincoln Highway d’Amor Twolves
Ce livre recommandé par Bill Gates lui-même nous embarque dans un road trip dans l’Amérique des années 50. Alors que Emett et son frère Billy ont prévu de se rendre en Californie, leurs plans sont chamboulés lorsque deux codétenus d’Emett se joignent à eux. Le livre suit leur aventure avec un rythme haletant. « Un livre imprégné de lumière, d’esprit, de jeunesse. » a résumé le New York Times.
Un livre imprégné de lumière, d’esprit, de jeunesse.
The New York Times
Mais gardez cette lecture pour la fin de l’été puisqu’il ne sera publié en France qu’à la rentrée.
Les innocents de Mahir Guven
Pour sa deuxième fiction, Mahir Guven s’intéresse à la trajectoire d’un garçon dont la jeunesse a été bouleversée par les mensonges. Le livre commence avec la garde à vue de Noé, accusé d’homicide sur un ami qui frappait sa femme. Il se remémore ensuite sa vie depuis sa cellule en revivant ses bonheurs et ses souffrances. Les innocents s’intéresse donc aux questions liées à l’enfance et à l’adolescence, l’identité, la construction d’une vie et l’humanité. « Vous et moi et tous les autres, nous sommes innocents » déclare ainsi Noé à la fin du livre.
Vous et moi et tous les autres, nous sommes innocents.
Le protagoniste Noé à la fin du livre
Le Silence d’Ingrid Bergman de Denis Lachaud
Denis Lachaud donne voix aux victimes dans ce livre mis en avant par les Académiciens Goncourt. Il raconte l’histoire de la libération d’une femme et de sa fille de la prison domestique dans laquelle elles étaient enfermées. Cette lecture est l’occasion de s’interroger sur l’énergie et le courage nécessaires aux protagonistes pour faire face à cette terrible situation.
La papeterie Tsubaki d’Ito Ogawa
« Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres. » Voici la situation initiale. Mais par la suite, Hatoko est amenée à croiser de nouveaux personnages, à découvrir l’histoire de sa grand-mère et à faire la paix avec son passé.
Avec La papeterie Tsubaki, Ito Ogawa a su séduire ses lecteurs avec son univers unique, son authenticité et son style empreint de poésie.
Vers le soleil de Julien Sandrel
Publié en 2021, ce livre s’était vite installé parmi les meilleurs ventes. Julien Sandrel s’est inspiré de la tragédie du pont de Gênes pour écrire cette histoire familiale. Il est notamment question dans Vers le soleil des liens parentaux et des secrets dangereux. « J’avais envie de parler de la manière dont les liens se tissent entre un père et son enfant. J’avais aussi une autre envie forte […], une envie de voyage. Et une envie d’Italie, parce que je suis d’origine italienne. » résumait ainsi Julien Sandrel au Journal du Québec l’an passé.
J’avais envie de parler de la manière dont les liens se tissent entre un père et son enfant. J’avais aussi une autre envie forte […], une envie de voyage. Et une envie d’Italie, parce que je suis d’origine italienne.
Julien Sandrel dans Le Journal du Québec
Et c’est maintenant à vous de décider quel voyage littéraire vous fera envie cet été.