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Attentat du Super U à Trèbes : qui sont les personnes poursuivies ?

Ce lundi s’ouvre le procès de sept accusés dans les attentats de Trèbes et Carcassonne, devant la cour d’assises spéciale de Paris.

C’était il y a près de 6 ans. Quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, sont décédées dans les attentats à Trèbes et Carcassonne le 23 mars 2018. L’auteur, Radouane Lakdim, avait été tué lors de l’assaut du GIGN dans un Super U de Trèbes. Ce sont sept personnes de son entourage – six hommes et une femme – qui vont être jugés pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », pendant un mois.

Retour sur les faits

Au matin du 23 mars 2018, Radouane Lakdim était un dealer de 25 ans issu d’une cité difficile de Carcassonne. Jeune homme très radicalisé et surveillé (fiché S), il se rend sur un parking qui a la réputation d’être un lieu de rencontre homosexuel. Il cible deux individus à bord d’un véhicule. L’un d’entre eux, âgé de 61 ans, perd la vie, tandis que l’autre subit des blessures graves. L’agresseur continue sa fuite en voiture à Carcassonne, croise la route de quatre policiers en train de courir, et tire en leur direction. L’un des policiers est gravement blessé. 

Radouane Lakdim, auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne.

Un peu avant 10 h 30, Radouane Lakdim arrive au Super U de Trèbes, une commune voisine de Carcassonne. Sur les lieux, il tue le chef-boucher de 50 ans du magasin et un client, maçon à la retraite de 65 ans. Les deux hommes meurent chacun d’une balle dans la tête. Il crie « Allah Akbar » et prend en otage l’agente de 39 ans. Il lui ordonne d’appeler la gendarmerie. Au téléphone, il se présente comme un « brigadier de l’État islamique« .

L’organisation État islamique revendique l’attentat.

Qui sont les accusés de l’attentat ?

Devant la cour d’assises spéciale de Paris, les sept proches du tueur comparaîtront pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Avec cette accusation, ils encourt une peine maximum de 30 ans de réclusion criminelle. 

Des proches de l’auteur de l’attentat

Le meilleur ami de Radouane Lakdim et son ex-petite amie, Marine Pequignot, seront tout deux jugés dans le cadre de l’affaire.

Samir Manaa, 28 ans, est le plus proche ami de Radouane Lakdim. Même si le Parquet national antiterroriste (Pnat) a reconnu qu’aucun éléments n’a permis de démontrer une radicalisation du jeune homme, il est difficile de croire qu’il ne connaissait pas les intentions de son ami, ni son obsession pour les armes.

L’ex-petite amie du terroriste en revanche était au courant. Marine Pequignot a expliqué aux enquêteurs qu’il adorait les armes. Il avait « cinq ou six machettes et des couteaux », « deux fusils à pompe », un pistolet. Selon elle, il disait souvent que « par rapport aux mécréants, il allait péter les plombs ». La jeune femme partageait la même vision radicale de la religion que son compagnon. Elle est libre au bout de deux ans et placée sous contrôle judiciaire. Selon ses avocats, la jeune femme était sous l’emprise de cet homme. Radouane Lakdim avait construit une relation avec elle à 22 ans alors qu’elle n’en avait que 14 à l’époque.

Le beau-frère du terroriste va aussi se présenter devant la cour. On reproche à Ahmed Arfaoui, 28 ans, de s’être « abstenu de dénoncer aux autorités judiciaires » le frère de sa femme alors qu’il avait « parfaitement connaissance » de sa radicalisation et de son projet. Les enquêteurs le soupçonne d’avoir « nettoyé » l’appartement du jihadiste le jour de l’attentat avant la perquisition, en emportant un grand sac plein.

Un conseiller, un dealer et deux connaissances

Un autre homme, Sofian Boudebouza, 25 ans, est renvoyé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il aurait en effet apporté un soutien intellectuel à Radouane Lakdim. Déjà connu des services de police, il avait été condamné quand il était mineur pour avoir voulu se rendre en zone Irak-syrienne en 2017. Les deux hommes ont échangé sur un forum de discussion à l’idéologie jihadistes, trois mois avant les attentats. Selon les enquêteurs, Sofian Boudebouzza a conseillé le terroriste. Ce dernier pensait qu’il était interdit de tuer certaines catégories de personnes (enfants, femmes, personnes âgés…) au nom du jihad. Mais Sofian Boudebouzza l’a convaincu du contraire. Il encourt la perpétuité pour avoir « oeuvré au projet mortifère de l’assaillant » en lui « fournissant des arguments religieux justifiant un passage à l’acte meurtrier » selon l’accusation. Son avocate plaide que son client clame son innocence depuis des années.

La cinquième personne renvoyée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle est Reda El Yaakoubi. Cet homme de 34 ans est présenté par l’accusation comme le leader du trafic de drogue dans le quartier Ozanam de Carcassonne. Radouane Lakdim aurait travaillé pour lui selon le Pnat. Le dealer lui aurait « donné accès à des moyens financiers et à des armes permettant la préparation et la réalisation de son projet d’attentat ».

Deux connaissances de Radouane Lakdim vont aussi passer à la barre pour des délits connexes. Sofiane Manaa comparaît pour détention d’armes. Il était déjà mis en examen pour AMT criminelle. Baghdad Haddaoui, de son côté, est renvoyé pour non-dénonciation de crime à caractère terroriste. Selon les juges d’instruction, il n’a pas prévenu les autorités alors qu’il disposait « d’informations » au sujet de sa « possession d’armes » et de sa « volonté de passage à l’acte ».

Le procès prendra fin le 23 février.

À lire aussi : C’était en 2016 …. l’attentat de Magnanville contre un policier et sa femme

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