La personnalisation textile a le vent en poupe, et les tendances évoluent au gré des influences, des innovations technologiques et des attentes des consommateurs. Que ce soit pour exprimer son individualité, renforcer une marque ou célébrer un événement, les vêtements personnalisés se renouvellent sans cesse, et suivent de près la mode. Nous avons demandé à Amikal Design, une référence dans la personnalisation de vêtements, de nous parler des tendances actuelles. Antoine nous apporte son expertise.
Quels sont les vêtements les plus demandés actuellement pour une personnalisation ?
Sans parler mode, notre activité est très liée à la saisonnalité. Nous sommes en hiver, donc ce que nous vendons le plus en ce moment est lié au froid : doudounes, bonnets, polaires…
En parlant mode, ce qui se dessine très clairement est la tendance aux produits oversized, c’est à dire aux produits qui surtaillent, se portent large.
Nous avons beaucoup de demande de créateurs de marques qui visent l’oversize, alors que la tendance il y a encore 2 ans était aux produits ajustés. Les marques dont nous sommes distributeurs s’adaptent, comme Stanley Stella, ou Build Your Brand, et fabriquent de produits oversized, principalement des t-shirts et des sweats.
Et les vêtements vintage ?
La mode est cyclique. Et actuellement, nous sommes dans le retour des vêtements des années 90. Le come back du bombers, symbole de conflits dans les cours de récréation autour de l’étiquette qui se descratche, le teddy avec son look étudiant, les vêtements tie dye avec leur motifs psychédéliques, et aussi le sac banane qui s’est sorti de son image ringarde!
On entend aussi beaucoup parler de produit eco responsables …
Effectivement , nous constatons aussi la poursuite et l’amplification d’une tendance présente déjà depuis quelques temps sur les produit éthiques et durables.
Les produits sont de plus en plus labellisés et leur offre augmente ; on trouve des produits en coton bio facilement à des prix très abordables, mais aussi des produits recyclés, vegan, … C’est une vrai révolution qui est destinée à devenir une norme, et c’est tant mieux.
On retrouve aussi un souci de production locale, avec des vêtements fabriqués en France ou en Europe, mais cet engouement se heurte à la réalité tarifaire, qui est malheureusement encore aujourd’hui trop élevée. L’offre est encore trop faible, et le manque de concurrence empêche la baisse des prix. Ca n’est pas la raison principale d’un prix élevé, qui est bien évidement liée ou cout du travail ou la différence entre la France et l’Asie est abyssale. avec un rapport de 1 à 10, ce qui se ressent dans les mêmes proportions sur le prix final.
Nous imprimons en France dans nos ateliers parisiens, mais pour ce qui est de l’assemblage de vêtements et de l’origine des matières premières, il y a encore beaucoup à faire. Nous ne maîtrisons réellement que la fin de la chaine de production. Cependant, ça à l’avantage de nous permettre d’être très réactif, ce qui est souvent demandé pour la personnalisation.
Et sur les personnalisations ?
Nous travaillons avec beaucoup de sociétés, et sur les vêtements d’entreprises, les choses ne changent pas trop. On reste sur du minimalisme, avec des design épurés, voir des logos qui ne sont plus qu’un texte. Ca à l’avantage d’être particulièrement lisible, et économique. Quand on imprime en série, le nombre de couleurs a une influence sur le prix, et donc imprimer en 1 couleur est avantageux.
Pour ce qui est des vêtements pour évenement, on note de plus en plus la présence de QR code, formidable invention qui renforce l’efficacité d’une campagne de vêtement promotionnels en permettant aux contacts de garder la trace de la société dans le téléphone,et de la retrouver au besoin. C’est mieux que de saisir une adresse web, affaire compliquée quand on est au cœur de la fête…
Au niveau des techniques d’impression, du nouveau ?
Sur les techniques d’impression, il y a du nouveau, et du bon.
Une tendance a émergée il y a une dizaine d’année qui était le DTG. Le DTG, Direct to Garment, est une technique d’impression qui permet d’imprimer directement sur un t-shirt, avec une imprimante spécifique à jet d’encre, un peu sur le modèle d’une imprimante jet d’encre classique qui projette de l’encre sur du papier. Au niveau production, cette technique était particulièrement longue et laborieuse, surtout sur les textiles foncés, qu’il fallait pré-traiter avec une solution pour éviter que l’encre ne soit atténuée par la couleur et la fibre du produit. Du coup, le prix était élevé, et le rendu bien mais à la longévité aléatoire. De plus, elle n’était pas applicable sur de nombreux produits, les contraintes étant qu’il fallait que le produit soit en coton, pas trop épais, avec une surface lisse …
Aujourd’hui, elle est progressivement remplacée par le DTF, Direct to Film. Le procédé est assez proche, c’est à dire qu’il s’agit toujours d’encre projetée, mais sur un film transparent. Les motifs fraichement imprimés sont ensuite saupoudrés de cristaux de colle puis séchés.
On procède ensuite au marquage à l’aide d’une presse à chaud qui permet de thermocoller les visuels. Ceci à l’immense avantage d’être possible sur touts produits, de manière rapide et donc économique. Le rendu est très bon, et la durabilité supérieure au DTG. C’est donc une vraie révolution.
Le DTF vas-t-il remplacer les autres techniques de personnalisation ?
Non. Cette technique est destinée plutôt aux petites et moyennes séries, pour des visuels complexes.
Dès qu’il y a du volume, cette technique aura du mal à rivaliser avec la sérigraphie, technique industrielle qui permet d’imprimer très rapidement de manière très qualitative, à prix moindre.
Elle ne pourra pas rivaliser non plus avec la broderie, technique noble très apprécié, sur les produits d’extérieur particulièrement.
Merci pour cet entretien.
Merci de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer