Ce mercredi 12 juin, Brian Wilson, légende de la pop américaine nous a quittés, l’occasion pour nous de revenir sur sa vie.
Né le 20 juin 1942 à Inglewood en Californie, Brian Wilson grandit à Hawthorne entouré de ses deux frères Carl et Dennis, de sa mère Audree et de son père Murry. Ce dernier, alcoolique, le bat, lui et ses frères et les terrorise psychologiquement. C’est durant cette période que Brian aurait perdu l’audition de son oreille droite lorsque son père l’aurait violemment jeté contre un mur. Ce handicap l’amènera à privilégier le son monophonique au détriment de la stéréo pourtant en vogue à l’époque, notamment avec des groupes comme The Animals ou encore les Beatles.
Un début éclair
Il commence sa carrière en 1961, captivé par Phil Spector et son fameux « mur du son ». Un effet musical dont le but est de donner à la musique pop la profondeur sonore d’un orchestre. Il créera alors avec ses deux frères Dennis et Carl, leur cousin Mike Love, et leur ami de lycée Al Jardine, le groupe qu’il appelleront les « Beach Boys ». Brian en sera le principal compositeur arrangeur et producteur jusqu’à la fin des années 60.
Ensemble, ils composeront 11 albums, notamment « Surfer Girl » (1963), entièrement produit par Brian, « The Beach Boys Today! » (1965). Cette dernière marquera un tournant plus introspectif voire mélancolique, en opposition avec le ton plus léger des premiers albums. Et bien sûr Pet Sounds, (1966), chef-d’œuvre composé par Brian et considéré comme l’un des plus grands albums de pop. Bien qu’il ait reçu un accueil mitigé à l’époque, tant il détonnait du reste de leurs compositions.
« Smile », le projet de trop
C’est vers le milieu des années 60 que Brian Wilson commence à consommer de la drogue, et se sent en parallèle de plus en plus incompris au sein du groupe. Puis, lors de la production en 1966 de l’album « Smile », alors que les retards s’accumulent et que les sessions d’enregistrement s’enlisent, il finit par craquer et abandonne le projet. C’est à partir de ce moment que son implication dans le groupe se fera de plus en plus rare. Débute alors une longue traversée du désert pour l’ancienne pop star alors dans une grave dépression. Sa situation l’amènera, en 1978, à se faire interner en hôpital psychiatrique.
Eugène Landy
En 1975, sa santé mentale mènera sa famille à engager le psychologue Eugène Landy, lequel finira par prendre le contrôle de la vie de Brian, lui interdisant tout contact extérieur, même avec sa famille, sans son accord, gérant tous les aspects de sa vie : social, professionnel, financier, et sa médication. Landy parviendra même à co-signer certains albums de Brian! Cette situation amènera sa famille à poursuivre en justice le psychologue pour abus de pouvoir et manipulation. Ils finiront par obtenir gain de cause, et, en 1991 Landy sera légalement interdit d’approcher Brian.
Carrière Solo et fin de vie
Après Landy, Brian a pu entamer sa reconstruction et débute sa carrière solo officiellement en 1992. Accompagné de sa femme Melinda, il reprend la musique, renoue avec la scène, le public et ses anciens collaborateurs. Il sortira de nombreux albums, le plus notable restant « Smile », qu’il termine en 2004, soit 38 ans après l’avoir entamé.
Durant les dernières années de sa vie, Wilson poursuivra sa vie d’artiste, notamment en 2014, lorsqu’il prépare un album en compagnie de Lana del Rey, Kacey Musgraves et Zooey Deschanel.