À l’occasion de la sortie de la série Montmartre, nous sommes allés sur place à la rencontre des touristes, des commerçants, mais aussi des locaux pour parler ensemble de ce qui fait de Montmartre cet endroit si unique.
Un lieu bien à part
Lorsque l’on se balade dans les rues escarpées de la butte Montmartre, on ne peut s’empêcher de se laisser aller à des rêveries, de se laisser emporter par l’atmosphère onirique du lieu. On y évolue dans un dédale de rues, maisons, restaurants, parcs et places, tous aussi uniques que les précédents. Les maisons ont les cicatrices du temps, leurs murs, la marque de la riche histoire, et les rues témoignent, elles, du passé mouvementé du lieu. On se rappelle notamment, en parcourant ces rues, que c’est ici qu’Adolphe Thiers tenta de récupérer les canons de la Garde nationale, ce qui déclenchera le soulèvement du 18 mars 1871, qui mènera à l’instauration de la Commune de Paris. Jeanette, touriste espagnol témoigne: « Je viens depuis 30 ans, et à part le fait qu’il y ait plus de gens, rien n’a changé, et c’est ça pour moi Montmartre, c’est un témoin du passé. »
En continuant notre chemin, on peut apercevoir un vieux réservoir d’eau, usé, entouré d’un parc aux touffes de végétations épaisses ne laissant entrevoir qu’une partie de ce dernier. Le béton abîmé, le métal rouillé et les mousses verdâtres qui le recouvrent évoquent une époque oubliée, comme un vestige d’un rêve ancien.
Square Claude Charpentier, Montmartre, 16 juillet 2025 – Crédits : Anatole Andreu
Tout autour, les arbres forment une voûte végétale, filtrant les rayons du soleil comme un vitrail naturel. On croise des chats endormis sur des murets, des passants absorbés par leurs pensées, et de nombreux artistes, qui s’affairent à leur tâches. On se sent à la fois minuscule et infiniment vivant. C’est un lieu où passé et présent cohabitent dans une harmonie fragile, et où tous se connaissent.
Et finalement, c’est peut-être ça Montmartre : un village à taille humaine, où les gens se connaissent et discutent, et ce dans une atmosphère riche historiquement et culturellement, ce qui lui donne ce charme tout particulier. « Tout le monde se connaît, discute, échange. C’est un vrai petit village avec son propre charme. Une ville dans la ville. » – Martine, habitante de Montmartre
Rue Norvins, Montmartre , 16 juillet 2025 – Crédits : Anatole Andreu
Cet isolement naturel, dû à l’altitude et aux ruelles sinueuses, a sans doute permis à Montmartre de protéger, plus que d’autres quartiers, ses caractéristiques, du passage du temps, des évènements historiques, et surtout, de la modernisation, particulièrement ces dernières années. Moins accessible, donc moins touchée par la frénésie parisienne, la butte a su préserver son âme.
Cette âme on la retrouve par exemple au restaurant La maison rose, très célèbre pour avoir accueilli de nombreux artistes de renom comme Pablo Picasso, Edith Piaf, Charles Aznavour, Jacques Brel ou encore Albert Camus.
La maison Rose, Rue de l’abreuvoir, 16 juillet 2025 – Crédits : Anatole Andreu
Mais on la retrouve aussi dans l’une de ses églises : Saint Pierre de Montmartre, perché sur la butte, elle est parmi les plus proches des cieux, de tout Paris.
Eglise Saint-Pierre de Montmartre, Montmartre, 16 juillet 2025 – Crédits : Anatole Andreu
Une nouvelle série
En septembre prochain sortira une nouvelle sobrement appelée « Montmartre » sur l’histoire du quartier éponyme.
Se déroulant au début du 20ème siècle, elle mettra en scène Céleste, danseuse de Cancan dans un cabaret de Montmartre et qui est à la recherche de son frère et de sa soeur dont elle a été séparée durant l’enfance, après que leur père ait été assassiné sous leurs yeux. En parallèle, on suit aussi l’histoire de Arsène, ingénieur automobiliste de la haute bourgeoisie à l’avenir tout tracé : il reprendra l’usine de son père et épousera sa promise, chose qui lui sera compliqué puisqu’il aime secrètement les hommes. Enfin, on suit le parcours de Rose, blanchisseuse et amoureuse d’un homme qui l’enfermera dans une maison close.
Même sans avoir vu la série, on devine ce qu’elle veut raconter : un endroit et des histoires à part, presque hors du temps, avec de vieux cabaret, des ruelles en pente, et un charme éternel.