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On débriefe pour vous… Too much, la romcom transatlantique de Lena Dunham

Avec Too much, la créatrice de Girls nous offre une comédie romantique aussi sympathique que chaotique.

C’est quoi, Too much ? Jessica (Megan Stalter), new-yorkaise trentenaire, traverse une passe difficile après avoir été plaquée par son fiancé Zev (Michael Zegen). Elle accepte de partir quelques mois à Londres pour changer d’air, et éventuellement vivre sa romcom british, elle qui est fan du genre. Lorsqu’elle rencontre le charmant Felix (Will Sharpe), son rêve pourrait bien se réaliser. Mais entre le décalage culturel et surtout leurs antécédents amoureux compliqués, la romance transatlantique pourrait bien tourner court. A moins que nos deux tourtereaux ne parviennent à surmonter leurs difficultés relationnelles respectives…  

Dans  Girls, série souvent qualifiée de Sex & the city version millennials grinçante et sans filtre, Lena Dunham suivait les déboires sentimentaux de quatre jeunes new-yorkaises d’une vingtaine d’années. Huit ans plus tard, elle revient sur Netflix avec Too Much, une mini-série en dix épisodes pour laquelle elle s’est inspirée de son propre mariage avec un musicien britannique. Elle nous raconte l’histoire de Jessica et Félix, héros d’une comédie romantique qui reprend les codes voire les clichés du genre, y ajoutant sa touche excessive et parfois irritante, mais aussi un regard pertinent sur les angoisses d’une génération.

Quand la romcom rencontre Lena Dunham

Jess, la trentaine, perd les pédales lorsque son petit ami la plaque après sept ans de relation, pour cette satanée Wendy Jones. Scotchée au compte Instagram de sa rivale influenceuse, Jess lui enregistre des messages vocaux vindicatifs qu’elle n’envoie pas, négligeant au passage son job d’assistante de production publicitaire. Lorsque son boss lui propose de partir travailler à Londres pour changer d’air, direction l’Angleterre. Fan de Bridget Jones et des Bridgerton, elle espère réparer son cœur brisé auprès d’un bel Anglais. Dans un pub, elle croise Felix : il joue dans un groupe de rock indie, il est mignon, drôle, sensible, attentionné et ne cherche pas à la mettre dans son lit le premier soir. Bref, il est parfait. Sauf que, comme Jess, il trimballe un sacré bagage émotionnel. Et tous les deux vont devoir dépasser leurs difficultés, s’ils veulent faire fonctionner leur Coup de foudre à Notting hill.

Too Much, c’est de la romcom version Lena Dunham – avec un petit côté Emily in Paris pour le point de départ et le décalage culturel (ici entre Anglais et Américains). On retrouve une trame habituelle et des références aux classiques du genre notamment dans le titre des épisodes (Quatre liaisons et un différend, Nuit blanche à Hoxton Grove). Les premiers épisodes sont sympathiques bien qu’un peu convenus. Une fois la situation de Jess posée, on la suit en Angleterre, elle rencontre Felix, leur relation évolue par à-coups entre maladresses, mésaventures, malentendus… 

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Jessica et Felix, couple Too much de la série

Globalement, c’est une série agréable à regarder, malgré ces premiers épisodes sans grande originalité, une fin légèrement précipitée et un côté un peu… too much ! Mais entre-temps, la série offre quand même de jolis flash-backs éclairant les insécurités et les traumatismes de ses deux héros.

Quand Jess rencontre Félix

Jessica est charmante, excessive et bien allumée, elle a tendance à s’auto-saboter, se poser en victime et faire cramer ses nuisettes. A la fois attachante et irritante, elle est chaotique, imparfaite, incohérente – et c’est ce qui lui confère toute sa crédibilité. Lorsqu’on découvre l’envers de sa relation avec son ex, on comprend mieux son comportement et ses réticences à s’engager avec Félix. Lui, au contraire, apparaît d’abord comme un personnage tellement lisse qu’il passerait presque pour ennuyeux. Jusqu’à ce que se dévoile son histoire familiale et ses relations, qui expliquent ses réticences et sa tendance à réprimer ses sentiments. 

En marge d’une pléiade de guests réjouissants (Andrew Scott, Kit Harington, Jessica Alba, Rita Ora, Lena Dunham herself, Adèle Exarchopoulos, Naomi Watts… ), Megan Statler et Will Sharpe sont excellents. Elle est explosive, il est tout en retenue, et la dynamique fonctionne très bien.  A mesure qu’ils tentent  d’échapper à l’influence de leurs relations et erreurs passées, naît entre eux un mélange de complicité innée et de gêne assez touchant. 

Quand les millenials se rencontrent

Qu’on aime ou pas, Girls a parlé à une large partie du public en raison de la manière dont elle dressait le portrait de millennials paumés. Dans Too much, on retrouve un peu la même chose, quoique de façon moins incisive. 

Andrew Scott, l’une des guest stars de Too Much

Tous les deux dans la trentaine, Jess et Felix sont l’image d’une angoisse existentielle générationnelle. A cet âge, on devrait en théorie avoir construit sa vie avec un bon job, une relation stable voire des enfants, savoir où on va et ce qu’on veut faire de sa vie. A 30 ans, nos parents avaient tout cela : pas nous. Jess est célibataire après une rupture douloureuse, Felix est passé d’une relation à une autre ; ils ont des jobs précaires ou qui ne correspondent pas à leurs attentes ; tous les deux ont peur de décevoir leurs parents, l’impression d’être paumés et d’avoir raté leur vie. 

Peut-être que ça vous parle, peut-être pas : mais c’est un élément essentiel de la relation entre Jess et Felix. Deux personnages imparfaits, chaotiques et paumés et donc un couple qui l’est tout autant. Et c’est finalement à ça que ressemble leur Love, actually.

Too Much porte bien son titre : too much, elle l’est. Tendre, maladroite, chaotique, excentrique. Parfois irritante et parfois charmante, parfois très réussie et parfois moins. La romcom version Lena Dunham nous offre l’histoire d’amour qu’on attendait de sa part : une romance cash avec une pointe d’acidité, qui se penche aussi sur le mal-être générationnel de ses personnages.  Décidément, l’amour, c’est compliqué… 

Too Much
10 épisodes – 35 à 56′ environ.
Disponible sur Netflix

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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