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“Plan d’occupation” : quel est le plan de l’État d’Israël avec Gaza ?

Alors que l’armée israélienne annonce vouloir occuper la totalité de la bande de Gaza, les réactions se font entendre. Otages, civils déplacés, désarmement du Hamas. Ce plan suscite une vague d’indignation internationale et ravive les tensions internes en Israël.

Une décision militaire contestée

Vendredi 8 août, dans un contexte de guerre prolongée, le gouvernement israélien a annoncé une décision radicale. Prendre le contrôle de la bande de Gaza. Cette annonce, prise à l’issue de dix heures de délibération au sein du cabinet de sécurité, marque un tournant dans le conflit. Cinq objectifs ont été énoncés, désarmer le Hamas, libérer les otages, démilitariser Gaza, instaurer un contrôle sécuritaire israélien et mettre en place une nouvelle administration civile.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, intervenu sur la chaîne américaine Fox News, a défendu un plan visant à « mettre fin à la menace du Hamas« . Il affirme ne pas vouloir gouverner Gaza, mais y établir un « périmètre de sécurité » avec des « forces arabes partenaires« . Refus catégorique, toutefois, de confier l’administration à l’Autorité palestinienne.

Dans les faits, l’armée israélienne occupe déjà 75% du territoire. Le plan prévoit de prendre la ville de Gaza, Deir el-Balah et Nuseirat, où se cacheraient les otages détenus dans les tunnels du Hamas. Les habitants de ces zones seraient transférés vers de nouveaux camps.

Réactions en chaîne : colère, peur et condamnations

À Gaza, la situation est critique. Vingt-deux mois de guerre, d’innombrables déplacements forcés et des vies détruites. Toutefois, les bombardements se poursuivent. Vendredi 8 août, une nouvelle frappe israélienne a réduit, une fois de plus, en cendres une partie de la ville de Gaza. Des civils fouilles les décombres encore fumants, conscients que rien n’est terminé.

En Israël, les familles des otages restants sont en colère. La guerre empêche tout espoir de retour. Le Forum des familles dénonce un plan qui « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien. » De nombreux israéliens s’insurgent contre les décisions prises, espérant simplement la fin du conflit.

Les critiques se multiplient également depuis l’étranger. Berlin a suspendu ses exportations d’armes vers Israël. La France, par la voix du Quai d’Orsay, « condamne fermement » la mise en place de ce plan. Le Royaume-Uni, porté par le Premier ministre Keir Starmer, estime que ce plan « ne contribuera en rien à mettre fin au conflit ni à obtenir la libération des otages et ne fera qu’engendrer davantage de massacres.« 

Même au sein de l’armée israélienne, des protestations se font entendre. Le chef d’état-major, Eyal Zamir met en garde contre « le piège » d’une occupation totale, soulignant les risques pour les soldats et les otages. L’opposition politique parle de « catastrophe« , évoquant un désastre humanitaire, diplomatique et financier.

Vers une occupation prolongée et instable ?

Le plan de Netanyahou a pour objectif principal de désarmer le Hamas. Toutefois, cette manoeuvre semble irréaliste tant l’organisation reste profondément implantée dans les zones urbaines. Le Hamas rejette toute idée de désarmement, qualifiant les armes de « résistance« .

Le projet d’une « administration civile alternative » reste flou. Ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne n’en feraient partie. Aucun acteur crédible n’a été identifié ni même envisagé pour assurer cette mission dans un contexte aussi instable.

Pour les civils, ce plan signifie simplement la continuité de la guerre et une nouvelle série d’épreuves à endurer : évacuation répétées, campements primaires, survie. Plus de 86% de Gaza est déjà militarisé par Israël et soumis au bon vouloir des forces présentes sur place, selon l’ONU. Les zones non occupées sont les plus peuplés et les ordres d’évacuations changent sans cesse.

Loin d’annoncer une paix durable, cette décision semble ouvrir un nouveau chapitre de violence. Tandis que le gouvernement israélien parle de « sécurité« , les critiques parlent d' »occupation » et de « catastrophe annoncée« . Le risque d’un enlisement politique, militaire et humaine grandit chaque jour.

A lire aussi : 5 dates majeures dans l’histoire des relations Israël – Gaza

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