Cet été, une vidéo montrant une dresseuse d’orque se faire tuée par son animal a fait le tour du monde, mais après vérification, s’est révélée fausse, un « deep fake » de plus.
La terrible histoire selon laquelle Jessica Radcliffe, dresseuse d’orque, se serait faite tuée par l’animal est en fait totalement fausse, car générée par l’IA. Revenons sur cet épisode qui n’est malheureusement pas le dernier.
Une vidéo générée par l’IA devenue virale
Cette vidéo a fait le tour des réseaux sociaux : Tik Tok, X, Facebook, Instagram… Et indique que l’attaque se serait produite le 8 août dans un parc zoologique à Loro Parque en Espagne. Cependant, aucun communiqué officiel n’apparaît sur les réseaux sociaux de l’entreprise et l’information n’est d’ailleurs reprise par aucun média ou agence de presse. Le parc zoologique a par la suite indiqué que cette histoire était « complètement fausse », la victime n’étant même pas une des employées et les images ne ressemblent pas à celles du parc. De plus, des textes accompagnant les vidéos affirment que l’attaque se serait passée au « Pacific Blue Marine Park » mais selon les données relevées par l’ONG « Whale & Dolphin Conservation », aucun parc de ce nom ne détient d’orque en captivité.
Plusieurs détails nous permettent de comprendre que les images sont truquées. En effet, sur les différentes vidéos postées, on remarque que le visage de la dresseuse change, tantôt brune avec un chignon, tantôt blonde avec une queue de cheval. De plus, sur d’autres images encore, les contours sont flous, certaines parties du corps n’apparaissent plus, ce sont donc ces détails qui permettent de comprendre que cette vidéo est un deep-fake (enregistrement vidéo ou audio réalisé ou modifié grâce à l’intelligence artificielle.)
D’autres vidéos exposent le moment de l’attaque avec le bassin rempli de sang, et des effets sonores stridents mais encore une fois, des erreurs ont été commises par l’IA. Par exemple, à certains moments, la dresseuse disparaît soudainement ou son corps fusionne parfois avec celui de l’orque. Ces erreurs de l’IA sont ce qu’on appelle des « hallucinations », elles permettent d’identifier un contenu comme étant réel ou produit par l’IA.
Les deepfakes, un danger pour l’esprit critique
Les vidéos truquées par l’IA se répandent malheureusement de plus en plus, accélérant le phénomène de désinformation et mettant en danger l’esprit critique des individus. Radiofrance rapporte qu’en 2023, la production de deepfakes a connu une explosion avec une augmentation de 550 % depuis 2019. En effet, ces deepfakes concernent de multiples domaines et touchent par exemple les célébrités. La chanteuse Taylor Swift en a été victime lorsque des images truquées à caractère pornographiques faisant apparaître son visage ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Une de ces images a notamment été vue 45 millions de fois avant d’être bannie du réseau X. Dans un autre registre, une version totalement erronée de l’Egypte antique a été diffusée sur X. La vidéo montre des hommes de plus de 3 mètres qui soulèvent des blocs de pierre, faisant croire à une reconstitution.
Video made with AI explains how the ancient Egyptians built the pyramids!
— Tansu Yegen (@TansuYegen) October 16, 2024
pic.twitter.com/ZjBCsyeIF7
Un compte Tik Tok nommé « Time Traveller POV » suivi par 500 000 abonnés publie des vidéos faites par l’IA dans l’objectif de « voir le passé à travers une perspective à la première personne », ce qui lui « semblait être une façon unique de donner vie à l’histoire » comme le créateur du compte le rapporte à la BBC. Cependant, ces publications inquiètent les historiens à cause des erreurs historiques commises comme par exemple dans une vidéo de la Peste Noire où l’on voit une voie ferrée traverser la ville alors que le train n’existait pas encore. Ainsi, ce phénomène des « deep-fake » est inquiétant car il permet de donner une version totalement erronée de la réalité présente et passée, cela appelle donc à un renforcement de l’esprit critique sur les réseaux sociaux.