Le thriller apocalyptique A House of Dynamite, diffusé sur Netflix depuis le 24 octobre 2025, plonge le spectateur dans une course contre la montre pour intercepter un missile nucléaire lancé vers les États-Unis. Si le film a été salué pour sa tension et son réalisme apparent, il a également suscité des critiques, notamment de la part du Pentagone, concernant la précision de sa représentation des systèmes de défense antimissile.
A House of Dynamite, une course contre la montre nucléaire
Dans A House of Dynamite, un missile nucléaire intercontinental est lancé vers les États-Unis sans attribution claire. Le film suit en temps réel les 18 minutes précédant l’impact, montrant les réactions des centres de commandement, du Pentagone à la Maison-Blanche, alors que les autorités américaines tentent de déterminer l’origine du tir et de décider de la réponse appropriée. Le président, interprété par Idris Elba, est confronté à une décision cruciale qui pourrait déclencher une guerre nucléaire mondiale. Le film met en lumière les tensions et les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les dirigeants en période de crise.
Les spectateurs ont salué la tension et l’immersion du film, mais certains experts critiquent son réalisme, estimant que certaines scènes prennent des libertés avec la réalité des systèmes de défense et des protocoles militaires.
Le point de vue des experts sur A House of Dynamite
Sur le plan technique, plusieurs spécialistes jugent que A House of Dynamite se tient, notamment dans sa représentation de la logistique et des délais liés à une menace nucléaire. Le temps de 18 minutes avant l’impact montré dans le film est réaliste : un missile balistique intercontinental (ICBM) lancé depuis l’autre bout du monde mettrait environ 30 minutes à atteindre les États-Unis, laissant très peu de marge pour détecter, identifier et confirmer la menace. Ce laps de temps extrêmement court reflète la tension réelle que les centres de commandement pourraient vivre en situation de crise, où chaque seconde compte pour éviter une escalade nucléaire.
Le film présente le système de défense antimissile américain comme un « pile ou face » à 50 milliards de dollars, ce qui correspond également à la réalité. Les tests du dispositif Ground-Based Midcourse Defense (GMD) montrent un taux de réussite d’environ 55 à 60 %, ce qui illustre les limites techniques et l’incertitude qui persistent même dans les systèmes les plus sophistiqués. Plusieurs rapports officiels et analyses militaires confirment ces chiffres et soulignent que les opérateurs doivent détecter le missile, calculer sa trajectoire et lancer un intercepteur capable de le détruire dans l’espace, le tout en quelques minutes seulement, rendant l’interception d’un ICBM en pleine trajectoire extrêmement complexe.
Les spécialistes saluent également la précision des conférences téléphoniques et des appels entre les différents centres de commandement dans le film. Les scènes montrant la Threat Assessment Conference Call suivie d’une Missile Attack Conference Call correspondent à des procédures réelles utilisées par le Pentagone pour évaluer la menace, coordonner les décisions et autoriser une éventuelle riposte. Ces protocoles, bien que dramatisés à l’écran pour accentuer le suspense, reflètent fidèlement la structure hiérarchique et la coordination nécessaire entre les différents organes militaires et civils face à une attaque nucléaire imminente.

Les critiques du Pentagone
Cependant, le Pentagone a exprimé des réserves concernant la représentation des capacités de défense américaines dans le film. Selon un document interne de la Missile Defense Agency daté du 16 octobre, la représentation des capacités de défense américaines dans le film est « radicalement différente » de la réalité.
Le mémo indique que ce qui peut sembler crédible à l’écran ne reflète pas les tests réels des systèmes de défense antimissile américains. Le film présente un taux de réussite de 50 à 60 % pour les intercepteurs terrestres, tandis que le Pentagone affirme que les tests réels montrent un taux de réussite de 100 % sur plus d’une décennie, bien que la réalité opérationnelle reste classifiée.
Le document note également que le film ne prend pas en compte la redondance des systèmes, la coordination entre différents centres de commandement et les procédures de vérification qui existent pour minimiser les risques d’erreur. Ces éléments sont cruciaux pour comprendre pourquoi la défense antimissile américaine n’est pas aussi aléatoire que le suggère le long-métrage.