L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy est actuellement incarcéré après sa condamnation à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Il a déposé une requête pour être libéré en attendant l’appel de sa condamnation. La décision du parquet est attendue ce lundi 10 novembre 2025. Mais est-ce que cela signifie une sortie définitive ? On vous explique.
Ce lundi 10 novembre à 13 h 30, le parquet a tranché concernant la demande de libération de Nicolas Sarkozy. Celle-ci a été acceptée. Mais est-ce que cela signifie qu’il ne sera définitivement plus derrière les barreaux ?
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— Louis Sarkozy (@napsarkozy) November 10, 2025
Un soulagement temporaire pour Nicolas Sarkozy, mais pas définitif
Nicolas Sarkozy obtient aujourd’hui la remise en liberté, ce qui marque indéniablement un soulagement pour lui après son incarcération débutée le 21 octobre 2025. « C’est dur, c’est très dur, ça l’est certainement pour tout détenu, je dirais même que c’est éreintant », a expliqué Nicolas Sarkozy à propos de sa détention. Il la qualifie de « cauchemar ». Pour autant, cette accessibilité à la liberté ne doit pas être confondue avec une « libération définitive ». Sa condamnation à cinq ans de prison reste valable tant que la cour d’appel n’a pas rendu sa décision finale.
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Autrement dit, il n’est pas « blanchi » : la justice lui accorde simplement le droit d’attendre l’issue de son appel hors de sa cellule, sous certaines conditions. Pour qu’il soit libéré définitivement, il faudrait que la justice annule sa condamnation en appel, ou que sa peine soit entièrement purgée. Pour l’instant, ce n’est absolument pas le cas.
Ce que dit la loi
Normalement, en droit français, rester en prison pendant un appel relève de l’exception. En France, quand une personne est condamnée et qu’elle fait appel, elle reste présumée innocente jusqu’à la décision finale. En principe, cela signifie qu’elle peut rester libre durant l’appel. Mais le juge peut décider d’une exécution immédiate de la peine si les faits sont jugés graves, ou si le risque de fuite ou de récidive est considéré comme élevé.
C’est ce qu’a décidé le tribunal dans le cas de Nicolas Sarkozy, en raison de la « gravité exceptionnelle » des faits reprochés dans l’affaire du financement libyen de 2007. Résultat : sa condamnation est appliquée dès maintenant, même s’il conteste toujours le verdict. Sarkozy ressort aujourd’hui, mais il reste cependant sous le coup de sa condamnation. Il quitte la prison oui, mais pas la justice.
Les critères d’une mise en liberté sous contrôle judiciaire
Nicolas Sarkozy a obtenu une liberté sous « contrôle judiciaire » : une mesure qui ne signifie pas qu’il est totalement libre, mais que sa liberté est conditionnée à des obligations strictes. En France, le contrôle judiciaire permet de remplacer ou d’éviter la détention provisoire quand le juge estime que les libertés peuvent être encadrées sans qu’il soit nécessaire de garder la personne en prison.
Le juge peut donc fixer des obligations comme : ne pas quitter le territoire, pointer régulièrement auprès d’une autorité, remettre son passeport, ne pas entrer en contact avec certaines personnes. Et aussi des interdictions : sortie hors zone géographique, présence dans certains lieux, etc. Dans le cas de Nicolas Sarkozy, le parquet requiert une interdiction de quitter le territoire français. La justice assortit son contrôle judiciaire d’interdiction d’entrer en contact avec le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.