Alors que la COP30 a démarré ce lundi 10 novembre, le réchauffement climatique transforme déjà nos territoires. Aux quatre coins de la planète, des régions sont menacées. Voici cinq exemples qui montrent à quel point le climat change notre monde, ici et ailleurs.
Inondations, sécheresses, fonte des glaces, salinisation… le changement climatique frappe partout, parfois là où on ne l’attend pas. À l’aube de la COP 30 qui se tient depuis ce lundi 10 novembre, cet article présente cinq territoires menacés, chacun pour une raison différente, et rappelle que la crise climatique n’est pas une histoire lointaine.
1 – Le Tavulu et la montée des eaux
Petit État composé de neuf atolls, Tuvalu a une altitude moyenne extrêmement faible. Moins de un à deux mètres au-dessus du niveau de la mer ce qui rend le pays particulièrement vulnérable. Les scientifiques ont constaté que le niveau de la mer autour de Tuvalu a déjà augmenté d’environ 15 cm en 30 ans. Un rythme supérieur à la moyenne mondiale. L’infiltration d’eau salée fragilise les plantations et l’eau douce, et les grandes marées (king tides) inondent désormais régulièrement des zones habitées.
En juillet 2025, l’Australie a offert des visas aux citoyens des Tuvalu dans le cadre « d’un accord de migration climatique« . Il y aurait eu pas moins de 8 750 inscriptions, soit 82% de la population de l’archipel. C’est le premier accord de migration pour cause climatique. 95 % du territoire des Tuvalu pourrait être inondé par de grandes marées périodiques si la hausse des températures n’était pas maintenue en dessous de 1,5 °C, et ce… avant la fin du siècle.
2 – L’Amazonie et la déforestation
La forêt amazonienne est le plus vaste ensemble de forêt tropicale du monde, un pilier pour le climat global. Or, de nouvelles recherches montrent qu’elle pourrait atteindre un “point de bascule” (tipping point) d’ici à 2050. Entre 10 % et 47 % de la forêt seraient menacés par l’ensemble des conséquences du réchauffement climatique. Selon les chercheurs, en cas de sécheresse, d’incendies et de déforestation, une partie de l’Amazonie pourrait basculer vers un état « savane » (plantes plus petites, herbes). Et dans ce nouveau paysage, elle absorberait moins de CO₂, voire émettrait plus de carbone qu’elle n’en stocke.
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3 – Le Groenland et la fonte des glaces
Bien que peu densément peuplé, le Groenland joue un rôle majeur. Sa calotte glaciaire fond à un rythme croissant, ce qui alimente la montée des océans, modifie les courants marins et a des effets en chaîne à l’échelle planétaire. Le dérèglement de cette “machine” climatique a donc des répercussions bien au-delà de ses rives. La calotte de glace du Groenland va continuer à fondre au cours du XXIᵉ siècle.
Si les émissions restent très élevées, cela pourrait contribuer à une montée du niveau des mers d’environ 90 mm d’ici 2100 ; dans un scénario plus optimiste, cette hausse serait autour de 32 mm. Même si on arrête d’augmenter les émissions, la fonte déjà lancée semble inévitable : des études estiment qu’au moins 3,3 % de la calotte sera perdue, ce qui entraînerait environ 27 cm de montée du niveau de la mer.
Vous pourriez regarder les infos 24h/24 et 7j/7 sans savoir que :
— 📚🏺Charles de Ch🅰️rdin 🇫🇷🏺📚 (@de_chardin) November 8, 2025
Notre planète n'a jamais été aussi chaude depuis 120 000 ans.
Les niveaux de méthane sont les plus élevés depuis des MILLIONS d'années.
Les niveaux de CO2 sont à leur plus haut niveau depuis 3 MILLIONS d'années.… pic.twitter.com/sQyXSID1SB
4 – Le Sahel et la desertification
Cette vaste zone semi-aride, située entre le désert du Sahara et les savanes tropicales, est soumise à une forte accentuation du dérèglement climatique : augmentation de la température (plus rapide que la moyenne mondiale), pluies de plus en plus erratiques, sécheresses fréquentes. Ce climat stressé provoque la dégradation des sols, l’épuisement des terres cultivables, la raréfaction de l’eau et pousse les populations à migrer.
Plus de 80 % des habitants dépendent de cultures pluviales ou de l’élevage. Depuis les années 1950, le Sahel connaît un réchauffement très marqué. La température moyenne a augmenté d’approximativement 1,5 °C. Les hausses encore plus fortes la nuit (jusqu’à +2 °C) selon les régions. Pour aller plus loin, en 2040, les études prévoient un réchauffement de +2 °C. Cela correspond a une vitesse de réchauffement 1,5 fois supérieure à la moyenne mondiale.
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5 – La Camargue (Sud de la France) et le recul du littoral
En France, on peut croire que le réchauffement climatique est lointain. Et pourtant, la Camargue, ce delta du Rhône entre terres et mer, est en première ligne. Les signes du dérèglement sont déjà très concrets. Le niveau de la mer y monte d’environ 2 à 6 mm par an, selon le parc naturel régional. Les projections pour 2100 sont alarmantes : les études envisagent une élévation de 63 à 102 cm sur le littoral camarguais. Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que 70 % des terres de la Camargue se trouvent à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer.
Cette montée des eaux s’accompagne d’intrusion saline. Le sel de la mer remonte dans les sols, ce qui fragilise l’agriculture (notamment le riz) et les pâturages traditionnels. En parallèle, le débit du Rhône (qui permet théoriquement de diluer le sel) baisse. Entre 1960 et 2020, il a diminué de 7 % à la sortie du lac Léman, puis de 13 % en Camargue. À terme, si rien n’est fait, des solutions comme des digues renforcées ou un “recul maîtrisé” du trait de côte pourraient être envisagées pour protéger ce territoire fragile.