À 26 ans, Lando Norris vient de décrocher le titre suprême en Formule 1. Dans une bataille à trois noms pour devenir champion du Monde, c’est lui qui s’est imposé et qui a fait la différence. On vous propose de découvrir son parcours et sa personnalité.
Yas Marina, 7 décembre 2025 : un podium, un titre et des larmes. Ce soir‑là, sur le bitume d’Abu Dhabi, Lando Norris apparaît comme le nouveau visage de la Formule 1 en devenant le 35ème champion du Monde.
Son parcours de pilote
Né à Bristol en Angleterre, Lando Norris est aujourd’hui âgé de 26 ans. Fils du milliardaire Adam Norris et de Cisca Wauman, il possède la double nationalité britannique et belge. Très tôt attiré par la vitesse, il commence le karting à seulement sept ans. Dès l’adolescence, son talent se fait remarquer. En 2014, il devient le plus jeune champion du monde de karting (catégorie KF).
Sa montée dans les catégories de monoplaces est fulgurante. En 2015, il remporte le championnat britannique de Formule 4. En 2016, il enchaîne les titres en Formula Renault 2.0 (Eurocup, Northern European Cup) et s’impose également dans la Toyota Racing Series en Nouvelle‑Zélande. Il décroche le championnat européen de Formule 3 en 2017. Une étape déterminante avant d’être nommé pilote de réserve pour l’écurie McLaren en 2018. Ce n’est qu’en 2019 qu’il fait ses débuts en Formule 1 avec l’écurie orange. Il a alors 19 ans.
Dès ses premières saisons en Formule 1, il a impressionné par sa régularité, sa capacité à rester compétitif, à enchainer les podiums. Mais, crucialement, il ne parvenait jamais à décrocher la victoire. Ce qui aurait dû être une marche embarrassante pour un champion en devenir est devenu le terreau d’un buzz sur les réseaux. On lui a alors attribué le surnom « Lando No‑Wins », (« Lando sans-victoire » en français), un jeu de mots révélateur du scepticisme à son égard.
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Cette étiquette moqueuse et résumant une série de quasi‑succès sans consécration, aurait pu miner le moral du jeune pilote. Pour Norris, elle est devenue un défi silencieux. Il a continué à croire en lui sans crier victoire, et renforcer peu à peu son mental.
De « Lando No‑Wins » à Champion du Monde
Le 5 mai 2024, au Grand Prix de Miami, Lando Norris s’impose pour la première fois en F1. Sa victoire est un moment de libération, de délivrance. Il écrit la fin de sa longue période de frustration, de ces podiums sans victoire, et montre que son surnom ne le définissait pas. Cette année‑là, il remporte 4 Grands Prix, monte 13 fois sur le podium et permet à McLaren de décrocher le championnat constructeur pour la première fois depuis 1998.
Puis arrive 2025, une saison dominée par la constance, la justesse et l’intelligence de course du pilote. Ce 7 décembre, sur le circuit de Yas Marina, à Abou Dhabi, après 23 autres Grand Prix, il termine 3ᵉ. Une course sous tension extrême, car ils étaient encore trois à se battre pour le titre de champion du monde. Lando Norris était en tête et devait assurer un podium. Derrière lui, son grand rival, Max Verstappen, n’avait rien à perdre. Au volant de sa Red Bull, il a d’ailleurs remporté la course, mais ce n’était pas suffisant pour le titre. En 3ème, Oscar Piastri avaient de faibles chances de remonter les points pour vaincre son coéquipier de chez McLaren, mais rien était garanti.
En obtenant une troisième place à Abu Dhabi derrière ses deux rivaux, Lando Norris écrit l’histoire. Avec 423 points inscrits cette saison contre 421 pour Max Verstappen, il remporte son tout premier championnat. Ce sacre met fin à la domination de quatre années de suite par Verstappen et fait de Norris le premier pilote McLaren champion du monde depuis 2008. Il devient également le onzième Britannique à décrocher le titre suprême en F1.
L’humain derrière le champion
Quand on regarde le sacre de Lando Norris ce 7 décembre à Abou Dhabi, ce qui frappe, c’est l’émotion. Sorti de sa monoplace à Yas Marina, il a fondu en larmes, avouant : « Je n’ai pas pleuré depuis longtemps… Le chemin a été long… ». Ses premiers mots ont été des remerciements pour ses parents, sa famille, et toute l’équipe de McLaren, ceux “qui l’ont soutenu depuis le début”. La course finie, le casque encore sur la tête, Lando Norris a montré un homme sensible, conscient d’un poids énorme qu’il portait depuis des années.
Dans un sport où le caractère dur et l’agressivité en piste façonne souvent les légendes, lui a choisi, l’authenticité et l’humilité. « Je n’ai pas cherché à être aussi agressif que Max ni aussi percutant que d’autres champions l’ont été par le passé, et je suis content. J’ai simplement gagné à ma façon : en pilotant loyalement, en essayant d’être honnête. Aurais-je pu, par moments, être plus agressif, relâcher les freins et provoquer quelques dépassements ? J’aurais certainement pu. Est-ce ainsi que je veux courir ? Est-ce vraiment moi ? Non. » a confié le britannique après sa victoire.
Pour les fans, Norris brise les stéréotypes du champion froid et impitoyable. Il représente plutôt le vainqueur qui doute, qui grandit, et surtout qui garde les pieds sur terre. « Il a prouvé à tout le monde qu’on peut être champion du monde en étant un mec sympa, sans avoir besoin d’être un fumier, » a d’ailleurs souligné son ancien coéquipier Carlos Sainz au micro de Sky Sports après la course.