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Crise agricole, pourquoi il y a des blocages dans toute la France ?

Depuis début décembre, la France est traversée par une forte crise agricole. Les éleveurs dénoncent la gestion gouvernementale d’une épidémie bovine et craignent des conséquences économiques dramatiques. La mobilisation, marquée par des blocages et actions sur les routes, se poursuit malgré les annonces de l’exécutif.

Une crise agricole secoue la France depuis plusieurs semaines. Entre colère contre les mesures sanitaires imposées par l’État et frayeurs autour d’un accord commercial international, les exploitants multiplient les blocages, manifestations et tractations avec les autorités. À l’origine de cette mobilisation : une crise sanitaire bovine devenue symbole d’un malaise agricole plus profond. Notamment autour de la dermatose nodulaire. Entrainent des accords économiques jugés défavorables qui viennent encore alimenter. Une mobilisation est attendue jeudi 18 décembre à Bruxelles. On estime à plus de 10 000 le nombre de personnes mobilisées selon BFM TV.

Une colère paysanne face à la dermatose bovine

Depuis plusieurs jours, des agriculteurs français se mobilisent en masse pour protester contre la politique sanitaire imposée par le gouvernement face à l’apparition de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Une maladie virale qui touche les bovins. Cette maladie, bien que non transmissible à l’être humain, provoque des symptômes sévères chez les bovins. Avec fièvre, nodules cutanés et baisse de production et, surtout, des pertes économiques importantes pour les éleveurs.

Pour lutter contre la propagation, l’État applique une stratégie qui impose l’abattage systématique de tout troupeau dès qu’un cas est confirmé, ainsi que des interdictions de déplacement du bétail et des campagnes de vaccination. Le lundi 15 décembre, un peu plus de 3 000 bovins ont été euthanasiés dans le cadre d’une stratégie d’abattage totale des troupeaux contaminés.

Blocages contre les abattages

Face à cette stratégie jugée trop brutale, de nombreux agriculteurs ont décidé de s’opposer frontalement aux autorités. Sur plusieurs grands axes routiers, notamment dans le Sud-Ouest, les Yvelines et d’autres régions. Des tracteurs bloquent donc les routes, des railways sont paralysés, et des actions locales ont lieu devant les directions départementales des territoires.

Ces manifestations ne se limitent pas à des blocages : certains manifestants déposent du fumier, des pneus ou d’autres déchets agricoles devant des bâtiments publics pour accentuer la pression.

Des éleveurs inquiets pour leur avenir

La mobilisation n’est pas uniquement une réaction technique à un protocole sanitaire. Elle exprime une angoisse profonde pour l’avenir des exploitations. Par exemple, en Ariège, l’annonce de l’abattage de plus de 200 bovins suite à la détection d’un cas a intensifié la mobilisation, avec des agriculteurs venus en renfort depuis l’Aveyron pour empêcher l’intervention.

À Angers aussi, des éleveurs se sont rassemblés pour dénoncer une politique sanitaire qu’ils jugent inefficace, coûteuse et destructrice, et réclamer davantage de mesures alternatives, comme une vaccination plus large sans abattages systématiques.

Le gouvernement tente de désamorcer la crise

Face à l’ampleur des protestations, l’exécutif multiplie les mesures et les rendez-vous politiques. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a défendu la stratégie nationale, tout en annonçant une accélération du plan de vaccination. Une initiative qui doit toucher quelque 750 000 bovins supplémentaires. Mais aussi la création d’une cellule de dialogue réunissant éleveurs et scientifiques. Une réunion d’urgence a été organisée à Matignon ce mardi 16 décembre 2025. En présence des ministres et des représentants agricoles pour tenter d’apaiser les tensions. Des fonds de soutien ont également été débloqués pour aider les petits éleveurs en difficulté.

Une crise agricole qui déborde

Si la dermatose bovine est le motif déclencheur, la mobilisation s’inscrit dans un contexte de mécontentement plus large. Les agriculteurs protestent aussi contre un accord commercial entre l’Union européenne et le bloc Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Ils craignent, en effet, de voir envahir le marché européen de produits agricoles à bas prix. Ce qui menacerait leurs revenus et leurs exploitations. La perspective de ce traité, en cours de négociation depuis des décennies. Il a déjà poussé certains gouvernements européens à envisager un report de ratification en raison des pressions françaises.

Une mobilisation durable ?

Malgré les annonces gouvernementales et les réunions de crise, la mobilisation ne faiblit pas. Les agriculteurs ont clairement indiqué qu’ils ne lèveraient pas leurs barrages tant qu’ils n’obtiendront pas de garanties concrètes sur la gestion de la maladie. Mais aussi sur des mesures économiques en faveur du secteur. Cette crise, à la fois sanitaire, politique et économique, illustre la fragilité du monde agricole français. Pris entre des contraintes réglementaires strictes et des incertitudes commerciales lourdes de conséquences pour des milliers d’exploitations.

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