À l’heure où les réseaux sociaux font partie du quotidien des jeunes, la CNIL lance FantomApp. Une application gratuite conçue pour aider les 10-15 ans à mieux protéger leurs données personnelles et à naviguer plus sereinement en ligne.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a présenté ce 16 décembre 2025 FantomApp. Une application mobile et web destinée à accompagner les 10-15 ans dans une utilisation plus sûre des réseaux sociaux. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de l’autorité française de sensibiliser les jeunes publics aux enjeux de la vie privée numérique. Mais aussi de leur donner des outils concrets pour protéger leurs données personnelles.
FantomApp est accessible gratuitement sur App Store, Google Play et en version web, ce qui permet à un large public d’y accéder facilement sans barrière financière.
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— CNIL (@CNIL) December 16, 2025
Des outils concrets pour maîtriser sa présence en ligne
FantomApp propose plusieurs catégories d’outils et d’informations pratiques pour aider les adolescents à sécuriser leur vie numérique. Parmi eux :
- des informations essentielles sur des situations en ligne délicates (cyberharcèlement, piratage de compte, arnaques ou chantage). Avec des orientations vers des contacts de confiance.
- des outils interactifs, comme la possibilité de tester la robustesse de son mot de passe, de flouter une photo de profil ou d’analyser la visibilité de son pseudonyme.
- des tutoriels guidés qui expliquent étape par étape comment configurer correctement les paramètres de confidentialité sur différents réseaux sociaux.
Parmi ces fonctionnalités, l’application permet aussi de tester la robustesse d’un mot de passe pour évaluer combien de temps un cybercriminel mettrait à le deviner. Ainsi que de flouter sa photo de profil afin de limiter les risques d’identification sur les réseaux sociaux. Ces fonctionnalités sont présentées de manière simple. Avec notamment des explications accessibles pour que les jeunes puissent prendre des décisions éclairées concernant leur sécurité numérique.
Une rubrique dédiée aux situations délicates en ligne
FantomApp ne se limite pas à des conseils techniques. Elle propose également une section spécifiquement pensée pour aider les jeunes à réagir face à des problèmes concrets rencontrés sur Internet. Cette rubrique, intitulée “Je rencontre un problème en ligne”, regroupe plusieurs cas de figure fréquents dans la vie numérique des adolescents.
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Parmi les situations prises en charge figurent des demandes pour faire effacer un contenu gênant ou inapproprié. Mais aussi des cas de piratage de comptes, des situations de cyberharcèlement, des tentatives d’usurpation d’identité, des pressions de type chantage sexuel ou encore des arnaques en ligne. Pour chacun de ces problèmes, l’application propose des rappels sur les démarches possibles et des liens vers des acteurs de confiance. Qu’il s’agisse d’institutions publiques ou d’associations spécialisées dans l’accompagnement des victimes.
Les droits numériques à portée de main
Un autre aspect central de FantomApp est la mise en perspective des droits prévus par le Règlement général sur la protection des données (RGPD). L’application explique, dans un langage adapté aux adolescents, comment ils peuvent exercer certains droits. Mais aussi comme la demande de suppression de contenus personnels ou la possibilité de s’opposer à certains usages de leurs données.
Si un jeune estime que ses droits n’ont pas été respectés, l’application lui permet également de saisir directement la CNIL. Cela se fait via un formulaire dédié aux mineurs. Ce qui renforce la dimension pratique de la protection offerte par l’outil.
Une application gratuite et respectueuse de la vie privée
Dans un souci d’exemplarité, FantomApp ne collecte aucune donnée personnelle des utilisateurs. À l’exception de l’adresse IP et du type d’appareil utilisé, nécessaires au fonctionnement technique de l’application. Cette approche s’aligne avec la mission de la CNIL de promouvoir des pratiques numériques respectueuses de la vie privée.
La gratuité de l’application, couplée à son absence de collecte intrusive de données, contribue à faire de FantomApp une ressource de confiance pour les familles et les jeunes eux-mêmes.
Une dimension européenne affirmée
Le développement de FantomApp a également bénéficié d’un financement de l’Union européenne. Cela dans le cadre du programme Citizens, Equality, Rights and Values (CERV). Huit autorités de protection des données européennes ont soutenu le projet. Une application qui sera traduite et adaptée dans plusieurs langues pour toucher un public plus large au-delà des frontières françaises.
Cette dimension européenne illustre l’intérêt croissant pour des outils éducatifs destinés à renforcer la protection des mineurs en ligne dans un contexte où l’usage des réseaux sociaux commence de plus en plus tôt.