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Nous assistons en Europe à une surenchère sécuritaire sur Internet

 Candidat aux législatives des Français de l’étranger en Suisse et au Liechtenstein, Pierre Jean Duvivier dit Sage invite la jeunesse à s’approprier les grands enjeux sociétaux. Dans cette actualité, il nous dévoile sa vision sur différentes questions de société.


1/ L’entreprise UpCycle va installer à Paris la première champignonnière urbaine qui fonctionnera grâce au marc de café. L’objectif de cette initiative baptisée U-Farm est de produire une alimentation de qualité à l’empreinte carbone quasi nulle, grâce à des déchets transformés en ressources. Que vous inspire cette initiative ? Avez-vous déjà rencontré des expérimentations similaires ?

Cette initiative répond au triple besoin de se rassurer sur ce qu’on a dans l’assiette,  de produire local  et de mettre en place des minis unités de production « solidaires » proche des citadins dans ce cas.  Je trouve ces initiatives bonnes car elles interrogent et mettent  en alerte . Elles doivent être poussées et étudiées au maximum. Le problème pour moi est qu’elles ne représentent pas  des solutions exploitables à plus grande échelle ce qui en limite, de fait, pour l’instant, l’intérêt.

2/ Plusieurs responsables politiques prônent un « Buy European Act » sur le modèle américain. Une idée qui séduit de plus en plus une Europe en crise. Et qui viserait à mieux intégrer les PME dans la commande publique. Etes-vous favorable à ce type de programme ?

C’est une notion piège car les Etats-Unis ont un marché uniforme et massif alors que le marché Européen est d’abord traverser de langues, de pays différents et de pratiques nécessairement plus diverses. Je propose moi même une préférence  nationale (ou européenne) sur les marchés publics  mais à équivalence de coût histoire de pousser nos entreprises à rester compétitive sans se reposer sur « une rente » . De plus la notion « de produire Français ou européen » prend parfois des détours amusants. Il y a plus de sous-traitants européens chez BOEING par exemple que chez AIRBUS. Si vous avez une BUY EUROPEAN ACT « classique » en privilégiant, par exemple, AIRBUS contre BOEING vous pénalisez de fait beaucoup de sous-traitants européens. C’est donc complexe. L’économie Européenne est beaucoup plus complexe que l’américaine. Je doute donc fortement que ce BUY EUROPEAN ACT « Français »  puisse s’appliquer avec toute l’efficacité qu’on lui prête.

3/ Certaines villes européennes sont pionnières en matière d’open-data. L’ouverture des données publiques vous parait-elle aller dans le sens d’une meilleure transparence de la vie publique ? Quels outils faudrait-il imaginer pour une meilleure appropriation de l’espace public par la société civile ?

L’Open Data c’est bien mais il faut être cohérent. En Europe, nous assistons à une surenchère sécuritaire sur Internet – La France étant la pionnière  en matière de destructions des libertés individuelles sur la toile – qui amène à des réductions significatives de nos libertés sur la toile.

 L’Europe vient juste de voter ACTA par exemple…jetant ainsi  une part de nos droits dans l’escarcelle des lobbys culturels. La transparence c’est aussi une cohérence. On ne peut pas supprimer d’un coté des droits fondamentaux en criant à la transparence de l’autre avec ce qui peut s’apparenter à des gadgets au final pour le grand public. Il y a un vrai problème de confiance et de crédibilité pour certains gouvernements qui se lancent dans l’Open Data. J’avoue rester perplexe devant l’engouement de certains politiques férus de filtrage de l’internet pour l’Open Data et me pose la question de savoir pourquoi ils le font. Il faut parfois regarder qui porte le projet pour en comprendre la vraie finalité.

4/ L’une des images qui surgit à l’esprit lorsqu’on parle de la Suisse est sa formidable expansion dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Quels conseils donneriez-vous à de jeunes français désireux de développer des activités « outsourcing » ?

La Suisse bénéfice surtout via des universités comme l’EPFZ ou l’EPFL de centres d’excellence mondiaux qui arrivent à faire travailler ensemble les grandes entreprises et les startup naissantes.

Le marché Suisse en matière de TIC impose une vraie exigence dans la qualité du modèle d’affaire car les marchés locaux sont à haute valeur ajoutée mais aussi très petits.  Je leur conseillerai avant tout d’essayer d’intégrer les filaires universitaire Suisses afin de familiariser avec le marché, la  manière de penser des Suisses et surtout se faire un réseau Ils auront ensuite tout le loisir d’activer leur réseau puis de créer leur première entreprise sachant qu’ici (en Suisse) il est très simple de créer une société.

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