La nouvelle ambassadrice de l’ONU Femmes a exprimé, ce dimanche, un discours fort en faveur du féminisme.
Emma Watson, l’actrice emblématique d’Harry Potter joue d’entrée de jeu sur le rôle qui a changé sa vie. Une popularité à double tranchant qui peut selon elle desservir sa crédibilité, «Vous vous demandez peut-être qui est cette fille de Harry Potter ? Et ce qu’elle fait aux Nations Unies. Croyez-moi, je me suis aussi posée la question. » Pourtant la jeune femme ne s’éloigne pas vraiment de la personnalité d’Hermione Granger ; brillante, à la lucidité et à la réflexion exacerbée, Emma Watson est fraîchement diplômée de l’université Brown. Nommée ambassadrice de bonne volonté par l’ONU Femmes, elle a répondu à cette prestigieuse attribution par un discours fort luttant pour une égalité des genres.
A l’occasion du lancement de la campagne HeForShe qui vise à rassembler un milliard d’hommes pour défendre l’égalité des sexes, c’est au siège des Nations Unies à New York qu’Emma Watson a été appelée pour inaugurer la séance. Ses premiers mots relatent certaines questions qu’elle eut à se poser tout au long de sa vie et qui la menèrent à se positionner en tant que féministe. »J’ai commencé à me poser des questions sur les clichés liés au genre lorsqu’à l’âge de 8 ans, je ne comprenais pas pourquoi on m’appelait « le petit chef » lorsque je voulais diriger les pièces de théâtre que l’on montait pour nos parents, et pas les garçons. »
Redorer l’image du féminisme
Féministe. Un mot qu’elle a très justement cerné, qui se voit bafoué et roulé dans la boue depuis un certain temps. « Mais mes récentes recherches m’ont montré que le féminisme était devenu impopulaire. Apparemment, je suis considérée comme une femme dont les expressions sont perçues comme trop fortes, trop agressives, excluantes, anti-hommes et repoussantes. Pourquoi ce mot dérange-t-il autant ? Je trouve qu’il est juste que je sois payée autant que mes collègues masculins. Je trouve ça juste de pouvoir faire mes propres choix quant à mon corps. Je trouve ça juste que les femmes soient impliquées dans la politique. Je trouve ça juste d’avoir droit au même respect que les hommes ».
La jeune femme ne s’arrête pas là. Son discours tout d’abord entamé avec une voix quelque peu tremblante, prend en assurance, et l’oratrice accompagne ses pensées sur l’égalité des sexes avec une détermination affirmée. Elle s’adresse ensuite aux hommes : « Je voudrais profiter de cette opportunité pour envoyer une invitation formelle aux hommes. Les inégalités sont aussi votre problème. »
Un discours qui redonne sa clarté au mot « féminisme », chaleureusement salué par l’ensemble de l’assemblée ainsi que Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies.