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Vu à la télé : Blue Bloods, une affaire de famille

Blue Bloods, la série policière avec Tom Selleck, arrive sur M6 pour sa saison 3 à partir de ce samedi 9 Juillet.

M6 avait déjà diffusé la première saison de Blue Bloods, avant de déprogrammer la saison 2 faute d’audience et de passer le relais à Série Club pour la suite, exclusive en France. Alors qu’aux Etats-Unis, la série réalise de fortes audiences et va entamer sa septième saison, la chaîne récupère la saison 3 pour sa case du Samedi soir. Au risque de décontenancer les téléspectateurs – d’autant que les épisodes sont programmés par lots de 4… Cependant, Blue Bloods a l’avantage d’être un procédural, qu’il n’est pas forcément indispensable de suivre de façon linéaire. [youtube id= »GxfOgctv3VY »]

C’est quoi, Blue Bloods ? Chez les Reagan, la loi est une affaire de famille : Franck (Tom Selleck) est le chef de la police de New York, comme son père Henry (Len Carriou) avant lui ; Danny (Mark Walhberg) y exerce comme lieutenant tandis que sa sœur Erin (Bridget Moyhanan) travaille au bureau du procureur ; enfin Jamie (Will Estes) vient de sortir de l’école de police et patrouille dans les rues. Entre deux repas dominicaux, les Reagan travaillent ensemble ou en parallèle, chacun à leur niveau, pour traquer les criminels et faire régner l’ordre et la justice, malgré les tensions et les conflits d’intérêt.

Blue Bloods ne prétend pas être autre chose que ce qu’elle est : un procédural traditionnel, où à chaque épisode hebdomadaire correspond une enquête bouclée en 45 minutes. S’y ajoute généralement une trame secondaire mettant en scène une intrigue familiale anecdotique et sans conséquence pour la suite. La première saison s’enrichissait également d’un récit transversal, initié dès le pilote et conclu dans le final : Jamie infiltrait une confrérie de flics corrompus, responsables de la mort de son frère aîné Joe. Prévisible, l’ensemble tenait toutefois la route et ajoutait un enjeu bienvenu. Mais le procédé, réitéré en saison 2 (Jamie – encore lui ! – infiltrait la mafia irlandaise et tombait amoureux de la sœur du chef de gang.), perdait en efficacité car l’histoire, bâclée et expédiée en quelques scènes, surgissait de manière inopinée sans être aucunement liée au reste du récit. Il en est hélas de même en saison 3 où une  intrigue, cette fois autour d’Erin, apparaît comme artificielle et sans grand intérêt.

Restent donc les enquêtes proprement dites, classiques et sans surprise : de la prise d’otage à l’enlèvement avec demande de rançon, des affaires liées aux gangs au cold case en passant par les flics infiltrés et / ou corrompus, on a vu tout cela cent fois. Et on l’a même parfois vu dans Blue Bloods, la série ayant tendance à se répéter et à reprendre la même structure et les mêmes ressorts d’un épisode à l’autre…  On ne compte plus les fois où Danny a été mis à pied, ou les cas de conscience de sa sœur Erin. La scène du repas familial, incontournable de chaque épisode, est caractéristique de ce travers : Danny apporte le rôti, la conversation dévie sur l’affaire en cours, quelqu’un s’énerve, le ton monte, Franck fait les gros yeux, et tout le monde se calme. (Variante : Danny quitte la table ou fait la gu…) Pour un peu, on croirait du comique de répétition !

Attention : Frank va faire les gros yeux…

Attention : Frank va faire les gros yeux…

Alors, tout est-il bon à jeter dans Blue Bloods ? Pas nécessairement. La série reste sympathique, adaptée à un public familial car édulcorant toute violence et restant extrêmement consensuelle (voire conservatrice – on ne s’appelle pas Reagan par hasard…) et pleine de bons sentiments : les méchants perdent toujours à la fin, et si les Reagan se disputent une fois par épisode, ils ne restent jamais fâchés au-delà du générique de fin. Les enquêtes, aussi convenues soient-elles, sont bien construites et cohérentes. La dynamique entre les personnages fonctionne et le casting vaut à lui seul le détour – même si les acteurs ne tiennent pas toujours leurs promesses, avec notamment un Tom Selleck dont le jeu manque de nuances, et un Donnie Walhberg qui fait ce qu’il peut avec un rôle extrêmement limité. Et puis la série joue à fond sur les différentes fonctions des membres de la famille au sein du système judiciaire, dont chaque personnage illustre une composante : à Frank Reagan incombent les relations avec la presse et le milieu politique, quand Danny enquête sur le terrain pour arrêter les criminels que poursuivra sa sœur Erin et que Jamie arpente les rues de New York pour venir en aide aux citoyens et empêcher les petits délits, tandis que le patriarche Henry fait jouer ses réseaux et prodigue ses bons conseils, fort de son expérience. On regrette toutefois que la vie de famille ne soit pas davantage exploitée : la vie professionnelle prend trop souvent le pas, alors que l’entrelacement des deux aurait donné plus de diversité à la série.

Alors d’accord : Blue Bloods est pleine de défauts. Par trop classique et redondante, elle ne se distingue ni par son originalité ni par son suspense, et l’audace n’est pas son point fort. Mais pris indépendamment, les épisodes sont bien menés et Blue Bloods reste une option sympathique pour qui cherche une bonne série policière, légère et pas compliquée.  A vous de voir si vous voulez rejoindre la table des Reagan…

 Blue Bloods – saison 3 : à partir du 9 Juillet à 20H50 sur M6.

Crédit photos : CBS

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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