Abdelhamid Abaaoud, djihadiste belge de 27 ans, fait figure pour les enquêteurs de cerveau présumé des attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre.
Près de trois jours après l’effusion de sang du 13 novembre à Paris et l’identification de quatre des huit terroristes impliqués, les enquêteurs font d’Abdelhamid Abaaoud le cerveau présumé de ces attentats. Il s’agit d’un djihadiste belge de 27 ans, d’origine marocaine, bien connu des services de police belge et français. Plusieurs éléments font de cet homme l’organisateur présumé de ces attentats.
En premier lieu, la proximité d’Abdelhamid Abaaoud avec Salah Abdeslam, un des huit terroristes impliqués, actuellement en fuite et frère du kamikaze qui s’est fait exploser dans le bar Comptoir Voltaire (11e arrondissement) sans faire de mort. Tous les deux ont été impliqués dans des affaires de braquages à Bruxelles entre 2010 et 2011.
Puis, le fait qu’il soit déjà suspecté d’être derrière plusieurs projets d’attentats en Europe, notamment celui avorté de Sid Ahmed Ghlam à Villejuif en avril 2015 puis l’attaque avortée elle aussi du Thalys le 11 août 2015 par Ayoub el-Khazzani. Abdelhamid Abaaoud était en plus en contact avec Mehdi Nemmouche, le tueur du musée juif de Bruxelles du 24 mai 2014.
Filmé en train de tracter des cadavres mutilés
Enfin, en août dernier, un djihadiste français de retour de Syrie et arrêté par la DGSI, avait confié aux enquêteurs qu’Abdelhamid Abaaoud l’avait reçu à Raqqa, fief en Syrie de l’Etat Islamique. Il lui aurait demandé de revenir en France et de frapper une cible « facile », telle une « salle de concert », afin de faire un « maximum de victimes ».
Extrêmement actif sur les réseaux sociaux entre 2013 et 2014, le djihadiste belge avait notamment fait parler de lui en enrôlant son petit frère de 13 ans dans l’Etat Islamique, et l’avoir emmené en Syrie. Son père avait confié son désarroi dans une interview accordée à un journal belge.
En mars 2014, il apparaissait dans une vidéo de propagande dans un camp de l’EI, où on le voyait tracter des cadavres mutilés. Les images avaient été obtenues par des rebelles de l’armée syrienne libre, qui avaient trouvé des téléphones portables abandonnés par des jihadistes près d’Alep, et avaient transmis à des journalistes les vidéos retrouvées dans les appareils.