Les cinq salariés d’Air France interpelés lundi dans le cadre de l’enquête sur les violences de la semaine passée ont vu leur garde à vue prolongée ce mardi matin. Certains salariés et syndicats dénoncent la méthode d’interpellation des gardés à vue.
« Pour permettre la poursuite des investigations ». C’est ainsi que le parquet de Bobigny a justifié l’allongement de la garde à vue des cinq salariés d’Air France. Accusés d’avoir agressé deux dirigeants d’Air France lors du CCE du lundi 5 octobre, ils sont en ce moment même entendus dans les locaux de la police aux frontières (PAF) de Roissy, chargée de l’enquête. La garde à vue de la 6ème personne interpelée lundi a en revanche été levée, car cette personne « n’a pas été reconnue par les victimes. »
Quatre des personnes en garde à vue seraient des employés de la branche cargo Air France et une d’Air France Industries. D’après une source proche du dossier, certains avaient un mandat syndical à la CGT.
« Méthode disproportionnée »
Après l’interpellation musclée lundi matin des cinq salariés placés en garde à vue, plusieurs centaines d’autres salariés et des syndicats d’Air France ont manifesté leur indignation face à ces méthodes.
« La méthode employée est parfaitement disproportionnée, a déclaré Lilia Mhissen, avocate CGT Air France sur ITélé. On a affaire à une interpellation assimilable aux affaires de grand banditisme, au terrorisme, alors qu’en principe, les policiers peuvent adresser une convocation écrite ou les convoquer par un appel téléphonique. » Selon elle, il n’y avait pas de « risque de fuite, de concertation. »
#AirFrance > Me Lilia Mhissen, avocate de la CGT Air France : « La méthode employée sur ces salariés est disproportionnée » (@itele)
— iTELE (@itele) 13 Octobre 2015
« C’est un procès d’intention qu’on fait au syndicat CGT, ajoute-t-elle. Il faut qu’à un moment on entende cette souffrance, ce cri, cette douleur, qui est réelle, qui est sincère. »