Le 2 novembre dernier, le prix de l’action Apple perdait 207 dollars, soit une chute de 6,63 % et la plus importante baisse connue par le géant du smartphone depuis 2014. Une journée noire dans le calendrier du leader de l’électronique qui reflétait d’ailleurs la tendance de tout le dernier trimestre 2018. Le PDG d’Apple, Tim Cook, attribue à plusieurs facteurs cette fin d’année décevante, alors que le groupe promet à ses investisseurs une croissance annuelle de 5%. Nous faisons le point sur les obstacles qui s’opposent aujourd’hui à la croissance d’Apple, sur les efforts du groupe pour les surmonter.
Chiffre d’affaire ou ventes d’appareils : quel est le véritable indicateur de performance ?
Depuis plus de dix ans, le chiffre le plus consulté de Wall Street était le nombre d’iPhones vendus par trimestre. Pourtant, en novembre 2018, Apple annonçait sa décision de ne plus publier ses données concernant les ventes unitaires. De leur côté, les tarifs affichés par le groupe n’ont eu de cesse de grimper. Une politique qui n’inspire pas confiance, et les investisseurs n’auront pas manqué de se demander combien de temps Apple pourrait se permettre d’augmenter ses prix, vraisemblablement dans un effort pour maintenir son ambitieux chiffre d’affaire, ni de s’interroger sur les raisons pour lesquelles la multinationale ne partage plus fièrement ses chiffres de ventes.
Les ventes d’iPhone s’essouffleraient-elles ?
Pour ne rien arranger, Lumentum, le fournisseur de capteurs laser dont le principal client n’est autre qu’Apple, revoyait à la baisse ses prévisions financières suite à une réduction des intentions de commandes de l’un de ses acheteurs. Il n’en fallait pas plus pour faire parler les mauvaises langues et pour faire chuter les cours des deux sociétés, même si la firme canadienne n’a jamais révélé le nom du client en question.
Apple réduit ses effectifs
Apple annonçait ce mois de janvier son intention de ralentir ses efforts de recrutement dans certains secteurs. Si les résultats décevant du dernier trimestre 2018 sont un facteur contribuant indéniablement à cette décision, Tim Cook confirmait toutefois que les services les plus prometteurs d’Apple, comme l’intelligence artificielle, continueraient d’afficher une croissance rapide de leurs effectifs.
Le marché chinois et l’effet Trump
En réponse aux interrogations des investisseurs sur cette baisse inhabituelle de régime, Mr Cook a notamment évoqué les incertitudes affectant les relations commerciales entre Washington et Pékin, et le ralentissement des ventes d’iPhone en Chine qui représente traditionnellement l’un de ses plus fidèles marchés. On peut toutefois se demander si cette baisse est vraiment liée aux décisions du président Donald Trump ou si elle tout simplement le résultat des prix exorbitants affichés par Apple : on estime en effet à deux mois de salaires moyen le prix d’un iPhone 5C en Chine.
La prochaine vague
Fidèle à son habitude, la marque californienne innove et se projette dans l’avenir de ses consommateurs, avec des projets conçus à la fois pour fidéliser sa clientèle et satisfaire ses actionnaires. Loin de se limiter aux smartphones, l’avenir d’Apple s’articule de plus en plus autour des applis de services, comme l’a déjà prouvé le géant avec ApplePay ou AppleMusic, et des objets connectés comme les lunettes, les montres ou encore son projet de véhicule autonome. On attend en outre Apple Services sur les marchés du sport et de la santé.
Le géant de la tech l’a prouvé maintes fois : il croit à la recherche et au développement, aux transitions délicates et cycliques, au remplacement douloureux mais essentiel et inévitable des produits à l’apogée de leur succès par une nouvelle génération de gadgets. De là à imaginer que les récents soubresauts de sa côte en bourse ne sont que les prémices d’une nouvelle ère, il n’y a qu’un pas.