Norbert Hofer, le candidat du FPÖ qualifié pour le second tour des élections présidentielles autrichiennes, part favori pour être élu Président face au candidat écologiste Alexander Van der Bellen.
Si Norbert Hofer, 45 ans, membre du FPÖ, venait à être élu Président de la République autrichienne dimanche, ce serait une première. Depuis la Seconde guerre mondiale, aucun pays démocratique d’Europe occidentale n’a été gouverné par l’extrême droite.
Le 24 avril dernier, Horfer avait remporté le premier tour des élections avec 36% des voix, loin devant les 21,3% du deuxième candidat qualifié pour le second tour, l’écologiste Alexander Van der Bellen. Les partis social-démocrate et conservateur réunis en une grande coalition de gouvernement depuis 2008, ont eux été éliminés dès le premier tour.
Même si aucun sondage n’a été commandé par les médias entre les deux tours, le candidat du FPÖ est donné favori pour devenir le prochain président autrichien face à Alexander Van der Bellen.
FPÖ : un parti nationaliste et populiste
Si Nobert Hofer a réussi à lisser son image en évitant les discours antisémites et xénophobes du parti auquel il appartient, il n’en reste pas moins un pur produit de l’extrême droite autrichienne. Depuis ses 18 ans, il est adhérent au FPÖ, le parti de la liberté, fondé en 1956.
Issu du nationalisme allemand, le FPÖ (dont le premier président Anton Reinthaller était un ancien nazi) a longtemps oscillé entre une ligne nationaliste et une ligne libérale moins radicale. Mais dans les années 1980, Jorg Haider a repositionné le parti dans une ligne nationaliste et populiste.
Depuis 2005, le FPÖ est présidé par le sulfureux Heinz-Christian Strache. Le parti a alors connu le succès sur des thèmes comme la protection des familles et des travailleurs, les dangers de l’islam, les mensonges de l’Europe ou la crise des migrants.
La question des migrants au centre des élections
En 2015, au plus fort de la crise des réfugiés qui a touché l’Europe, l’Autriche a accueilli 90 000 réfugiés, soit l’équivalent de 1% de sa population (8 millions d’habitants). Cette question de l’accueil des réfugiés venus du Moyen-Orient a pris toute la place dans le débat lors des élections.
« Voyez-vous, je pourrais vous raconter des histoires, mais si je respecte les musulmans en tant qu’individus, et j’ai même des amis qui le sont, mais je ne pense pas que l’islam fasse partie de l’Autriche », a lancé ainsi Nobert Hofer lors d’un débat à Craz, le 13 mai dernier, auquel BFMTV a assisté.
Face à lui, son adversaire écologiste Alexander Van der Bellen, dont la famille a fui l’URSS, a souvent rappelé son passé d’enfant de réfugié et a fait valoir la tradition d’accueil des Autrichiens : « Beaucoup de réfugiés sont des gens qui ont perdu leur patrie, moi, on m’a offert l’Autriche comme patrie. Je ne le cache pas, je suis un enfant de réfugiés. Je suis né en Autriche il y a 72 ans, on m’a accueilli dans le Tyrol, on ne m’a pas discriminé », a répliqué Alexander Van der Bellen.
« Le national populisme hante l’Europe«
Si l’image de Nobert Hofer est policée, son programme lui est beaucoup plus dur. Hofer veut durcir les conditions d’asile et menace de fermer la frontière avec l’Italie, pays par lequel beaucoup de réfugiés transitent.
Cependant, aucun des candidats éliminés au premier tour n’a appelé à voter pour le candidat vert au second tour. En France, Marine Le Pen avait déjà salué le « magnifique résultat » de Hofer lors du premier tour. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti socialiste français, a pour sa part déploré que « le national populisme hante l’Europe ».
*Image en une : dw.com