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Bac de philo: des raisons de s’inquiéter ?

Alors que les élèves de terminale ont arrêté les cours depuis plus d’une semaine et qu’ils finissent leur révisions à la maison ou à la bibliothèque, les interrogations fusent sur réseaux sociaux et sites internet pour savoir quels sujets pourraient possiblement tomber au baccalauréat cette année. Etant donné que l’épreuve de philosophie est la première, nous nous sommes intéressés à la question.

En effet, le sujet de philosophie est surement celui qui fait le plus parler de lui avant et après l’épreuve. Chaque année, c’est cette épreuve qui effraie le plus les élèves, toutes sections confondues. Pour les littéraires, c’est l’épreuve dotée du plus gros coefficient, pour les scientifiques, c’est peut-être celle avec laquelle les étudiants se sentent le moins à l’aise. Mais le fait qu’elle ait lieu toujours le premier jour pour tout le monde explique, sans doute également, que l’angoisse des élèves fasse beaucoup parler d’elle. Il est donc dans l’intérêt des lycéens d’essayer de relativiser et de prendre conscience qu’après avoir philosopher dès le premier jour du baccalauréat, ils auront déjà fait une grosse partie travail.

La philo seulement à partir de la terminale : une prise de risque ?

Aussi, la philosophie est très souvent considérée comme l’épreuve la plus difficile au sein des programmes des trois baccalauréats généraux – littéraire, scientifique et économique et social – . Cela n’étonne guère quand on sait qu’il s’agit de la seule matière que les élèves doivent étudier et appréhender en seulement un an, avec, en prime, de nombreuses notions diverses et varier à préparer pour le jour J.

En effet, nombre de philosophes et professeurs considèrent que cette épreuve devrait être étudiée bien avant la classe de terminale, peut-être dès la classe de seconde, car c’est quasiment « mission impossible » pour un professeur d’à la fois boucler la totalité du programme et à la fois faire aimer la discipline aux élèves, selon Raphael Enthoven. Selon lui, la philosophie est, en France et dans bien d’autres pays occidentaux, approchée de manière très craintive de la part de l’enseignement. A ceux qui lui disent qu’un élève de seconde n’a pas la maturité nécessaire pour apprendre à philosopher, il leur répond que « la philosophie n’est pas la pornographie : elle n’a pas à être interdite aux moins de 18 ans ».

De plus, encore faut-il que les lycées tombent sur un bon professeur pendant leur année de terminale; professeur qui fera au mieux pour essayer de combiner exigence de la préparation au baccalauréat et plaisir de la réflexion philosophique en moins d’une année. En effet, quand on réfléchie au nombre d’auteurs, débats et théories que les élèves doivent avaler en seulement un an, l’éducation nationale fait prendre le risque aux professeurs de donner des cours trop allusifs ou superficiels.

Mais si un élève n’a pas le sentiment de pouvoir suffisamment apprivoiser cette matière en classe, il peut toujours avoir la possibilité d’écouter des philosophes traiter de sujets donnés par Adèle Van Reeth sur France culture dans l’émission « Les Nouveaux chemins de la connaissance », ou de voir Raphael Enthoven débattre avec des spécialistes sur un thème précis dans l’émission « Philosophie » sur Arte, tout les dimanches matin.

 

Les élèves victimes des « on dit » ?

Un autre crainte des professeurs? Que les élèves de terminale se fient aux statistiques données par des blogs et sites étudiants visant à éliminer les sujets de dissertation ou d’explication de texte déjà donnés les années précédentes, et ainsi mettre en avant d’autres sujets, selon eux « plus probables ». Mais cette méthode qu’on peut qualifier de quelque peu simpliste ne peut rien déterminer concrètement puisque les sujets ne sont jamais les mêmes en fonction des trois sections générales.

On peut néanmoins réfléchir aux sujets qui peuvent sembler les plus intéressants à donner pour tel ou tel profil d’étudiant. Par exemple, donner un sujet de dissertation sur « le langage » à des étudiants en terminale littéraire paraît à première vue plus fructueux qu’un sujet en rapport avec la science. De plus, n’oublions pas que l’épreuve de philo offre la possibilité de choisir entre trois sujets : deux sujets de dissertation et un explication du texte ; l’explication étant souvent considérée comme un exercice plus facile que la dissertation.

bac

En effet, les élèves ont souvent l’impression que les sujets donnés par les académies ont été inventés pour les piéger. C’est pourtant tout le contraire! Il est de l’intérêt du prestige national que les résultats soient au maximum positifs. Aussi, qui dit rater son baccalauréat, dit redoublement, et donc argent déboursé par l’éducation nationale pour financer une deuxième année de terminale.

En définitive, l’épreuve de philosophie semble faire un peu trop parler d’elle sur la toile, alors qu’il serait plus judicieux de proposer aux internautes de se questionner sur des questions philosophiques afin de se préparer de manière plus originale pour le jour J !

 

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