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Bleach, toucher le nirvana du doigt ?

Poster Bleach

Sortie en catimini, le film live de Bleach est disponible sur Netflix depuis vendredi et en VF, quelques mois seulement après sa sortie japonaise. De quoi marquer les Esprits ?

Netflix aurait-il trouvé un filon ? Après Fullmetal Alchemist et Blade of the Immortal, le service de VOD accueille son troisième film live tiré d’un manga. Bleach est la réalisation d’un certain Shinsuke Sato, connu entre autre pour avoir réalisé les films live de Gantz et désormais responsable de plusieurs adaptations de manga en film live avec relativement de savoir-faire, puisqu’il a également réalisé un film Death Note très apprécié mais toujours inédit en France. Est-ce que son talent s’est émoussé entre temps ? Que nenni ! Le bonhomme a bien réussi à retranscrire l’aspect urbain rock de la saga Bleach.

Pour ceux qui n’ont pas eu la joie de vivre leur adolescence dans les années 2000, Bleach est un manga de Tite Kubo qui raconte l’histoire d’Ichigo Kurosaki, jeune lycéen roux et bagarreur capable de voir les fantômes. Un soir alors qu’il est dans sa chambre, il fait la rencontre de Rukia. Cette dernière s’avère appartenir à l’ordre des shinigamis, dieux de la mort dont le rôle est d’envoyer les âmes errantes dans l’après-vie et d’exorciser les hollows, âmes torturées devenues monstres dévorant humains et esprits.

Cela tombe mal pour Ichigo qui a un fort pouvoir spirituel, ce qui en fait une âme particulièrement attirante et savoureuse pour les hollows. Dans des circonstances précipitées Ichigo hérite des pouvoirs de Rukia et va devoir affronter les hollows à son tour. Son existence pose néanmoins problème à la Soul Society, l’organisation des shinigamis, qui enverra ses hommes s’occuper de lui et récupérer Rukia désormais coincée dans le monde des humains.

Bleach, du castin de Jump Force avec sa grosse épée

Léger changement de design du zanpakuto d’Ichigo, ça aurait surement été trop compliqué à porter s’ils l’avaient fait dans les dimensions du manga.

Adaptation 100% Coton

Contre toute attente venant d’un projet aussi casse-gueule, le film adapte avec assez de fidélité l’arc Shinigami Remplaçant du manga. Adaptation oblige, le film se concentre sur la recherche de Grand Fisher, le hollow que la Soul Society poursuit depuis 54 ans. Sato a ainsi jugé bon de retirer certains éléments inutiles à l’intrigue tels que Kon, les Menos Grande ou les passages chez Urahara qui fait un simple caméo. Les rôles d’Orihime, Chad et Ishida sont minimisés. Le film de Bleach prend donc un tournant un peu plus sérieux en s’affranchissant d’éléments d’humour récurrents mais garde une note légère en rajoutant du comique de répétition et de situation. Ce parti-pris permet de recentrer le scénario sur l’histoire d’Ichigo, donnant plus de cohérence et de relief à l’intrigue.

S’il y a deux peurs récurrentes dans une adaptation live japonaise c’est le jeu des acteurs et les effets spéciaux. Bien loin des affres de la bande-annonce, la VF est assez impeccable. Il faut dire qu’Ichigo est doublé par le grand Donald Reignoux, une petite surprise pas désagréable, et il s’en sort à merveille ! Mention spéciale à Alexis Tomassian, très convaincant en Ishida. Quant aux effets spéciaux c’est peut-être une des grande forces des films de Sato qui aime proposer quelque chose d’assez soigné visuellement. Sans atteindre des sommets, la modélisation en CGI des hollows est très honorable. Les costumes sont bien plus inégaux, certains personnages faisant pâle figure face à certains cosplays professionnels. Idem pour les décors, dans l’ensemble très génériques et confinés.

Bleach contre Grand Fisher

L’image de synthèse pique un peu les yeux dans l’action.

Il faut dire que ce film embrasse l’esprit street de Bleach au point de n’avoir que des scènes à hauteur d’homme. Des rues, des salles de classe et des pièces de maisons font la grande majorité des décors. On pourrait même trouver ça suffoquant si quelques scènes en extérieur ne s’inséraient pas par intermittence. Bleach alterne entre des plans en plein jour, où la caméra traverse de grands espaces lumineux, et la nuit avec des plans serrés au corps et au visage qui étouffent les personnages en même temps que les perspectives.

En charge de la musique, Yutaka Yamada n’égale pas les compositions de l’anime signées Shiro Sagisu, mais arrive toutefois à ne pas faire dans le hors-sujet en proposant des résonances rock et électro collant à l’œuvre originelle. Mais les titres qui vous resteront en tête c’est les morceaux Milk et Mosquito Bite du groupe [Alexandros], étoile montante invitée sur la bande-son du film.

Amitié, Effort, Déboire

Film Bleach oblige, on pourrait s’attendre à ce que ça tabasse dans tous les sens. En vérité, le film est avare en action. Les combats sont peu chorégraphiés et assez mous. L’affrontement le plus ambitieux se trouve à la fin du film, mais ce duel entre Ichigo et Renji est trop court et manque de peps. Globalement, le spectacle peut frustrer. Le film se limitant à l’introduction du manga, vous n’aurez ni Bankai, ni Shikai ni d’autres membre de la Soul Society, et la team Ichigo (Orihime, Chad, Ishida) n’est pas vraiment formée non plus.

S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à Bleach, c’est sa fidélité. Même s’il s’affranchit de détails minimes, Shinsuke Sato livre une excellente adaptation du manga de Tite Kubo. La VF est un des gros points forts du film puisqu’elle permet de passer outre un acting japonais très démonstratif et déconcertant pour nous autres occidentaux. Le film se regarde bien, les effets spéciaux sont honnêtes même si pour un film Bleach on aurait espéré plus de vigueur. La fin ouvrant la possibilité d’une adaptation de l’arc Soul Society, gageons que le deuxième volet saura exploiter le potentiel du manga.

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