Dans tout magasins alimentaires, les produits alimentaires préemballés doivent indiquer un délai pour la consommation : la date de péremption. Si nous connaissons les étiquettes classiques, elles pourraient bien évoluer en se digitalisant…
Nous les regardons avant de mettre un produit dans notre panier : les dates de péremption. Ces dates apposées sur presque tous nos aliments seraient responsables de 20% du gaspillage qui a lieu chez les consommateurs. En effet, beaucoup de produits se retrouvent à la poubelle alors qu’ils sont encore bons. Cela est dû à une mauvaise compréhension des dates ou bien parce que les dates indiquées pourraient être plus longues.
Aux Etats-Unis, une étude montre même que 90 % des consommateurs jetteraient de la nourriture prématurément. Mais récemment, une technologie permet de signaler lorsqu’un produit n’est plus consommable. Une nouvelle façon de lutter efficacement contre le gaspillage.
DLC et DDM, quelle différence ?
Sur tous les produits alimentaires vendu en France, on retrouve deux appellations différentes qui servent à déterminer la péremption du produit : DLC et DDM.
Ces deux types d’appellation signifient respectivement Dates Limites de Consommation, couramment appelées DLC, et les Dates de Durabilité Minimale, abrégées DDM pour les intimes. Les DLC se caractérisent par la mention « à consommer jusqu’au ». Les DDM prennent la forme d’un « à consommer de préférence avant le ».
La DLC indique la date au delà de laquelle la denrée représente un danger pour la santé. En dépassant cette date, le consommateur s’expose à un risque réel d’intoxication. Cela concernent principalement les produits du réfrigérateurs.
La DDM annonce la date à partir de laquelle l’aliment peut perdre ses propriétés organoleptiques, c’est-à-dire : son odeur, sa saveur, sa couleur, sa texture. C’est pourquoi, une consommation au-delà de la DDM n’entraîne pas de risque pour la santé. Cela concerne surtout des produits d’épicerie comme les pâtes, le riz, les conserves ou les surgelés.
Qui fixe les dates de péremption ?
En France, ce sont les fabricants qui fixent eux-mêmes les dates de péremption sur leurs produits. Un processus qui est déterminé par plusieurs facteurs.
Le taux d’acidité, le niveau d’humidité, de plus ou moins grandes quantités de sucre et de sel vont participer à raccourcir ou, au contraire, rallonger la date de péremption d’un produit.
Ainsi, les industriels fixent les dates en fonction de conditions communément observées. Les dates projetées coïncident avec un usage normal du produit par le consommateur, c’est-à-dire sans rupture prolongée de la chaîne de froid de part et d’autres de la chaîne. Pour calculer ces fameuses dates de péremption, les professionnels de l’alimentaire disposent de plusieurs méthodes. Il s’agit toujours de déterminer d’une part à quel moment les qualités gustatives et esthétiques du produit vont décliner, d’autre part quand les pathogènes vont rendre le consommateur malade.
Des dates et beaucoup de gaspillage
Le gaspillage alimentaire est un réel fléau. En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros, selon le site ecologie.gouv.fr. Cela représente 30 kg par personne et par an de pertes et gaspillages au foyer (dont 7 kg de déchets alimentaires non consommés encore emballés), auxquels s’ajoutent les pertes et gaspillages générés en restauration collective ou commerciale. Afin de réduire le gâchis alimentaire, de nouvelles technologies ont fait leur apparition et vous les verrez peut-être bientôt dans vos frigos.
Des inventeurs canadiens ont publié un article dans la revue Nature Reviews Bioengineering, le 30 avril, pour promouvoir le développement d’emballages intelligents. Ces nouvelles étiquette seraient capables de détecter la non-consommabilité d’un produit.
Ces ingénieurs avancent un argument financier significatif. Chaque année, 40 milliards de dollars (37 milliards d’euros) de nourriture sont gaspillés dans leur pays. En France, ce chiffre s’élève à 16 milliards d’euros selon le ministère de la Transition écologique. Une perte non négligeable, d’autant plu qu’une partie des aliments est encore parfaitement consommable, car les dates de péremption sont souvent fixées prématurément pour éviter tout risque. Outre les implications financières, ce gaspillage a un impact néfaste sur l’environnement. France Nature Environnement souligne que cela entraîne une perte de ressources naturelles. L’eau et les terres agricoles sont ainsi menacées. Le gaspillage entraîne une pollution due à la production des aliments (utilisation de pesticides, engrais chimiques) et à leur élimination.
Pour palier à cela, des supermarchés organisent des récupération de panier de produits à prix cassés, dont la date de consommation arrive bientôt à terme. Il existe également des supermarchés dédiés à l’anti-gaspillage partout en France.