
La France vit actuellement un épisode de canicule intense avec des températures et ressentis pour le moins impressionnants. Une dizaine de départements sont en vigilance rouge, et même si les vacances approchent pour beaucoup, il faut encore tenir bon. Les températures très élevées au travail pouvant représenter une grande source de danger pour les employés et employeurs, revenons sur les droits dont ils disposent en cas de canicule.
1er juillet 2025 : un cadre redéfini
Un nouveau décret va être appliqué dans le Code du Travail en ce début de saison estival pour protéger les populations contraintes à travailler durant les épisodes de fortes chaleurs. La loi s’adapte ainsi au dérèglement climatique que nous subissions, l’été 2024 ayant recensé environ 3700 morts durant la canicule. Le décret vise notamment à renforcer les obligations des employeurs en terme de sécurité pour les employés.
Ainsi, selon le décret du 27 mai 2025, à partir du 1er juillet, les employeurs devront : aménager les activités de leurs employés et prévoir des périodes de repose pour éviter les tâches les plus pénibles aux horaires de fortes chaleurs, mieux aménager les postes de travail, mettre à disposition de l’eau potable fraîche pour tous, accorder une attention particulière aux personnes vulnérables, mettre en place des équipements pour prévenir les rayons de soleil.
Globalement, le Code du travail prévoit « une obligation de sécurité » que l’employeur doit respecter vis-à-vis de ses employés : celui-ci se doit de prendre les dispositions nécessaires pour assurer leur santé physique et mentale sur le lieu de travail.
Que puis-je faire en tant qu’employé ?
En tant qu’employé, vous avez le droit durant les épisodes de canicule de vous habillez en conséquence, de boire autant que vous le souhaiter et quand vous le désirer toute boisson non alcoolisé, de privilégier le travail dans des endroits mieux isolés de la chaleur, et de vous rafraîchir avec des brumisateurs ou des petits ventilateurs de poche par exemple.
En tant qu’employé, sachez que votre employeur se doit de renouveler l’air, de fournir de l’eau potable à chaque salarié et d’aménager les postes avec des brumisateurs ou ventilateurs par exemple. De plus, ce dernier doit remplir un document unique d’évaluation des risques (DUERP) pour y mentionner les risques liés aux fortes chaleurs et prévoir les dispositions nécessaires. Si vous vous rendez à l’évidence que ce dernier ne respecte pas votre santé au travail, vous pouvez avoir recours soit aux services d’inspection du travail, au comité social et économique (CSE) ou au délégué du personnel selon votre situation.
Le droit de retrait et la canicule
Il est mentionné dans le Code du travail que les travailleurs disposent du droit de retrait. Le droit de retrait est un droit que le salarié peut exercer en dernier recours face à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé. Le Code du travail stipule ainsi que si le salarié ressent qu’une situation au travail le met dans une situation de danger immédiat et avéré, ce dernier peut se retirer de cette situation précise sans avoir à subir une sanction à posteriori.
Le droit de retrait peut ainsi s’appliquer en situation de canicule : si en tant que salarié, vous voyez que la chaleur et telle qu’elle vous met en danger sans qu’aucune disposition n’ait été prise pour améliorer la situation malgré vos doléances, vous avez le droit de vous retirer. Dans la mesure où il est compliqué pour l’employeur d’anticiper si une situation va mettre sa vie en danger, celui-ci dispose même d’un droit à l’erreur – devant tout de même répondre au bon sens.
A noter qu’aucune température limite n’est mentionnée dans le Code du Travail et que ce dernier ne prévoit pas le droit de ne pas se rendre sur le lieu de travail en cas de forte chaleur outre dans le cadre du droit de retrait. Tout de même, selon l’INRS, Institut national de recherche et de santé dans le domaine professionnel, une fois les 33°C dépassé, on parlerait de danger.
Certains secteurs plus à risques comme le BTP par exemple sont encore plus réglementés : local de repos, protections, 3 litres d’eau par jour par salarié…