Le festival de Cannes s’est terminé ce weekend et la Palme d’Or a été décernée à « Une affaire de famille« , du japonais Hirokazu Kore-eda. Ce film critique notamment la politique sociale et culturelle du gouvernement, ce qui pourrait déranger le Japon.
Le Point a révélé, via une correspondante au Japon, qu' »une affaire de famille » sacré samedi soir à Cannes ne plaisait pas forcément au pays dont est originaire le réalisateur. En effet, le gouvernement japonais n’a fait aucun commentaire à propos de la récompense. Ce qui ne semble pas déranger le vainqueur : « Mais ce n’est pas Kore-eda qui se plaindra que le Premier ministre et ses proches l’ignorent, bien au contraire. En effet, le réalisateur de nombreuses chroniques familiales déchirantes n’est pas un fan de Shinzo Abe ni de sa politique. Et le film primé, Manbiki kazoku (littéralement, La famille des vols à l’étalage), inspiré d’un fait divers, dénonce les effets néfastes de la division de la société japonaise, une situation que Kore-eda attribue en partie à la politique menée par le gouvernement Abe. » peut-on alors lire dans le magazine.
À LIRE AUSSI : Que retenir de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes 2018 ?
Kore-eda contre la politique culturelle
Kore-eda a l’habitude de critiquer ouvertement le gouvernement. En effet, il a plusieurs fois protesté contre la politique culturelle de son pays et principalement en ce qui concerne le cinéma. Cette dernière devrait, selon lui, aider le secteur à devenir beaucoup indépendant et ne plus compter sur les sponsors. Il reproche également à Shinzo Abe de venir au festival de Tokyo avec des arrière-pensées : « Malheureusement, le Festival du film de Tokyo est un lieu de vente des films du Japon. C’est exactement comme les Jeux olympiques, un outil au service de la politique nationale. Ce n’est pas au bénéfice du sport ou du cinéma, mais d’abord au bénéfice du Japon », avait-il déclaré dans un entretien accordé en septembre 2016 au magazine Forbes Japon.