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Captain America: Civil War, l’art de la superguerre

Marvel brûle-t-il ? 10 ans après Iron Man et à l’aube d’une avalanche de super-héros sans précédent, Captain America: Civil War doit relancer la machine de la Maison des Idées après un Avengers 2 décevant et un Ant-Man tiré in extremis d’un développement chaotique. Un enjeu de taille, d’autant que DC Comics (Batman v Superman, Suicide Squad) et 20th Century Fox (Deadpool, X-Men: Apocalypse) se lancent eux aussi dans la course avec leurs univers étendus. Verdict.

Après une opération désastreuse au Nigéria, les Avengers dirigés par Steve Rogers (Chris Evans) doivent faire face aux lourds dégâts collatéraux causés par leurs interventions. Le Général Ross (William Hurt), soutenu à contrecoeur par Tony Stark (Robert Downey Jr.), entend désormais placer les super-héros sous tutelle des Nations Unies après les hécatombes de New York et de Sokovie. Une ingérence gouvernementale forcément mal perçue par Rogers, prêt à opérer hors-la-loi pour défendre les idéaux fondateurs du groupe de justiciers. C’est alors qu’une série d’attentats se déclenche, faisant ressurgir au grand jour le Soldat de l’Hiver (Sebastian Stan)…

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Vigoureux. C’est le premier mot qui vient à l’esprit à la sortie de Civil War. Avec Le Soldat de l’Hiver, les frères Anthony et Joe Russo dépoussiéraient le gendre idéal des Avengers dans un film d’espionnage futuriste sans répit, donnant à la Phase 2 du Marvel Cinematic Universe (MCU) son épisode le plus intense. C’est peu de le dire, ce nouvel opus transcende l’exercice à tous les niveaux.

La guerre est déclarée

Disons-le d’emblée, la plus grande réussite de Civil War réside sans conteste dans son écriture concise, ambitieuse et diablement efficace. Jonglant allègrement avec les lieux et les situations, les scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely portent le genre super-héroïque à un degré d’intrication jamais vu depuis The Dark Knight : loin de court-circuiter la progression d’une intrigue déjà riche en rebondissements, les très nombreux arcs narratifs secondaires la renforcent dans sa fluidité et sa cohérence sans jamais faire plonger la mêlée.

captain-america-civil-war-tony-starkIntroduisant de très nombreux éléments essentiels au développement des futurs long-métrages, se réapproprie sans s’égarer les codes du thriller politique sur fond d’étude de personnages plutôt approfondie. En cela Captain America: Civil War n’est pas tant un duel qu’un film choral. Bien loin de céder à une polarisation facile, l’affrontement de nos deux leaders blessés oblige chaque protagoniste à questionner son système de valeur, à trébucher, à se relever. Que ce soit pour ponctuer l’action d’une boutade bien sentie ou pour distribuer des mandales sur la musique tonitruante de Henry Jackman, chaque super a son moment de gloire. Civil War fait davantage pour chaque personnage en 2h27 que dans tous les films qui ont précédé, ce qui est en soi un sacré tour de force.

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Le plein de supers

captain-america-civil-war-black-pantherSi la charpente scénaristique du film est plus que solide, Civil War fait néanmoins les frais d’une photographie qui, en plus d’être assez générique, manque parfois cruellement de souplesse. Le cadre aurait en effet gagné à être plus lisible. Sans égaler l’aisance insolente des plans-séquence de Joss Whedon, les frères Russo préfèrent mettre en scène une guérilla frénétique tous azimuts qui, sans échapper au syndrome de la caméra tremblante, assume jusqu’au bout un sens de la chorégraphie ludique et décomplexé. Particulièrement nerveuses et mémorables, les scènes d’action rivalisent d’inventivité et d’audace pour culminer sur une battle royale jubilatoire d’ores et déjà culte.

Cerise sur le gâteau, le film se paye le luxe d’introduire en grandes pompes deux héros incontournables des comics : le ténébreux prince wakandien Black Panther (Chadwick Boseman), mais également le très jeune et attendrissant Spider-Man (Tom Holland, dont le Peter Parker crève déjà l’écran). L’ajout de nouvelles têtes dans une telle zizanie aurait pu tourner au bizutage ou au remplissage de dernière minute. C’était sans compter sur le zèle débordant de ces deux jeunes acteurs, qui voleraient presque la vedette à certains personnages déjà bien ancrés dans la saga. Marvel se décide enfin à livrer un méchant plus nuancé qu’à l’accoutumée en la personne du Baron Zemo (Daniel Brühl), qui pourrait bien ne pas avoir encore abattu toutes ses cartes. La relève est d’ores et déjà assurée.

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Loin des égarements d’Avengers 2, Captain America : Civil War propose un blockbuster généreux, intelligemment construit et diablement efficace, tout en amorçant un virage vers davantage de continuité dans les différents films de la saga. Nouveaux capitaines à bord du vaisseau Marvel Studios, les frères Russo insufflent une vigueur nouvelle qui, bien canalisée, pourrait bien atteindre les étoiles dans le diptyque interstellaire Infinity War. Le rendez-vous est pris !

Captain America: Civil War sort en salles ce mercredi 27 avril 2016. Réalisé par Anthony et Joe Russo, le film réunit à l’écran un casting foisonnant : Chris Evans, Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Elizabeth Olsen, Don Cheadle, Paul Bettany, Paul Rudd, Emily VanCamp, William Hurt, Martin Freeman, Chadwick Boseman, Tom Holland, Marisa Tomei et Daniel Brühl. Le film est produit par Marvel Studios et distribué par Walt Disney Studios.

Crédits photo : Marvel Studios, Walt Disney Studios

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Animateur de HyperLink et Rédacteur-en-chef Pop Culture, spécialiste en univers virtuels et jukebox itinérant.
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