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Catalogne : le rêve d’indépendance face à la réalité

Catalogne indépendantisme

Les partisans de l’indépendance catalane, menés par les indépendantistes de gauche (ERC) et les nationalistes de droite (CDC), ont remporté hier les élections au parlement régional. Mais cette victoire ne signifie pas que les Catalans sont majoritairement pour l’indépendance.

Artur Mas, le président de la Généralité de Catalogne, se félicite. La liste « Junts pel si » (ensemble pour le oui) a obtenu hier la majorité des sièges lors de ces élections régionales anticipées.

Cette liste, composée des indépendantistes de gauche (ERC) et des nationalistes de droite (CDC), a gagné 62 sièges à l’assemblée. Si l’on ajoute les 10 sièges obtenus par Unité Populaire (CUP), parti séparatiste anticapitaliste et europhobe, le nombre de sièges grimpe à 72 sur 139. Ce qui constitue la majorité absolue.

Mas indépendance Catalogne

Artur Mas, président de la Générale de Catalogne et chef de file des indépendantistes

« Le oui a gagné […] Nous avons une énorme légitimité pour aller de l’avant avec notre projet », a déclaré Artur Mas. Le taux de participation de 77,5%, en hausse de 10 points par rapport aux élections de 2012, vient appuyer cette poussée indépendantiste.

Forte de cette victoire, la liste indépendantiste s’engage à réaliser une déclaration institutionnelle dès l’investiture de ses élus, afin d’exposer sa volonté d’indépendance. Elle promet également la tenue d’élections constituantes permettant la sortie de la Catalogne du Royaume d’Espagne, dans un délai maximum de 18 mois.

Une victoire « amère » selon El Periodico

Cependant, si la coalition indépendantiste a obtenu la majorité des sièges, il n’a pas obtenu la majorité des voix (47,8%). Impossible donc d’assimiler cette victoire à un oui majoritaire des Catalans en faveur de l’indépendance.


De plus, certains électeurs auraient voté en pensant faire pression sur Madrid pour mieux négocier, convaincus que le gouvernement central espagnol s’opposerait comme il l’a toujours fait à une sécession de la Catalogne.

Oriol Amat, n°7 de la liste « Junts pel si », a même évoqué à une journaliste allemande « une forte probabilité qu’après les prochaines élections législatives espagnoles de décembre le gouvernement fasse une offre à la Catalogne » et que si Junts pel si la soumettait à un vote, « une majorité de catalans voterait pour un accord avec Madrid. »

CUP coalition

La CUP, une épine dans le pied de la coalition gauche-droite indépendantiste

Le quotidien espagnol El Mundo se demande également comment la coalition de gauche (ERC) et de droite (CDC) pourra s’entendre avec un parti d’extrême gauche (CUP) remettant en cause la propriété privée des moyens de production.

Catalogne Espagne Economie

Le poids de la Catalogne dans l’économie espagnole

Enfin, on verrait mal comment l’Espagne, plombée par la crise économique, le poids de sa dette (environ 100% de son PIB) et son taux de chômage (22,4% de la population active) accepterait de céder une région représentant 20% de la richesse du pays.

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