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Catastrophe d’AZF à Toulouse : 20 ans après le drame

AZF catastrophe

Il y a vingt ans, une explosion impressionnante dévastait une usine classée Seveso, située à la périphérie de Toulouse. L’incident chimique a depuis continué à avoir des conséquences importantes sur la santé des habitants des quartiers alentours. Retour sur une tragédie qui a causé de gros dégâts.

21 septembre 2001, 10 heures et 17 minutes. Une énorme détonation retentit à travers toute la Ville rose. L’usine AZF vient d’exploser en intégralité à cause d’un stock de nitrate d’ammonium. Problèmes de respiration, bâtiments détruits, voitures poussiéreuses… Au moment du drame, 31 personnes sont retrouvées mortes et 2500 blessés sont recensés.

À peine une heure après le choc, tous les médias français et étrangers rappliquent, laissant tomber totalement leur planning de la journée. Dans tous les JT du midi, la nouvelle fait la une. « Stupéfiantes images qui rappellent celle d’un bombardement« , « Toute l’agglomération toulousaine a ressenti un immense choc« , peut-on entendre à la bouche des présentateurs des journaux télévisés de France 2 et France 3 le jour-même.

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Trois ans plus tard, suite à l’explosion d’AZF, une nouvelle loi proposée par l’ancienne Ministre de l’Ecologie et du Développement durable Roselyne Bachelot entre en vigueur. Cette dernière est destinée à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages.

Une affaire qui aura duré près de 18 années

  • 2001 : Place aux experts

Même si l’hypothèse de l’accident reste la plus probable selon les autorités, Michel Bréard (ancien procureur de la République) ouvre une enquête judiciaire contre X pour homicides, blessures et destruction de biens involontaire. Par la suite, les expertises commencent et quelques témoignages éclaircissent l’origine du drame.

La première piste retenue est celle d’une erreur de manipulation venant d’un employé d’une entreprise sous-traitante d’AZF. Un quart d’heure avant l’explosion, ce dernier aurait déversé 500kg de produits pouvant contenir du dichloroisocyanurate (produit chloré) dans le hangar où se trouvait le stock de nitrate d’ammonium qui a provoqué l’explosion. D’après les premières analyses du sol réalisées par la SRPJ de Toulouse, aucune trace de ce produit n’est directement retrouvé à la surface du local. Néanmoins, les spécialistes constatent plus tard qu’une confusion entre le produit chloré et le nitrate d’ammonium était possible.

Deuxième constat, les conditions de stockage des produits chimiques, emmagasinés dans le hangar qui a déflagré, n’était pas du tout aux normes.

  • 2006 – 2007 : La société est poursuivie

5 ans après plusieurs dizaines et dizaines d’expertises, le directeur de l’usine Serge Biechlin et la société Grande Paroisse sont enfin mis en examen en tant que personne morale. La justice retient finalement la présence de résidus chlorés au sein du bâtiment. Le mois de septembre suivant, l’enquête se termine concluant qu’un mélange accidentel de matières chimiques est responsable de l’explosion, d’après un rapport final des experts.

  • 2008-2009 : L’heure du procès est arrivé

Le 23 février 2008, le procès d’AZF commence au tribunal de grande instance de Toulouse. Plus de 200 journalistes, une soixantaine d’avocats et 1.800 parties civiles sont présents. C’est l’un des plus grands procès de l’histoire française. Résultat final ? Le directeur d’AZF et la société sont relaxés pour faute de preuves.

  • 2012 : Retour en arrière

Surprise ! Le procès est finalement renvoyé en appel. Cette fois-ci, Serge Biechlin et sa société sont reconnus coupables par la cour d’appel de Toulouse. Le directeur est par ailleurs condamné à 3 ans d’emprisonnement dont un an ferme, ainsi qu’une amende de 45.000 euros

  • 2015 : Affaire toujours non conclue

Malgré que la sentence soit tombée, la Cours de cassation n’a pas dit son dernier mot. Elle décide d’annuler la décision doutant de l’impartialité de l’une des magistrates présente au dernier procès. Ce qui signifie également l’organisation d’un nouveau jugement…

  • 2017 : Voit-on le bout du tunnel ?

Après plusieurs mois d’audience, le troisième procès d’AZF, filiale du groupe Total, touche à sa fin. La cours d’appel (de Paris cette fois-ci) tranche et choisit de condamner la société Grande Paroisse à une amende maximale de 225.000 euros. Serge Biechlin, lui, écope de 15 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. Une grande victoire pour les parties civiles.

  • 2019 : Cette fois-ci, c’est vraiment fini

La société et son directeur ont pourtant tenté de déposer un pourvoi en cassation. Cependant, la Cour de cassation refuse catégoriquement mettant fin à une affaire vieille de 18 ans.

Toulouse encore meurtri par le drame

Chaque année, l’émotion est grande pour les Toulousains. En 2020, malgré la crise sanitaire, les élus locaux ont rendu hommage aux victimes de cette catastrophe.

Depuis l’explosion, l’association des sinistrés du 21 septembre 2001 continue d’accompagner les victimes de ce drame national. Pour certains comme ce retraité interrogé par La Dépêche, les souvenirs sont encore frais. « J’ai pissé rouge pendant trois jours, tellement la détonation avait abîmé mes poumons, vous imaginez ? » raconte-il au quotidien régional. Tout comme ce septuagénaire, l’explosion de l’usine AZF a dégradé la santé de plusieurs milliers d’habitants au cours de leur vie.

À lire aussi : TotalEnergies signe un contrat de 27 milliards de dollars avec l’Irak

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