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Ce que pensent les jeunes de Bouteflika

Vendredi 22 février 2019, les Algériens sont descendus dans les rues d’Alger pour manifester contre le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. C’est la première fois dans l’histoire du pays que les habitants protestent contre le pouvoir en place.

Ils étaient également nombreux à Paris, place de la République, pour manifester leur mécontentement. Une photo géante d’Abdelaziz Bouteflika, barrée d’un « non au 5e mandat », était accrochée au pied de la statue célébrant la République. Les manifestants brandissaient également des pancartes : « pouvoir assassin », « seul le mandat du peuple », « système dégage » …

Pour rappel, Abdelaziz Bouteflika est l’actuel président de l’Algérie depuis 1999. Il ne s’exprime plus en public depuis son AVC en 2013. Il a été hospitalisé pendant trois mois à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Les élections présidentielles sont prévues en avril 2019.

Lire aussi : Abdelaziz Bouteflika en route pour un 5ème mandat

La parole aux jeunes

Massinissa Benamghar est un jeune étudiant d’origine algérienne. Il était présent hier après-midi à Paris pour manifester contre la réélection d’Abdelaziz Bouteflika. Il s’est confié sur son ressenti vis-à-vis du contexte politique actuel :

« J’espère que Bouteflika ne sera pas réélu car si c’est la cas cela va générer un chaos dans le pays et les dirigeants savent de quoi le peuple est capable. Officiellement le président est à Genève pour raison médicale mais je pense qu’officieusement c’est pour le faire fuir en attendant de voir la suite des événements en Algérie. »

Malik Maiz est un jeune étudiant Algérien venu faire ses études à Paris l’année dernière. Il pense au contraire que « Bouteflika sera réélu parce que personne ne va voter. Les seuls qui voteront seront les partisans de Bouteflika. »

Qui pour succéder à Bouteflika ?

En ce moment, Saïd Bouteflika serait le véritable dirigeant du pays. Le frère du président gouvernerait dans l’ombre en accord avec les généraux de l’armée.

Massinissa Benamghar est hésitant. Pour lui, plusieurs personnes pourraient prendre la place de Bouteflika mais cela reste encore flou :

« Le général Ghediri me semble être le mieux placé aux yeux du peuple mais je m’en méfie. Il y a aussi Nekkaz. Il est vif, jeune et plein d’énergie mais je me demande s’il peut assumer ce poste. »

Les deux hommes sont candidats à l’élection présidentielle algérienne. Ali Ghédiri s’est exprimé sur les manifestations historiques de vendredi dernier en Algérie :

« Le peuple dit basta à cette poignée d’hommes qui dirigent l’Algérie comme s’il s’agissait d’un héritage de leurs parents. Notre peuple veut un changement pacifique sans casse et sans effusion de sang. Nous voulons la rupture avec le système et ses pratiques, avec la corruption, les passe-droits, le vol, la gabegie, la bureaucratie, la harga … »

Rachid Nekkaz est l’un des plus féroces opposants à Bouteflika. L’homme d’affaire de 47 ans n’a pas de parti politique mais soulève l’adhésion des jeunes.

Organiser ou participer à une manifestation n’est pas autorisée en Algérie sauf avec l’autorisation de l’administration. Les forces antiémeute ont été mobilisées dans les grandes villes, mais sans intervenir, comme c’était le cas ces dernières années. Selon Massinissa Benamghar c’est parce que « beaucoup de hauts gradés postent des vidéos en anonyme sur les réseaux sociaux pour dénoncer la mascarade de Bouteflika. »

Malik et Massinissa craignent un nouveau conflit entre la population et le pouvoir en place. Selon Malik, « le plus important c’est que l’opposition arrive à s’unir ».

Lire aussi : En Algérie, des femmes organisent la « révolte du bikini »

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