Ce mercredi 1er mai, de violents orages ont frappé certains départements français. Ces derniers portent le nom d’orages supercellulaires. Considérés comme très dangereux, ils peuvent conserver une activité intense durant plusieurs heures.
Parmi les phénomènes météorologiques les plus impressionnants et puissants, les orages supercellulaires occupent une place de choix. Ces systèmes orageux, bien que relativement rares, sont réputés pour leur capacité à générer des conditions météorologiques extrêmes. Dominant le ciel, c’est un phénomène naturel qui pourrait devenir de plus en plus violent face au dérèglement climatique en cours.
Les rouages d’un orage supercellulaire
La supercellule se forme comme un orage classique. Elle se forme dans des conditions atmosphériques particulières où de l’air chaud et humide en basse altitude rencontre de l’air plus froid et sec en haute altitude. 10 à 20°C de différence sont nécessaires entre les deux masses d’air. Mais la clé de sa formation réside dans ce qu’on appelle le cisaillement du vent. L’air froid repousse l’air chaud créant une instabilité. Cette agitation est due à la présence de vents de différentes vitesses et de directions variées à diverses altitudes. C’est ainsi que l’orage commence à avoir un mouvement de rotation, lent mais parfaitement visible.
En d’autres termes, une supercellule est un type d’orage isolé. Il se structure autour d’un courant ascendant rotatif central, soit la zone de montée d’air chaud et humide, appelé mésocyclone. Ce mésocyclone est une colonne d’air en rotation verticale qui s’étend sur plusieurs kilomètres. C’est le moteur de l’orage. Ce mouvement aide l’orage à se maintenir pendant plusieurs heures. Une période plus longue que la durée de vie d’un orage monocellulaire ou multicellulaire.
Les supercellules : titans du ciel et colères du sol
À la différence des orages classiques, l’orage supercellulaire est un véritable géant du ciel. Son enclume, la partie supérieure de l’orage peut en témoigner. D’un diamètre de 20km au maximum, il peut durer jusqu’à 8 heures et parcourir 300 km. En effet, un orage ordinaire faiblit et meurt quand la pluie qui tombe coupe l’apport d’air chaud qui nourrit le courant ascendant . Dans une supercellule, ce courant est si puissant, qu’il continue à s’intensifier. Cet événement robuste est alors responsable de nombreuses autres situations. Les orages peuvent produire de gros grêlons, de la taille d’une balle de golf ou plus, des rafales de vent et des tornades destructrices. Les conséquences peuvent être impressionnantes : maisons et biens endommagés, foyers privés d’électricité, rues inondées. Personne n’est épargné.
Bien que les supercellules puissent se former dans de nombreuses régions du monde, elles sont particulièrement fréquentes dans la Tornado Alley aux États-Unis, une région qui inclue le Texas, l’Oklahoma, le Kansas, et d’autres États du Midwest. Des orages supercellulaires naissent aussi en Afrique du Sud et en Europe.
Un 01 mai orageux
Hier, en ce mercredi 01 mai, de violents orages ont frappé l’hexagone. De nature supercellulaires, ils étaient très puissants. La Bourgogne comme la Picardie et l’Île de France étaient concernées. Météo-France avait même placé 19 départements de la moitié-nord dont l’ensemble de la région parisienne en vigilance orange pour “orage”. Si les intempéries ont provoqué des perturbations aux aéroports d’Orly et de Roissy Charles de Gaulles, la foudre a aussi frappé la Tour Eiffel, une image appréciée de tous.
Mais cette nuit a été destructrice. Tandis que des dégâts matériels sont visibles, une femme de 57 ans a perdu la vie dans l’Aisne, emportée dans une coulée de boue.
En raison de la présence de la supercellule, Keraunos, l’observatoire français des tornades et orages violents, a émis un risque de tornades modéré sur le centre du pays. Selon Météo France, le temps s’annonce encore perturbé jeudi, avec de nouvelles précipitations. De la Normandie jusqu’au Grand-Est, en passant par l’Île-de-France et les Hauts-de-France, le ciel restera chargé toute la journée, accompagné d’averses passagères.