Il y a 30 ans une tribune du stade Furiani s’écroulait. Un drame qui a fait 18 morts et 2357 blessés.
5 mai 1992. Au stade Armand-Cesari de Furiani, à Bastia, c’est l’effervescence. Le soleil brille, il fait bon, les supporters sont au rendez-vous. Ils sont près de 18 000 à s’être réunis pour admirer cette demi-finale de la Coupe de France entre le SEC Bastia et l’Olympique de Marseille.
L’ambiance est très chaude. Alors que le coup d’envoi doit être lancé à 20h30, déjà à 20h on crie, on chante, on tape des mains, des pieds. Pourtant à 20h15 le speaker, Jean-Pierre Paoli, prévient les supporters : « ne tapez pas des pieds sur la structure métallique pour des raisons de sécurité ! « . Mais il n’est pas écouté.
A 20h23, la partie haute de la tribune nord s’effondre. 3 000 supporters font une chute de quinze mètres. Et tombent sur des barres de fers. L’horreur frappe les spectateurs qui sont évacués une trentaine de minutes plus tard. Le SAMU sur place est débordé.
Autant de personnes n’auraient pas dû être présentes Furiani
Mais comment expliquer un tel drame ? Les stades sont depuis longtemps inspectés avant d’accueillir le public. Mais cette fois, les services de sécurité ne sont pas écoutés. Alléchés par une belle recette possible, les dirigeants du club veulent augmenter les capacités du stade. Dès les qualifications des Bastiais, une tribune est rasée afin d’en construire une nouvelle. Le 29 avril, la commission de sécurité se rend sur le chantier de la tribune a pour l’inspecter. La commission fait part de sa réserve mais la ligue corse de football envoie un faux avis favorable à la fédération.
Les billets sont donc mis en vente… 75% plus chers que les billets des quarts de finale. La veille du match les travaux ne sont toujours pas fini. Le jour du match, une nouvelle commission rapporte que « le niveau de sécurité reste très insuffisant ». Mais aucune décision n’est prise. Les supporters montent sur la tribune.
Ingénieur de l’entreprise de construction, directeurs du satde, directeur général de la Fédération Française de Football, dirigeants de la Ligue de football Corse, contrôleurs technique… tous écoperont d’une amende et de peines de prison lors du procès de 1995. Le stade est rebâti en 1994.
La Coupe de France avortée
Après le drame, les joueurs bastiais et marseillais, ainsi que Michel Platini, alors sélectionneur de l’équipe de France, refusent que le match soit joué. Aucune finale n’est donc disputée pour la Coupe de France de 1992. L’AS Monaco, vainqueur de la seconde demi-finale, est donc envoyée pour représenter les Français à la Coupe des coupes. Les joueurs feront une minute de silence pour les victimes de Furiani avant la finale.
Trente ans après, de tristes commémorations
Longtemps, les amateurs de football et les familles des victimes ont montré leur colère face à cette tragédie. Ils se sont battus pour la reconnaissance du drame. Depuis 2021, une loi interdit les matchs de football le 5 mai dans les compétition françaises en commémoration des victimes.
Hier, jeudi 5 mai 2022, les joueurs Marseillais ont observé une minute de silence avant leur match contre Feyenoord Rotterdam. Ils ont également porté des brassards noirs. A Bastia aussi, de nombreuses commémorations ont été organisées.