Le 10 mai 1981, François Mitterrand accède à l’Elysée. La gauche prend alors le pouvoir pour la première fois sous la Ve République.
Président de la République française de 1981 à 1995, François Mitterrand est né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente), dans la famille d’un industriel vinaigrier. Il exprime rapidement un goût prononcé pour l’histoire et la littérature. Après avoir obtenu son baccalauréat, le futur Président décide de suivre des études de droit et sort diplômé de Sciences-Po.
De Vichy au socialisme
Au début de la Seconde Guerre mondiale, François Mitterrand, alors sergent, est capturé comme la plupart des autres soldats français. Il s’enfuit en 1942, et trouve un emploi modeste à Vichy. À la même époque, il ne se cache pas de son profond respect pour le Maréchal Pétain. Deux ans avant sa mort, il reconnaitra publiquement son passé vichyste dans le livre Une jeunesse française de Pierre Péan. Avec en couverture, une photo de François Mitterrand serrant la main du maréchal Pétain le 15 octobre 1942. C’est début 1943 qu’il entre dans la Résistance.
À la Libération, il n’a que 28 ans et devient ministre des Anciens combattants, puis ministre de la France d’outre-mer et ministre de l’Intérieur. Il est candidat face au général de Gaulle aux élections présidentielles de décembre 1965. Mais il échoue au second tour. Il fonde par la suite, le 12 juin 1971, un nouveau parti socialiste. Mitterrand devient alors le premier secrétaire du PS.
Ses campagnes présidentielles face à VGE
En 1974, François Mitterrand décide de se présenter pour la seconde fois à l’élection présidentielle. Du 8 avril au 17 mai, il mènera sa campagne électorale afin de faire monter la gauche au pouvoir car depuis 16 ans, c’est le gaullisme qui l’emportait.
Le 5 mai 1974, François Mitterrand arrive largement en tête (43 %), devant Valéry Giscard d’Estaing (32 %).
Le 19 mai, les gaullistes se mettent à soutenir VGE. Au deuxième tour, VGE remporte l’élection face à François Mitterrand. Jamais un deuxième tour n’aura été aussi serré.
Au cours de l’année 1980, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Le 26 avril 1981, au premier tour de l’élection présidentielle, il recueille 25,85 % des voix, contre 28,32 % pour Valéry Giscard d’Estaing. Jacques Chirac obtient 18 %.
Pendant l’entre-deux-tours, François Mitterrand profite du ralliement des communistes à sa candidature et de la mauvaise campagne de Valéry Giscard d’Estaing. Son élection est également facilitée par le comportement de Jacques Chirac, qui se montre réticent à soutenir le président sortant. Il déclare refuser de donner une consigne de vote.
« Nous avons gagné, et maintenant les problèmes commencent », a déclaré Mitterrand, au soir du 10 mai 1981. Il est élu président de la République avec 51,76 % des suffrages contre 48,24 % pour Valéry Giscard d’Estaing.
Mitterrand vs Balavoine
Invité dans le journal d’Antenne 2 du 19 mars 1980, le chanteur Daniel Balavoine ne s’attendait pas à confronter François Mitterrand. Le futur président prend la parole et empêche le chanteur de s’exprimer.
Mitterrand ne se laisse pas couper la parole et Daniel Balavoine finit par l’interrompre : « Ça fait 3/4 d’heure que je m’ennuie à entendre des bêtises ». « Je n’ai plus le temps de dire ce que j’ai à dire, j’ai juste le temps de me mettre en colère et de passer pour un petit jeune qui fout la pagaille partout », s’insurge-t-il juste avant de quitter l’antenne.
Le chanteur revient quelques secondes plus tard, bien remonté. Il décide alors d’évoquer les sujets qui intéressent les jeunes Français. De son point de vue, ils seraient clairement délaissés par les politiques et la presse.
« La jeunesse se désespère. Elle est profondément désespérée parce qu’elle n’a plus d’appui, elle ne croit plus en la politique française. Le désespoir est mobilisateur, et lorsqu’il est mobilisateur il devient dangereux », déclare le chanteur. « Il faut que les grandes personnes qui dirigent ce monde soient prévenues que les jeunes vont virer du mauvais côté parce qu’il n’auront plus d’autre solution », finit-il par expliquer, alors que François Mitterrand est complètement impassible. Un moment de télévision qui a marqué une génération entière.
La culture au cœur de sa politique
François Mitterrand avait une ambition absolue : faire de la culture le marqueur de la gauche au pouvoir. Le président veut y bousculer tous les champs. De la littérature classique à la culture populaire. Il veut la placer au sommet de l’Etat. Par ailleurs, il annonce rapidement que sa présidence sera jalonnée d’événements culturels majeurs et de grandes réalisations architecturales.
Pour François Mitterrand, le rôle du ministre de la Culture est tout aussi fondamental que celui du ministre de l’Economie ou de la Justice. Lors de son mandat, il nommera Jack Lang, ministre de la Culture.
3 décisions ont marqué de manière irréversible la présidence de Mitterrand dans ce domaine. En effet, il met en place une loi sur le prix unique du livre. Il veut alors sauver la librairie, les éditeurs et les écrivains. De plus, il va doubler le budget de la culture et lancer le projet du Grand Louvre.
Il y a 40 ans, François Mitterrand devenait le quatrième Président de la Ve République. Il nommait de ce fait son premier gouvernement, dirigé par Pierre Mauroy. 5 mois après son élection, la loi sur l’abolition de la peine de mort était votée.
Mais l’année 2021 marque également les 25 ans de sa disparition. L’ancien Président de la République est décédé le 8 janvier 1996, à l’âge de 80 ans.
France 5 diffusera mercredi 12 mai Le Doc Stupéfiant, présenté par Léa Salamé. Retour sur les rapports qui liaient le Président et les artistes, entre admiration et manipulation. Cet anniversaire est l’occasion de redécouvrir les grandes réalisations qui portent son empreinte et incarnent la gauche au pouvoir, mais aussi de dévoiler la relation profonde que le président socialiste entretenait avec l’art et la culture, ses plus proches collaborateurs, ses ministres.
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Sources : Herodote.net